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Billet de blog 12 février 2018

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Difficile d'être jeune !

La jeunesse est notre avenir et pourtant... la société la met dans des situations de précarité, voire de pauvreté. Ce constat risque de s’aggraver encore avec les dernières mesures du gouvernement Macron.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La jeunesse, devrait être ce temps mêlé d’incertitudes et de certitudes, d’indécisions et de décisions, de dépendance et d’indépendance, ce temps indispensable d’expérimentations, d’allers et retours entre les rêves et la réalité. Mais la société leur prend petit à petit ce temps de construction en les mettant dans des situations de précarité, voire de pauvreté. Ce constat risque de s’aggraver encore avec les dernières mesures du gouvernement Macron.

Aujourd’hui, plus d’un tiers des jeunes sont pauvres

Ce sont surtout des enfants, 1,8 million mineurs vivent dans une famille sous le seuil de pauvreté[1] : emplois précaires et bas salaires, chômage de longue durée  – parfois juste le RSA, voire aucune ressource. 

Quant aux jeunes adultes, beaucoup galèrent : stages sous payés, chômage ou emplois précaires. Quand ils n’ont plus les moyens de se loger, de se nourrir, ils retournent vivre chez leurs parents parfois avec de jeunes enfants. Pas toujours facile financièrement pour les familles, même celles des classes moyennes qui s'appauvrissent  régulièrement. Mais tous ces jeunes ne peuvent pas revenir chez eux et ils se retrouvent alors à la rue, isolés et en danger. 

Pendant que la société appauvrit sa jeunesse, elle en stigmatise une grande partie

Celle qui vit dans les quartiers populaires est qualifiée de « jeunes de banlieue», de « jeunes des cités », de « jeunes de quartiers sensibles ». Et même quand tout se passe bien dans le quartier malgré les conditions de vie difficiles (coût de la vie, transports en communs, discriminations ) !

Une partie de cette jeunesse vit hors les murs, ceux de l’école, des appartements trop étroits des cités, des centres-ville. Des enfants qui dès leurs premières années se voit rangés dans différentes catégories : ceux qui sont issus de l’immigration, qui ont des troubles du comportement, ceux qui sont en difficulté scolaire qui sont maintenus, soutenus, en rééducation, ceux qui décrochent...

A qui la faute ? A l’État et à ses politiques envers la jeunesse ? Mais non, déclare-t-il,  il fait tout pour ses enfants !  Il laisse la responsabilité  aux familles, aux professionnels qui ne transmettent pas les bonnes valeurs : effort et obéissance, car la réussite, ça se mérite ! 

La peur 

Cette jeunesse hors les murs fait peur, surtout lorsqu'elle se met en groupes. On parle de bandes de jeunes. Même si certaines ont un rapport conflictuel et transgressif avec leur environnement, avec les institutions elles n’ont pas, pour une grande majorité une finalité d’actes délictueux. 

Peur des quartiers qui deviennent forcément des repères de délinquants, d’incendiaires, de récidivistes.

Peur des halls d’immeubles et cages d’escaliers, seuls espaces de rencontres à disposition.

Peur des gares de banlieue.

...

La peur est inhérente à tout être vivant, cependant pour l’être humain, elle est couplée avec la conscience, conscience de la vie et de sa durée limitée, conscience des contextes de vie, conscience de l’autre…

Il y a des peurs qui engendrent la vigilance, la résistance, l’utopie : la peur de la misère, du chômage, de la destruction de la planète... la peur de l’injustice, du racisme, de l’oppression…

Ces peurs provoquent dans un premier temps de la colère, du refus puis dans un second temps des mises en perspectives, des créations d’alternatives. Cette conscience réflexive nourrit et se nourrit de la philosophie, de l’art, de la science, de la politique … tous les champs de l’activité humaine indispensables à l’émancipation de l’humanité.

L’Éducation ne serait-elle pas le moteur de cette conscience ?

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