L’Humanité est en danger. Je parle du journal, du quotidien papier. Les difficultés financières qui l’assaillent risquent de lui être fatales.Et pourtant.
Il y a la longue vie du journal : plus d’un siècle de vie, de contestation, de critique du capitalisme, de soutien des luttes du mouvement ouvrier. Même si certaines périodes ont été discutables.
Il y a sa présence dans le monde politique d’aujourd’hui. Il a réussi à ne pas être l’organe de presse d’un parti politique, mais un journal d’information et de réflexion sur la société. Ambitieux, exigeant sur le plan culturel, il donne à ses lecteurs des outils pour lire le monde et nourrir son esprit critique.
Si on laisse ainsi les titres disparaître, il ne restera plus qu’un seul groupe de presse avec quelques titres différents aux nuances d’écriture et de mise en page, mais avec un sommaire unique des événements traités.
La presse, si elle n’est pas plurielle n’est que parole politique unique au service de ses fournisseurs financiers.
Se détachant de la pensée dominante, L’Humanité ne peut vivre qu’avec le soutien de ses lecteurs et de tous les lecteurs de journaux (papier, numérique…) : un soutien militant et populaire !
http://www.humanite.fr/souscription-durgence-pour-sauver-lhumanite-520399
Et puis, peut-on supporter, accepter que le mot le plus précieux de notre langue « Humanité » disparaisse des kiosques de journaux ?
Que seraient « Le Monde », « Libération », « La Croix », « Le Parisien »… sans « L’Humanité » ?
Le journal fondé par Jean Jaurès peut-il mourir sans qu’avec lui toute une idée de la République disparaisse ?
Qu’en pensent Vincent Peillon et les défenseurs de l’enseignement de la morale laïque ?