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Billet de blog 22 juin 2008

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Censure sur Internet: le cas de la Tunisie

Afin de comprendre les mécanismes de la censure sur Internet en Tunisie, OpenNet Initiative (ONI) (1) a testé en 2005, de l’intérieur du pays comme de son extérieur, 1923 sites Internet. L’étude a révélé que 187 (10%) des sites testés étaient bloquées à l’intérieur du pays.

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Afin de comprendre les mécanismes de la censure sur Internet en Tunisie, OpenNet Initiative (ONI) (1) a testé en 2005, de l’intérieur du pays comme de son extérieur, 1923 sites Internet. L’étude a révélé que 187 (10%) des sites testés étaient bloquées à l’intérieur du pays.

L'Etat emploie divers moyens pour censurer : des lois qui punissent d’emprisonnement « la diffamation des officiels du pouvoir » ou « la publication de fausses nouvelles »( voir le cas de Maître Abbou); du matériel technologique de filtrage du web hautement sophistiqué (l’utilisation de l’outil de filtrage SmartFilter, un produit de l’entreprise américaine Secure Computing), et des pressions informelles pour limiter l’accès. Toutes les voix d’accès à Internet sont contrôlées : l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) étant l’unique fournisseur de réseau aux différents fournisseurs d’accès, le filtrage s'exerce ainsi en amont. La majorité des internautes tunisiens ont accès au web via des lieux d'accès public à Internet (appelés Publinets en Tunisie) qui assurent le traçage des usagers : contrôle de la navigation des utilisateurs par l’administrateur du Publinet, obligation de communiquer son numéro de carte d’identité nationale pour avoir un accès.

L’étude identifie 4 catégories principales de sites censurés : les sites d’opposition politique, les sites de défense des droits de l’homme, les sites renseignant sur les moyens de détourner la censure et les sites au contenu pornographique.

Pour couvrir le maximum de sites bloqués, trois types de listes de sites ont été identifiés et testés par ONI: une liste de sites à « fort impact », spécifiques à la Tunisie et de nature à être bloquées pour leurs contenus (par exemple, opposition politique), une « liste globale » de sites couvrant des contenus divers (allant des sites d’actualités jusqu'aux sites d’information sur le hacking), et une liste de sites bloqués automatiquement par filtrage de SmartFilter.

Quelques graphiques illustrant le résultat des tests (cliquez sur le tableau pour agrandir)

L’étude révèle deux points importants: les censeurs ne se contentent pas uniquement du filtrage automatique assuré par SmartFliter, mais choisissent le contenu à censurer en ciblant des sites à fort impact. Et puis la censure est renforcée par le blocage des sites ou des serveurs proxy qui permettent à l'internaute de contourner le blocage et de naviguer anonymement.

Pour lire l'intégralité de l'étude, ici.

Pour plus d'informations sur la censure en Tunisie, ici.

(1) L’OpenNet Initiative a pour objectif d’enquêter, d’analyser et de diffuser les pratiques de censure et de surveillance sur Internet. Elle est le fruit d’une collaboration entre quatre centres de recherche universitaire américains, canadiens et anglais : le Citizen Lab at the Munk Centre for International Studies de l’université de Toronto, le Berkman Center for Internet & Society d’Harvard, l’Advanced Network Research Group de l’université de Cambridge et l’Oxford Internet Institute de l’université d’Oxford.

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