« Selon que vous soyez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir».
Tout le monde connaît cette phrase de La Fontaine mais aujourd'hui les puissants peuvent même être exemptés de jugements !
Jacques Chirac, poursuivi depuis quinze ans pour détournements de fonds publics, abus de confiance et prises illégales d'intérêt, risque dix ans de prison. Et pourtant, quinze ans séparent les premières plaintes du procès ! Que fait-on de la « tolérance zéro », du « traitement en temps réel », des « peines planchers » tant proclamés pour éradiquer la délinquance ?
Mais il y a délinquance et délinquance, celle des petites gens et celle des grands. Puissant un jour, puissant toujours ! Les « ex » se soutiennent, se succèdent, légifèrent : ex président, ex maire, ex élu ex, ministre, ex avocat, ex ami d'un ex...
Les reports de comparution récidivent pour une impunité permanente ! Après la QPC, question prioritaire de constitutionnalité véritable queue de poisson à la comparution, ce sera la période électorale, puis l'état de santé avec un certificat médical ... on parle même de droit à l'oubli pour le prévenu Chirac.
Le sentiment d'injustice déjà très présent au sein de la jeunesse ne risque pas de décroître.
Quel sens donner à l'éducation civique si deux espaces de reproduction perdurent ?
L'école : pour les enfants du peuple, au programme des leçons de morale et les menaces répressives.
La famille : pour les enfants de la haute bourgeoisie, l'initiation au droit et aux niches juridiques.
L'initiation au droit à l'école permettrait à tous les enfants de devenir des adultes capables de suivre et de comprendre les évolutions de la Loi et ainsi de ne plus l'ignorer.
Dés le plus jeune âge, les situations scolaires permettent de vivre le droit et de s'approprier ses principes : l'écriture des règles de vie de la classe en accord avec le règlement intérieur de l'école lui-même en cohérence avec la Loi ; les régulations de la vie collective ; le respect des droits individuels liés à l'expression, la création, la communication avec la connaissance des différentes conventions (droits de l'homme, droits de l'enfant...) ; la lecture d'un événement, etc. Petit à petit, l'enfant puis l'adolescent enrichira ses connaissances juridiques permettant d'étayer des pratiques citoyennes responsables.
L'utilisation de la langue juridique comme outil de pouvoir sur le peuple n'aurait plus cours.