L’attention des journalistes a été attirée ces dernières semaines par une très forte mobilisation contre le sexisme dans les jours qui ont suivi l’arrestation du directeur du FMI. Cette expression n’avait pas pour objet de commenter ce qui s’est passé ou non à New York – tant que la justice n’a pas tranché, personne ne peut le dire – mais bien d’en finir avec le déferlement de propos misogynes, privés ou publics, que certains estiment appartenir à une soi-disant « culture gauloise ».
Contrairement à ce que pensent ces éditorialistes et commentateurs que le sujet n’a jamais vraiment passionné, il n’a pas fallu attendre ce mois de mai pour que l’égalité femmes-hommes fasse irruption dans le débat public. Plusieurs mobilisations ont largement œuvré depuis deux ans à faire des droits des femmes un sujet central pour les citoyennes et les citoyens.
En 2009, le gouvernement tente de supprimer les crédits publics alloués au Planning Familial. 150 000 personnes signent une pétition lancée par l’association. Le gouvernement recule. Des milliers de Françaises et de Français prennent conscience que les conquêtes féministes, notamment celles des années 70, ne sont pas acquises. Dans la foulée, plusieurs associations et magazines féministes se lancent et attirent des jeunes femmes et hommes pressés d’en finir avec les inégalités. En 2010, une mobilisation sociale immense refuse la réforme des retraites proposée par la droite. Dans tous les cortèges, les millions de manifestantes et de manifestants reprennent les slogans féministes et mettent au cœur de leurs revendications l’égalité professionnelle. En effet, les femmes retraitées touchent en moyenne 40% de moins que les hommes et aucune mesure dans le texte ne prévoit de s’attaquer sérieusement à cette injustice.
Les temps changent. Alors qu’on entendait souvent que le féminisme était démodé, alors que les combats pour l’égalité femmes – hommes semblaient appartenir au passé, nous avons vu ressurgir une aspiration profonde à l’égalité et un ras-le-bol général de voir les femmes discriminées en raison de leur sexe.
Les féministes, les femmes et l’égalité se sont donc invitées dans l’espace public. Et, en vue de l’élection présidentielle de 2012, elles ont bien l’intention d’y rester. Il n’existe aucune illusion dans les mouvements féministes sur la capacité de la droite à faire progresser la société sur ce terrain. Qu’il s’agisse des retraites, de l’accès à l’avortement ou encore du service public de la petite enfance, la droite n’a fait que casser les protections collectives et les droits des femmes.
L’exigence d’égalité s’adresse à la gauche. C’est de là que pourra venir le changement. Parce qu’elle a toujours combattu pour l’émancipation des individus, la gauche peut porter le flambeau féministe et offrir un débouché à toutes les mobilisations en faveur des droits des femmes. Encore faut-il qu’elle en ait la volonté. Et si elle a par le passé, beaucoup œuvré pour faire avancer l’égalité, force est de constater qu’il reste beaucoup à faire. En France, 80% des travailleurs précaires sont des femmes, les différences de salaire s’élèvent à 27%, 80% des tâches ménagères sont effectuées par les femmes, nous n’avons que 18,5% de femmes à l’Assemblée Nationale. Si nous voulons que toute la société change, cela passera donc forcément par des mesures ambitieuses pour l’égalité femmes – hommes. Tant qu’une moitié de l’humanité n’aura pas les mêmes droits que l’autre, c’est toute la société qu’on empêchera d’avancer.
C’est pour cette raison que de nombreuses militantes féministes ont choisi de s’engager auprès de Martine Aubry dans la primaire citoyenne qu’organise le Parti socialiste. En plaçant la question sociale au cœur du projet des socialistes, elle est la candidate qui s’engage pour des avancées collectives qui feront progresser les droits des femmes et donc les droits de tous. En proposant que l’égalité entre les sexes soit au cœur de son projet, en s’engageant contre le temps partiel ou pour l’ouverture de places en crèche, elle affiche sa volonté de passer des textes à la réalité. Martine Aubry est une des dirigeantes de gauche qui fait la question de l’égalité femmes – homme non pas une simple question de société mais un axe prioritaire de toutes les politiques sociales.
Enfin, comme elle l’a affirmé face à la crise grecque cette semaine en rassemblant tous les leaders de la gauche européenne, Martine Aubry propose de remettre l’action politique au service de l’intérêt général et refuse que les décisions prises soient dictées par des intérêts privés. Ce sont des conditions indispensables pour que les droits des femmes avancent, en France, en Europe et dans le monde.
Caroline De Haas, chargée, avec Françoise Héritier, des Droits des femmes dans l’équipe de campagne de Martine Aubry
Retrouvez l'article en anglais sur le site de The Guardian : http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/jul/21/france-women-rights-martine-aubry