Je suis une usagère régulière du RER qui passe par Brétigny, lorsque j'entendis l'annonce « Suite à un accident plus de RER circulent sur la ligne C », je ne savais pas encore ce qui s'était passé. Beaucoup de temps pour rentrer... J'ai donc allumé la télé et j'ai découvert l'horreur du déraillement.
Comme à chaque catastrophe, on annonce le nombre de morts, on pronostique. La journaliste n’hésite pas à dire « On affine les chiffres ». Comment peut-on affiner le chiffre de morts ! Ne pourrait-on pas interdire de préciser le nombre de morts avant la fin des secours pour éviter cette surenchère de l’estimation des victimes ? Surenchère qui s’égrène tout au long des reportages comme le refrain indispensable de toute catastrophe.
Des images s’enchaînent, elles montrent la violence du choc, l’importance de la catastrophe, l’ampleur des secours… Des témoignages apportent quelques explications. Reportages d’informations habituels. Tout à coup, je sursaute avec la scène d’une femme qui ne sait pas si son amie présente dans le train est saine et sauve ou non. Elle pleure tout en répondant aux questions du journaliste. Quelle indécence !
Comment peut-on oublier à ce point son « humanité » pour réaliser un tel reportage ? Comment un journal télévisé peut-il le laisser passer ?
Un peu plus loin, discrètement, un photographe en profite avec son bel appareil à zoom. J'imagine l’usage qui pourra en être fait dans un journal qui aime les photos indécentes et les titres séducteurs !
Je n’ai pas entendu le CSA s’exprimer sur ce reportage, mais peut-être va-t-il le faire ?