Une clameur quotidienne résonne dans nos oreilles, il y a des personnes qui se dévouent et ne prennent pas de vacances ou alors très peu. Elles sont au gouvernement… et les médias, gentils chiens de garde les suivent dans leur recherche de popularité et de bons points de sondage, avec des images et des articles flatteurs. Elles s’agitent, vont à la rencontre des travailleurs et se font remarquer dans les quartiers…
Cette poignée d’hommes et de femmes occupe la presse…
… quand 35 millions d’habitants, dont 3 millions d’enfants ne partent pas en vacances !
… quand presque 9 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, dont 2 millions d’enfants !
… quand plus de 150 000 personnes vivent dans la rue !
Oui, il y a ceux qu’on ne voit pas, il y a ceux qu’on n’entend pas.
Ces millions de personnes sont invisibles pour les journalistes qui préfèrent palabrer sur les imprudences des vacanciers, comme les noyades, les accidents de montagne, les coups de soleil... Avec le dernier questionnement de l’été : faut-il donner des amendes aux baigneurs délinquants du drapeau rouge de la plage ?
Les autoroutes font le plein, les gares également. Journées rouges ou noires, on suit les heureux vacanciers sur les routes des vacances : embouteillages, chaleur, soleil, arrêts sur les aires de repos…
Des vacances normales pour un été normal dans un pays normal…
Quelques sujets évoquent la crise : les vacanciers dépensent moins, les commerçants ont des difficultés… mais sans plus.
D’autres sont étonnants comme sur une grande chaîne nationale, un reportage sur les doudous avec ce qui se passe quand on l’a perdu, une vaste enquête vitale pour nos têtes blondes.
Rien sur les enfants et les jeunes qui ne partent pas et restent dans leurs quartiers, dans leur village tout l’été.
Rien sur les centres de loisirs encore trop souvent inaccessibles financièrement pour certaines familles.
Rien sur les initiatives locales, sur le travail associatif qui essaie de proposer des activités à ceux qui ne partent pas.
Presque rien sur les colonies de vacances qui deviennent des séjours de plus en plus luxueux et réservés aux familles aisées.
Ah si, j’oubliais, on a longuement vu, entendu et lu la réception à Matignon de 300 enfants privés de vacances. Il faut bien se démarquer, montrer la priorité du premier ministre : « la jeunesse qui fera la France en 2025 ». Quel dévouement !