
Agrandissement : Illustration 1

Arbre
Être vivant muni de branches, de tiges, de feuilles, de fruits, il s’élance vers le ciel en prenant soin de ses proches. Ses racines s’étendent dans la terre pour le nourrir, l’abreuver, elles coopèrent et s’entraident avec les champignons. Ses feuilles participent à la richesse de l’air.
L’arbre accueille, protège nombre d’animaux qui apprécient son ombre, ses fruits, ses fleurs, ses cachettes.
Il inspire l’être humain qui le dessine, le peint, le photographie, le filme, le poétise, le musicalise… mais aussi l’abat pour fabriquer des outils, des meubles, des maisons.
L’arbre gêne pour cultiver, produire, se déplacer. Les villes le détruise pour construire, élargir les rues, les trottoirs.
Tant pis pour son feuillage irremplaçable, son ombrage, sa fraîcheur, sa sérénité, juste quelques regrets, vite oubliés, lors des journées de forte chaleur.
Même les parcs ne sont pas épargnés. L’arbre vieux effraie, on le remplace par de jeunes arbustes à moindre longévité.
Les oiseaux, les insectes… partent et quittent les quartiers bétonnés. Le vivant est mis au silence !
Et pourtant, ses branches inspirent les humains comme l’arbre à palabres, généalogique, de probalités, de vie, de décisions, de connaissances, d’avenir et j’en oublie !
Banquise
Du danois pakis
Non commun féminin
Étendue de glace de mer, elle offre un habitat solide aux ours polaires, aux phoques. Suite au réchauffement climatique dû aux émissions massives de gaz à effet de serre, la banquise est en déclin chaque été davantage. Si la société humaine n’agit pas rapidement, l’ours polaire et le phoque n’existeront plus à part dans les livres d’histoire.
Certes, la superficie de la glace varie selon les saisons : elle diminue chaque été et remonte chaque hiver. Mais avec le réchauffement climatique, elle pourrait disparaître totalement l’été dans quelques années si aucunes politiques ambitieuses ne sont menées.
D’ici 2100, cette fonte pourrait contribuer à une hausse de 5 cm du niveau des océans et si la couche de glace du Groenland l’accompagne, ce chiffre pourrait être beaucoup plus important.
Le commerce maritime y trouvera quelques avantages : une plus longue période de navigation, de nouvelles routes et un passage plus facile autour du bassin arctique.
Pas de surprise, l’intérêt économique de la mondialisation primera sur celui de l’environnement tout en relativisant sa responsabilité au réchauffement.
Climat
Du grec klima
Nom commun masculin
Les phénomènes météorologiques inquiètent les scientifiques qui publient et lancent des alertes. Le rapport annuel sur l'action climatique mondiale publié par l'ONU n'est pas rassurant, il annonce une forte hausse des émissions de carbone. Un constat dangereux et annonciateur de grands dérèglements qui auront des effets sur tout le monde vivant.
Les professionnels s’alarment du déclin du nombre d’espèces animales. Ils alertent sur le recul massif des vertébrés sur Terre, à la fois en nombre d’animaux et en étendue.
Plus d'un million d'espèces pourraient disparaître si rien ne change.
Si le constat de la destruction des abeilles est acté, trois néonicotinoides ont été interdits, des dérogations peuvent être prises, guère d’hésitation pour la betterave en 2020… Quant au glyphosate, son interdiction est repoussée à cinq ans par l’Union européenne.
Il ne faut pas fâcher les gros agriculteurs en les privant de pesticides et d’engrais.
En raison des activités humaines, la planète a pris au moins 1°C depuis l’ère préindustrielle. Le réchauffement climatique n’est donc plus une menace, il est à l’œuvre : des périodes de chaleur plus fréquentes, la fonte des glaciers, la menace de disparition des récifs coralliens, la multiplication des feux de forêts, le développement de la pauvreté, l’accès à l’eau et à la nourriture étant de plus en plus difficile pour un grand nombre d’humains, l’augmentation des réfugiés climatiques…
La France, quand elle prend des mesures, c'est toujours pour demain… comme l'interdiction des plastiques en 2040.
Un mépris des enfants et des générations à venir !
Démocratie
du grec "dêmokratia" qui signifie le pouvoir (kratos) au peuple (dêmos).
Nom commun féminin
On peut rêver d’une démocratie qui prônerait l’unité du genre humain, refuserait toutes discriminations, respecterait la laïcité, combattrait les inégalités économiques et sociales, favoriserait la prévention, rejetterait la répression… une démocratie universaliste.
On peut rêver d’une démocratie qui respecterait les droits fondamentaux humains dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes, comme proclamé en 1945 dans le préambule de la Charte de l’ONU.
On peut rêver d’une démocratie qui respecterait ce qui est inscrit dans le préambule de sa constitution de 1946: le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines.
On peut rêver d’une démocratie qui respecterait l’article 1 de sa constitution de 1958 modifié lors de la réforme constitutionnelle de juillet 2008 avec l’ajout de cet alinéa: La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales.
Pourtant, le sexe est encore le deuxième motif de discrimination dans le monde du travail en France (10e baromètre des discriminations perçues dans l'emploi du Défenseur Des Droits, 2018) avec toujours :
- les écarts de rémunération
- les écarts dans les augmentations annuelles
- Les écarts dans les promotions
- Peu de parité dans les instances décisionnaires (économiques, politiques, juridiques…)
- Peu de parité parmi les plus grosses rémunérations
Encore beaucoup de chemin à parcourir !
On peut être dans une démocratie et pourtant voir l’intérêt individuel l’emporter sur l’intérêt général, le peuple devenir une somme d’individus marqués par leur naissance, leur origine sociale, leur salaire, leur habitat… la privatisation des services publics portée par la liberté des marchés. Un exemple, l’École publique qui permettait l’émancipation et la construction de citoyens est captée par le monde libéral : baisse des moyens, réécriture des programmes, orientations scolaires, réduction de la formation professionnelle…
Vigilance et résistance !
Éducation
du latin ex-ducere, guider, conduire hors
Nom commun féminin
Par l’éducation, l’enfant prend conscience de son appartenance à l’humanité et de sa participation à son développement, à son émancipation. Il comprend qu’il est un sujet actif, qu’il n’est pas cantonné à être un objet, qu’il peut sortir d’une obéissance passive pour une attitude créatrice. Par l’éducation, l’enfant devient acteur et auteur de ses apprentissages dans tous les domaines de la vie.
Que ce soit pour développer ses facultés personnelles
Que ce soit pour connaître et pratiquer les usages de la société
Que ce soit pour reconnaître les aptitudes particulières d’humains
Mais l éducation ne se réduit pas à l’école, elle irradie tous les espaces et les temps que fréquente l’enfant. Elle est l’un des droits fondamentaux de l’enfant définis par la Convention internationale des droits de l’enfant :
Droit à une identité
Droit à la santé
Droit à l’éducation
Droit à la vie en famille
Droit d’être protégé de la violence
Droit de s’exprimer
Droit d’être protégé de la guerre
Droit d’être protégé de l’exploitation
Droit à l’égalité et au respect des différences
Chaque enfant doit avoir les mêmes droits, quelles que soient ses origines, sa couleur de peau, sa religion, sa langue ou de culture, qu’il soit un garçon ou une fille, qu’il soit handicapé ou pas.
Fraternité
Du latin fraternitas, -atis
Nom commun féminin
La Fraternité est inscrite dans l'article 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Elle implique la solidarité qui est un bien précieux qui s’exerce avec elle. C’est ce qui permet de vivre chacun et tous, de penser l’avenir de tous et de chacun.
La devise « Liberté, Égalité, Fraternité » bien que sur tous les frontons des établissements publics n’essaime pas dans toute la société. Elle se déploie partiellement dans l’entre soi (famille, immeuble, quartier…) dans les classes défavorisées, et plus largement dans les classes privilégiées, car la société est organisée pour elles.
L’avenir des acquis de solidarité et de fraternité du Conseil national de la résistance est en danger.
La fraternité ne peut vivre dans une société que si elle est exercée dès le plus jeune âge. L’éducation nationale en est responsable, mais en plaçant la compétition dès la maternelle en évaluant, en comparant, en mettant en concurrence… elle concourt à son effacement.
Gouverner
Du latin gubernare, diriger un navire, du grec kubernân)
Verbe transitif 1er groupe
Gouverner, c’est :
- diriger un État, l’administrer, avec un gouvernement
- diriger une embarcation, l’orienter avec un gouvernail
- diriger un peuple, le commander, l’influencer avec des gouvernants
- ou éduquer des enfants avec une gouvernante
Et en démocratie ?
La démocratie devrait être le gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple. Il devrait représenter « tous et chacun », et prendre en considération non seulement la population dans son ensemble, mais aussi chacun de ses individus.
Mais aujourd’hui, le gouvernement décide seul pour le peuple et avec de moins en moins l’appui des parlementaires.
Il gouverne par 49.3.
Il gouverne également par la peur (terrorisme, guerre, épidémie…)
Quelques synonymes de gouverner qui correspondent à cet état des lieux : administrer, commander, dominer, freiner, gérer, influencer, instruire, manier, maîtriser, manœuvrer, orienter, présider, régenter, régir, régner.
Hospitalité
Du latin « hospes, hospitis » désigne aussi bien « celui qui reçoit » que « celui qui est reçu »
Sous quelles conditions, la France fait-elle preuve d’hospitalité ?
En 2018, adoption définitive par l’Assemblée nationale française du projet de loi « Asile et immigration » avec un nombre d’absents remarquable.
En 2019, respect d’un délai de carence de trois mois pour les demandeurs d’asile pour prétendre à l’ouverture de droits à la Protection Universelle Maladie (PUMA).
Pour les étrangers en situation irrégulière, ils peuvent bénéficier de l’aide médicale de l’État (AME). Ce dispositif a été mis en place en 2001.
En 2020, justification d’un niveau de langue B1 oral et écrit pour certaines demandes de nationalité française. Avant ce niveau de langue ne s’appliquait qu’à l’oral.
En 2021, restriction des autorisations de travail aux seuls métiers sous tension des secteurs qui peinent à recruter.
En 2024, obtention de la naturalisation des étrangers après un délai de carence de quatre ans, les mariages de complaisance sont pénalement sanctionnables. La « loi Darmanin » prévoyait de porter ce délai à cinq ans, mais le Conseil constitutionnel a censuré la mesure. En 2024, assouplissement de la demande de régularisation des étrangers travaillant dans un métier en tension.
En 2024, obtention d’une carte de séjour « talent » pour les médecins étrangers
Début 2025, prolongation de la durée maximale de rétention des étrangers visés par une mesure d’éloignement (souhait de Bruno Retailleau).
Identité
Du bas latin identitas, -atis, du latin classique idem, le même)
L'identité marque autant la différence que la ressemblance.
L’identité est aussi ce qui rassemble des personnes qui se ressemblent et forment alors un collectif, celui des Français, des parisiens, des enseignants, des scientifiques, des femmes…
Quant à l’identité culturelle, elle peut se définir comme un ensemble de représentations et de pratiques considérées comme caractéristiques d’un groupe particulier.
On peut être égal sans être identique, ainsi on ne justifie pas les inégalités sous prétexte de respect de la diversité !
Le droit à la différence permet le pluralisme, l’ouverture et évite l’uniformité, l’isolement.
Et dans les faits ?
L’identité se contrôle, on demande à voir… surtout quand la nationalité française ne se voit pas, c’est alors le contrôle au faciès.
L’identité enferme dès le plus jeune âge dans des quartiers, cités, zones d’éducation prioritaire. Des « collectifs » imposés !
L’identité uniformise selon les religions, les cultures et encourage les préjugés.
L’identité privilégie ceux qui ont les origines sociales les plus reconnues : emplois, filières éducatives, résidences… et discrimine les autres.
L’identité se précise : sociale, culturelle, religieuse, judiciaire, sexuelle, professionnelle, civile, nationale, régionale…
Journal
Du provençal jornal, jornau ; du catalan jornal ; de l’italien giornale ; du latin diurnalis, dérivé de diurnus, diurne.
Nom commun masculin
Le journal informe, exprime, relate, critique, distrait…
Quotidien, hebdomadaire, mensuel, d’opinion, satyrique, en ligne, électronique, gratuit, télévisé, scolaire, personnel, de bord…
La liberté d'expression est essentielle, elle est définie par la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui dispose que « tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. ».
En France, Le Conseil constitutionnel réaffirme en 1994 que la liberté d'expression est une « liberté fondamentale d'autant plus précieuse que son existence est une des garanties essentielles du respect des autres droits et libertés. »
Et pourtant, cette liberté d’expression est remise en cause le 7 janvier 2015, ses extrémistes assassinent des hommes et des femmes dont leur métier est d’écrire, de dessiner, de critiquer, de caricaturer, d’informer… mais l’horreur et la douleur de cet attentat n’affaiblit pas cette liberté. La conscience de son importance s’est même élargie, développée chez tous les citoyens. Cependant, la vigilance est de mise, car la liberté d’expression gêne les défenseurs des dogmes, des doctrines, des préceptes religieux…
Korczak Janusz
De son vrai nom Henryk Goldszmit, né à Varsovie le 22 juillet 1878, mort le 6 août 1942 à Tréblinka. Médecin-pédiatre, éducateur, pédagogue et écrivain polonais.
Nom propre
Toute la vie et la pensée de Korczak ont été vouées à l’enfant, à sa protection, à sa dignité, à ses droits.
Dès 1914, il s’intéresse à l’enfance et demande la création d’une association internationale pour la protection de l’enfance.
En 1919, la Société des Nations (SDN) est créée. Elle met en place un Comité de protection de l’enfance, c’est le début de la reconnaissance des Droits de l’Enfant au niveau international. Korzack suit les travaux du Comité et publie Comment aimer un enfant.
En 1924, la SDN adopte la Déclaration de Genève. Le texte reconnaît l’existence de droits spécifiques aux enfants avec la responsabilité des adultes.
Déporté en 1942 dans le camp de Treblinka avec les enfants de son orphelinat dans le ghetto de Varsovie qu’il ne voulait pas abandonner, Janusz Korczak ne reviendra pas.
En 1979 la Pologne, en se référant à Korczak propose à l’ONU de rédiger une Convention relative aux droits de l’enfant. Contrairement à la Déclaration des droits de l’enfant de 1959, elle doit être contraignante pour les États. Mais cette Convention ne sera adoptée que 10 ans plus tard.
Afin de favoriser la prise de conscience des États et leur action la protection et la garantie des droits de l’enfant l’ONU déclare 1979 : Année internationale des droits de l’enfant.
Le 20 novembre 1989, la Convention internationale est adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies. Le 2 septembre 1990, la Convention entre en vigueur.
Le 26 janvier 1990, elle est signée par la France
Le 7 août 1990, elle est ratifiée.
Actuellement, la Convention internationale des droits de l’enfant est ratifiée par 196 États, seuls les États-Unis ne l’ont pas ratifiée.
Liberté
Du latin libertas, -atis
Nom commun féminin
Dans la devise de la République « Liberté, Egalité, Fraternité », Liberté signifie que la contrainte et le devoir ne peuvent venir que des lois établies par l'Assemblée nationale, librement élue par le peuple.
La liberté, c'est aussi l'état d'une personne qui n'est ni prisonnière ni sous la dépendance de quelqu'un et agit selon sa propre volonté, dans le cadre d'un système politique ou social, dans la mesure où l'on ne porte pas atteinte aux droits des autres et à la sécurité de tous.
La liberté est à la fois individuelle, civile et politique.
L’éducation vise un citoyen libre et autonome capable d’évaluation critique, de penser par lui-même, tout en restant solidaire et en participant au processus de délibération et de décision. Un citoyen se reconnaissant membre à part entière de l’humanité, exerçant et défendant les droits humains dans l’espace public commun et au sein de sa famille.
La liberté peut se préciser comme :
Liberté d'association
Liberté de la presse
Liberté de penser
Liberté politique
Liberté d'enseignement
Liberté individuelle
Liberté du culte, liberté de conscience
Liberté d'esprit
Liberté de mœurs
Liberté de mouvement
Liberté du travail
Liberté syndicale
Liberté économique
Liberté d’entreprendre
Liberté de la vie privée
Liberté de langage
Liberté de réunion
Liberté naturelle
Liberté surveillée
…
Migration
Du latin migratio, -onis
Nom commun féminin
Depuis le début de l'humanité, les humains ont migré pour s'adapter aux changements climatiques, se nourrir, pour fuir les persécutions, les invasions, les guerres, les crises économiques...
Plus récemment quitter son village, son département, sa région, pour trouver du travail, construire une nouvelle vie. Avant nous, il y a eu nos parents, nos grands-parents... nous sommes tous des descendants de migrants.
Ne pas oublier notre histoire pour regarder ces hommes, ces femmes, ces enfants comme des humains tout simplement.
Aujourd'hui, les conflits armés, les crises politiques, la misère économique, les dérèglements climatiques poussent des millions d'hommes, de femmes et d'enfants à fuir leur pays.
Dans le monde, ainsi près de 70 millions de femmes, d’hommes et d’enfants quittent leur habitat, leur terre, leur famille. La grande majorité de ces migrants se retrouvent dans les pays les plus pauvres, pour ceux qui arriveront dans les pays les plus riches, moins de 10 % d'entre eux seront reconnus comme réfugiés.
Ces migrations vont se développer dans les prochaines années, il est temps que les pays développés ouvrent les yeux et leurs frontières et rendent les procédures d'accueil justes et accessibles en respectant la dignité de chaque être humain.
Aujourd’hui ce sont surtout les populations des pays dits en voie de développement qui migrent.
Et demain ?
Ce seront peut-être les populations des pays développés qui migreront pour fuir les terres inondées par l’élévation du niveau des océans ou ravagées par les incendies ou désertifiées.
Note
Du latin nota, marque
Nom commun féminin
Appréciation chiffrée
« Les notes et les classements sont toujours une erreur », Invariant n° 19 Freinet en 1964
A l'opposé de ce principe, une certaine idée de l’évaluation se perpétue toujours de nos jours à l'école : évaluer c'est contrôler et estimer une performance. Alors, on la quantifie ; on mesure les écarts ; on recherche une conformité ; on met au point des critères, des dispositifs. On compare, on fait des statistiques : les bons élèves, les bonnes classes, les bons établissements, les bons pays…
On est bon ou… mauvais ! On est au dessus ou en dessous de la moyenne !
Beaucoup d’élèves et leurs parents attendent une note comme on attend une rétribution, une récompense... Il faut dire que l’École depuis la petite section se charge de leur faire comprendre les règles de cette course au long cours : les mieux notés seront les mieux servis en terme de choix d’orientation, de diplôme et donc de valorisation sociale.
Plutôt que de se dire qu’un élève sait ou ne sait pas et de comprendre l’origine de ses difficultés, on dit de lui qu’il est bon ou mauvais.
Dans les classes Freinet, il n’y a pas de notes : que ce soient des chiffres, des lettres accompagnées de petits plus et de petits moins, ou de petits bonhommes contents ou mécontents, de points verts ou rouges…
Mais ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de notes, qu’il n’y a pas d’appréciation, ni d’évaluation.
En pédagogie Freinet, l’évaluation revêt trois aspects importants : l'évaluation de l'enfant par lui-même, l'évaluation de l'enfant par le groupe, la classe, l'évaluation de l'enfant par l’enseignant. L'interaction de ces trois aspects aboutit à une autre sorte d’évaluation qui profite en premier à l’enfant.
Évaluer devient ainsi donner de la valeur, valoriser !
Mais c’est aussi, blanche, noire… un signe musical
ou quelques mots écrits,
ou une facture,
ou une addition au restaurant.
Obéissance
Du latin oboedire (« prêter l'oreille »).
Nom commun féminin
« Prêter l’oreille » pour suivre les ordres, les consignes donnés par une personne d’autorité, une figure autoritaire.
Quelques expressions :
obéissance aux lois
obéissance aux normes sociales
obéissance aux monarchies, gouvernements, organisations, religions…
obéissance à un parent, à un époux, une épouse
obéissance à un dominant
obéissance à un supérieur dans un lieu de travail
obéissance aux contraintes qu’on s’impose
obéissance envers Dieu
…
Dans le domaine éducatif, l’obéissance c’est :
Un objectif idéologique : une école publique où l’enseignant devient un exécutant qui forme des exécutants.
Un choix politique : celui d’empêcher de penser, d’ôter le désir de questionner, de comprendre, de savoir, d’imposer l’obéissance passive en contenant l’enfant dans des exercices répétitifs et mimétiques qui réduisent d’autant les temps de création et d’expression.
Ainsi, la classe devient un espace humain individualiste et compétitif, un espace où se juxtaposent des élèves dirigés par un enseignant qui exécute une partition sans se permettre une seule note créative.
Heureusement, l’enseignant dans l’intérêt de l’enfant peut utiliser la « liberté pédagogique » pour lui faire vivre une pédagogie créatrice et émancipatrice et ainsi refuser d’être un simple exécutant, une désobéissance pédagogique responsable.
Participation
Du bas latin participatio
Nom commun féminin
Commun pas tant que ça, que ce soit dans :
- l’entreprise où elle se réduit à la participation financière des salariés dans les entreprises
- le quartier où elle regroupe quelques citoyens et citoyennes sans pouvoirs décisionnels
- la famille où elle étouffe sous les décisions parentales
- l’espace éducatif où elle ignore l’expression de l’enfant lui préférant sa passivité devant les activités proposées
- l’espace culturel où elle répond aux possibilités d’implication des familles, laissant de côtés les autres
Quant à féminin
- un peu, voire rarement dans les carrières scientifiques et les conseils d’administration des entreprises
- beaucoup quand il s’agit d’enseigner, d’être bénévole dans des associations, de protéger l’enfant et de défendre ses droits
- passionnément en marchant pour le climat
- à la folie en manifestant contre les injustices
- et pas du tout pour l’instant à la tête du gouvernement
Question
Du latin quaestionem, de quaestum
Nom commun féminin
Deux expressions en politique
Question de confiance : demande de l’Assemblée nationale d'approuver sa politique.
Question parlementaire : demande d'explications du Parlement au gouvernement.
Les questions, sous leurs différentes formes orales et écrites, sont des instruments parlementaires de contrôle de l’activité du gouvernement.
République
Du latin res publica, chose publique
Nom commun féminin
La Cinquième République, régime politique français actuel est mis en place par Charles de Gaulle le 4 octobre 1958. Elle succède à la Quatrième République instaurée en 1946. Elle renforce le rôle du pouvoir exécutif.
Social
Du latin socius, compagnon, associé.
Nom commun masculin ou adjectif
Le mouvement Freinet depuis ses débuts a toujours articulé l’engagement social et éducatif. En effet, la volonté de mettre en place une pédagogie émancipatrice, avec des réalisations, des expérimentations n’avait de sens que dans la lutte contre les inégalités d’accès aux connaissances et à la culture que subissaient les enfants du peuple en lien avec l’avènement d’une autre société. Pour ce faire, donner dès l’enfance le pouvoir de penser, de comprendre le monde à chaque individu… pour pouvoir agir sur lui une fois adulte.
Le contexte économique et politique qui accompagne le développement du mouvement Freinet : la montée du chômage et avec lui la misère, les luttes de la classe ouvrière et le Front populaire, la montée du fascisme et les menaces de guerre…
L’harmonie entre les transformations pédagogiques et ce qui entoure l’école, ce qui se passe dans la société, ce qui ébranle le monde est permanente.
Et aujourd’hui ?
L’école est de plus en plus inégalitaire, non seulement elle reproduit les inégalités sociales en son sein, mais elle les développe. Excellente pour les bons élèves, inefficace pour un quart d’entre eux et tout juste moyenne pour les autres.
Ces résultats sont corrélés aux origines sociales des enfants et de jeunes. Plus l’origine sociale est élevée plus les résultats scolaires sont bons, meilleur est le choix des bonnes filières qui débouchent sur des études longues et plus l’insertion professionnelle est satisfaisante… à l’autre extrémité les résultats sont très faibles, les orientations dans des filières sont imposées, les études sont courtes – s’ils ne décrochent pas – et au bout de la scolarité des emplois précaires et le chômage pour beaucoup.
Comme la méritocratie est toujours au cœur du système, il ne se remet pas en cause, il rend responsable l’enfant, le jeune et sa famille.
Aujourd’hui, l’accès aux connaissances et à la culture reste réservé aux enfants et aux jeunes des couches sociales les plus favorisées. Il se fait le plus souvent à l’extérieur de l’école par ou avec les familles. L’école ne compense guère…
Temps
Du latin tempus qui signifie à la fois « temps, moment, instant » et « saison, époque de l'année »
Nom commun masculin
Certains d’entre vous se souviennent peut-être de la publicité de cette compagnie d’assurance où l’on voyait défiler une vie entière en quelques secondes entraînée par la merveilleuse valse de Chostakovitch. Insupportable, pour beaucoup. Lorsque la vie est décrite par une succession d’événements, le résultat est là, il suffit de quelques secondes pour la voir se dérouler.
Les événements se créent, se vivent et se partagent et heureusement pour nous ne se réduisent pas à leur simple succession ! Mais c’est de plus en plus difficile.
Notre société nous entraîne d’activité en activité dite « éducative », « culturelle », « sportive », ce sont de véritables compléments de temps de travail bien intégrés au système économique global. Un tout « actif » indissociable, gage de notre bonne intégration, voire de notre bonne « citoyenneté ».
Les plages de temps vides n’ont de valeur que parce qu’elles peuvent se remplir d’activités. Ce sont des « temps-objets », des espaces potentiels de consommation. La rêverie, le « je n’ai rien à faire », sont suspects, « perdre son temps » est immoral : un espace de délinquance sans aucun doute ! Le temps de la mise en question du monde et de soi-même est dangereux, c’est la porte ouverte à la liberté de penser, à l’utopie, à la création et donc à l’indocilité, à la désobéissance, à l’incroyance…
Il faut donc commencer très tôt et mettre l’enfant dans l’activité permanente
Et pour certains parents, charger leurs enfants d’activités, c’est vouloir les propulser sur la voie rapide de la réussite sociale. C’est croire qu’ils pourront ainsi distancer leurs camarades dès la maternelle et être les meilleurs dans de nombreux domaines. Tout jeu est alors structuré, organisé et porteur d’objectifs « éducatifs », « culturels », « sportifs » et ne permet pas d’expérimenter le monde. L’enfant n’a plus de temps libre.
Le cours de danse, la leçon de piano, la pratique du foot, ce n’est pas du temps libre : celui que l’enfant utilise pour creuser la terre à la recherche de vers, pour courir après un papillon, pour jouer dans sa chambre, pour construire des châteaux, pour chahuter avec d’autres ou pour regarder tout simplement par la fenêtre… Ces temps de « paresse » sont des temps essentiels où l’imaginaire se construit, il est donc indispensable de s’ennuyer.
Tout le temps et partout, il faut faire vite, être le plus rapide ! La pendule n’égrène plus le temps, elle le chronomètre : « courir après le temps », « le temps c’est de l’argent », « pas de temps mort » ! La rapidité est devenue la qualité essentielle de notre société dite postmoderne.
Universel
Du bas latin universalis
Adjectif qualificatif
Après la Seconde Guerre mondiale, espérant développer la paix partout dans le monde, cinquante États adoptent le 26 juin 1945 La Charte des Nations Unies.
L’Organisation des Nations Unies (ONU) regroupe 193 États et devient fonctionnelle le 24 octobre 1945 et remplace la Société des Nations. Elle a comme mission d’éviter aux futures générations d’être confrontées aux conflits internationaux.
Le 10 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations Unies constituée de 58 États adopte la Déclaration universelle des droits de l’homme au Palais de Chaillot à Paris.
Avec 30 droits fondamentaux, la Déclaration constitue un document universel pour les Droits de l’Homme qui reconnaît sans discrimination, sans inégalité, sans distinction quelle qu’elle soit, la dignité de l’être humain.
Actuellement, les 30 droits fondamentaux ne sont pas tous respectés en France qui se dit pourtant le pays des Droits de l'Homme. La dignité de chaque homme, de chaque femme n'y est pas toujours reconnue.
Valeur
Du bas latin valor, -oris, du latin classique valere, valoir)
Nom commun féminin
Les valeurs que nous reconnaissons comme fondamentales définissent le type d'humanité que nous voulons réaliser.
Ce ne sont pas celles qui valident le recul des missions de Justice au profit de celles de Police, ni celles qui dénient le droit à l’éducation à une partie de la jeunesse en l’excluant du système éducatif par l’échec, l’orientation précoce… et le décrochage.
Ce ne sont pas celles qui écartent, concentrent les enfants des quartiers populaires dans des établissements périphériques, ni celles qui enferment les jeunes dans des formations professionnelles qu’ils ne désirent pas.
Ce ne sont pas celles qui motivent le désengagement de l’État et limitent son rôle aux fonctions régaliennes : défense, police et justice délégant les services publics aux organismes privés soumis à concurrence, diminuant le nombre des fonctionnaires, appauvrissant l’École publique, les hôpitaux… avec une gestion purement comptable des moyens humains.
Ce ne sont pas celles qui rognent la laïcité en subventionnant toujours plus d’écoles privées, favorisant l’entre soi, le communautarisme et le repli religieux, ni celles qui prônent un modèle économique du tout financier où l’humain n’a de place que s’il rapporte plus qu’il ne coûte et ceci qu’importent les moyens : fermetures d’entreprise, délocalisations, précarisations, discriminations…
Ce ne sont pas celles qui transforment en marchandise tout ce qui existe, de la molécule qui guérit à celle qui tue, de l’huile de palme à la forêt amazonienne, de la poussière d’or aux barils de pétrole, du CO2 à l’océan, de l’œuvre d’art à la chaîne de télévision…
Nous ne pouvons nous satisfaire de ces valeurs qui écrasent les droits fondamentaux de l’homme, de la femme et de l’enfant au détriment de valeurs fondatrices d’humanité : laïcité, liberté, solidarité, fraternité, égalité, respect, justice, paix, coopération, compréhension, dignité…
Wagon
De l’anglais waggon, du néerlandais wagen
Nom commun masculin
1883, les premières colonies de vacances, les wagons sont remplis de petits parisiens joyeux. Au départ ce sont des vacances sanitaires, car la tuberculose sévit. Puis elles deviennent culturelles et pédagogiques. Ils sont 350 000 à partir en 1945 et 1,35 million dans les années 60 rien qu’en été. C’est l’âge d’or des colonies de vacances !
En 1936, ce sont les premiers congés payés (deux semaines), les ouvriers partent en train grâce au « billet populaire de congés annuel ». Les compagnies de chemin de fer mettent en vente 600 000 billets de « congé annuel ».Ils permettent de voyager avec une réduction de 40 % sur le titre de transport et un demi-tarif pour les enfants de 3 à 7 ans.
Au fil des années, la durée des congés payés va s’allonger en 1956, en 1969, puis en1981 avec cinq semaines de vacances annuelles.
En 1981, la première ligne TGV entre en service.
En 1982 des « chèques-vacances » sont créés pour soutenir le tourisme. En 2018, près de 4,5 millions de personnes en bénéficient.
Actuellement, la SNCF abandonne de nombreuses petites lignes dans les régions. Des cars les remplacent comme les camions ont remplacé les trains de marchandises.
Xénophobe
Du grec ancien xénos « étranger » et phobos « rejet, peur »
Néologisme dont l'invention est imputée à Anatole France, en 1901.
Adjectif qualificatif et nom commun
Et pourtant chaque homme, chaque femme, chaque enfant appartient à l’humanité
Trois millions d'années, un bel âge pour l’humanité !
Et aujourd’hui, plus de sept milliards d’humains sur une petite planète bleue entraînée par le soleil à plus de 828 000 km/h autour de la galaxie qui elle-même s’élance dans l’univers à plus de 2 millions de km/h.
La Terre, une petite poussière de lumière dans l’univers !
Une petite poussière qui peut s’éteindre, si l’humanité continue de perdre son humanité.
Alors vite, qu’elle reprenne ses esprits et rallume ses lumières !
En considérant tout autre comme humain
En prenant la main de celui qui la tend
En ouvrant nos yeux et nos oreilles
En refusant les injustices et les discriminations
En acceptant celui qui est différent
En arrêtant d’enfermer
En ouvrant les frontières
En élevant la paix au premier rang des merveilles du monde
En arrêtant de s’enrichir par la guerre
En se délivrant des mirages des croyances
En apprenant de l’autre, des autres tout au long de la vie
En respectant le droit à l’éducation de tous
En assurant la santé à chacun
En permettant à tous de se nourrir et de se loger
En dénonçant les ravages de l’individualisme
En inventant de nouveaux modèles économiques
En arrêtant la course effrénée aux profits
En distribuant équitablement les richesses
En diminuant la consommation individuelle et collective
En cherchant de nouvelles formes d’énergie
En réduisant les déchets
En protégeant les ressources naturelles
En développant de nouveaux modes d’agriculture
En respectant le monde vivant,
En prenant soin de l’atmosphère, des mers et des océans, des forêts…
En développant la sobriété pour les pays dits riches !
En...
Dix milliards de Terriens au siècle prochain deviendraient possibles.
A moins que découragée, la Terre en décide autrement.
Yeux
Du latin ŏcŭlus, du moyen français oeil, de l'ancien français œil,
Nom commun
« Magnifique, brun de la queue au museau, avec des yeux marrons.
- Tu vois, finalement il est plus affectueux que l'autre, et il m'obéit au doigt et à l'œil. Fallait pas que j'en fasse un drame du labrador noir. » (Matin brun de Franck Pavloff, Ed. Cheyne, 1998, 11 pages, 2,50 €)
Un petit livre à relire et à faire lire.
Lorsque je l'avais lu avec mes élèves, lors de la discussion qui s'était engagée, l'un d'eux m'avait signalé en souriant qu'en me nommant « Chabrun », je ne risquais rien. Mais je lui ai répondu que si, car comme dans l'histoire je n'étais pas un « Chabrun » avant... de me marier.
L'auteur ayant renoncé a ses droits d'auteurs, ce livre est en téléchargement libre sur plusieurs sites.
Zéro
Son nom a été emprunté en 1485 à l’italien zero, contraction de zefiro, issu du latin médiéval zephirum, qui représente une transcription de l’arabe ṣĭfr, le vide
Nom commun masculin
Zéro, une note scolaire
Lorsqu’un(e) ministre de l’éducation évoque la dictée quotidienne comme un remède indispensable, il sait que pour les parents, les grands-parents... pour une très grande partie de la population, cet exercice est auréolé de vertus comme l’est une potion pour bien grandir, même si elle est désagréable au goût – comme l’était l’huile de foie de morue.
En effet, pour beaucoup d’entre eux, la dictée était source de peine, de souffrance, voire de honte. Le zéro était bien partagé, cinq fautes suffisaient ! Le stylo rouge du maître ou de la maîtresse d’école n’était pas indulgent, il rayait sans pitié et écrivait le zéro d’un geste rageur. Des lignes des mots mal orthographiés s’en suivaient.
La dictée parle donc à tout le monde !
Mais les élèves aux dictées à zéro ou à une faute étaient-ils meilleurs en orthographe ?
Guère plus que les autres, car dans leurs écrits personnels, ils n’appliquaient guère les règles grammaticales et oubliaient les mots appris par cœur. La vigilance lors de l’exercice de la dictée ne se reproduisait pas dans les rédactions. Et pourquoi aujourd’hui en serait-il autrement ?
La dictée réduit l’orthographe à un exercice, au lieu de la présenter aux élèves comme un moyen de produire un écrit lisible et respectueux des mots et des règles. D’ailleurs, c’est tout l’écrit qui est présenté comme un exercice : copie, rédaction… sont aussi ordonnées, exécutées puis notées.
Le désir, le plaisir, la nécessité, l’imagination, le jeu… sont laissés de côté et en dehors de la classe.
Certains enfants, adolescents, bien sûr pourront s’en saisir au sein de leur famille, mais pour tous ceux qui n’ont que l’école pour écrire, ils n’auront pas l’occasion d’expérimenter l’écriture comme moyen d’expression, de création et de communication. Alors les lettres de motivation pour l’orientation ou l’entrée à l’université prévues… ce sera encore plus difficile pour eux.