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Billet de blog 30 avril 2013

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Pourquoi François Hollande sera réélu en 2017…

La récente batterie de sondages d’opinion a rendu son impitoyable verdict : François Hollande, d’un institut à l’autre, varie en avril quelque part entre 24 % (BVA) et 29 % (CSA) d’opinions positives. Le niveau d’impopularité du Président de la République frôle les 75 %, un seuil qui n’a jamais été atteint par ses prédécesseurs. La droite –ou plutôt les droites- ne lui ont jamais reconnu, dès son premier jour d’investiture, la moindre légitimité.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La récente batterie de sondages d’opinion a rendu son impitoyable verdict : François Hollande, d’un institut à l’autre, varie en avril quelque part entre 24 % (BVA) et 29 % (CSA) d’opinions positives. Le niveau d’impopularité du Président de la République frôle les 75 %, un seuil qui n’a jamais été atteint par ses prédécesseurs. La droite –ou plutôt les droites- ne lui ont jamais reconnu, dès son premier jour d’investiture, la moindre légitimité. Malgré le pathétique épisode de l’élection du Président de l’UMP, le parti sarkoziste se refait une santé, collant à la très réactionnaire mobilisation des manifestants « anti-mariage gai ». Malgré un inquiétant vide programmatique, malgré le combat larvé (mais sans pitié) entre ses différentes factions, malgré cette formidable capacité à évacuer son calamiteux bilan (endettement, casse des services publics,…), la droite frémit de plaisir et caresse l’espoir d’une possible dissolution de l’Assemblée nationale. Eh oui, la droite se réjouit des effets délétères d’une crise économique et sociale majeure qui touche au quotidien des millions de français. En cela, la droite joue contre son camp en pourrissant systématiquement le climat politique et sociétal. Le devoir d’opposition n’est pas un droit à l’invective et à la mauvaise foi. Quant aux composantes de la gauche, elles sont friables et s’échelonnent de l’opposition virulente du Front de Gauche à la participation ambigüe et critique  des écologistes au gouvernement. Quant aux socialistes, ils ont la majorité absolue à l’Assemblée nationale mais les débats internes tournent désormais à la cacophonie. Il faudrait rappeler à nos chers parlementaires socialistes qu’ils ont des responsabilités face à leurs électeurs. Moins de débats stériles dont les français se moquent éperdument sur tel ou tel dossier, mais plus d’action et de soutien au gouvernement, voilà la méthode… Car l’élection présidentielle a tranché les discussions. 60 propositions ont été validées par une majorité de français !... Oui, que le tempo des réformes, que la communication sur les différentes mesures déjà prises puissent interpeller les électeurs de gauche, on peut comprendre. Mais que l’on puisse jouer autant contre son camp, c’est à la fois complètement ridicule (la droite ne commet jamais ce genre d’erreur ; elle ne montre jamais ses états d’âme car elle a une vraie culture du pouvoir !) et politiquement contreproductif. Pour preuve cette consternante et inutile attaque ad hominem du PS contre Angela Merkel initiée par Solferino : la vraie question n’est pas la chancelière, c’est sa politique, c’est la politique des conservateurs européens, c’est l’arrogance et l’intransigeance des libéraux de toutes obédiences qu’il faut combattre !...

Oui, moi, j’ai confiance. Confiance en mon pays, confiance dans les français dès lors qu’ils peuvent faire vivre décemment leur famille et espérer en l’avenir, confiance dans leur capacité de créativité, d’initiative et de mobilisation. Oui, je crois en la politique économique sociale-démocrate menée par les socialistes au pouvoir. Sérieux budgétaire, désendettement, installation des outils structurels pour réenclencher la dynamique de croissance, mise en place d’une politique de l’emploi fondée sur la négociation paritaire et le contrat social, sans dogmatisme… pour plus d’efficacité. Les résultats sont au bout du chemin. Ce n’est pas la droite qui pourra guérir ce pays, elle ne l’a pas fait pendant dix ans ! C’est notre responsabilité de femmes et d’hommes de gauche… La lutte contre la crise sera longue et dure, cruelle pour les millions de chômeurs qui ont perdu tout espoir. Mais la politique suivie doit être mieux comprise ! Elle doit être expliquée. Elle doit s’appuyer sur un appel aux valeurs qui ont fait notre pays : liberté, égalité et fraternité. Oui, j’ai bien aimé l’idée du « redressement dans la justice ». Je ne suis pas élu du parti socialiste ni même en responsabilité au sein d’une section (je paie néanmoins ma cotisation chaque année), j’ai un bon travail (je ne le dois pas à un élu de mon secteur ou à l’administration territoriale mais à l’école publique qui m’a permis de l’obtenir)… mais j’attends encore avec impatience la prise de parole de responsables socialistes pour dire tout haut ce que je viens d’exposer et ce que de millions de français, qui ont gardé la flamme malgré l’affaire Cahuzac, voudraient entendre.

Je me rappelle une petite anecdote. En 1997, Jacques Chirac vient de dissoudre l’Assemblée nationale. C’est l’hallali : on le critique, on l’incendie, on le voue aux gémonies. Je me rappelle avoir publiquement, au grand étonnement de mon entourage, annoncé que Jacques Chirac allait gagner aux lointaines élections de 2002. Car en politique, les choses vont très vite, les plus vindicatifs sont les plus versatiles aussi. Certain(e)s ont même parfois la mémoire courte… Lionel Jospin allait réussir à remettre sur les rails l’économie française, faire diminuer le chômage de 1 million (cela fait rêver !). Ce n’est pourtant pas lui qui allait en profiter mais Jacques Chirac, dans un grand élan de front républicain. Que Copé et consorts se réjouissent maintenant ! Car la lutte contre le chômage va porter ses fruits, la reprise de la croissance va revenir, même si on le constate un peu plus tard en 2015. L’indice de popularité de notre Président s’améliorera inéluctablement et l’espoir renaîtra. D’ailleurs, les français ne sont pas dupes : ils sont favorables au contrat de génération à 77 %, au retour à la retraite à 60 ans pour les plus anciens travailleurs à 68 %, aux emplois d’avenir à 64 %, à la création de postes dans l’Education nationale à 62 %. Mais ils sont de mauvaise humeur. Il faut donner du temps au temps. D’abord le temps de l’effort puis le temps du recueil des fruits de cet effort, c’est ce que François Hollande avait annoncé pendant sa campagne. Voilà pourquoi François Hollande semble si serein et sûr de lui malgré le vent mauvais qui souffle sur notre beau pays. Arrêtons de donner des munitions à nos adversaires ; expliquons plutôt le sens des efforts demandés.

Eric Breton

Adhérent PS à Montpellier (Hérault)

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