Pas le temps de digérer qu’une nouvelle affaire émerge. Les seuls qui ne semblent pas en souffrir sont les héros de ce feuilleton. En effet, ils continuent leur campagne comme si de rien était. Ils ne seraient que des victimes des sphères judiciaires et médiatiques. Ce qui compte c’est le « fond », le contenu de leur programme, mais à part pour le public convaincu de leurs meetings et pour leur électorat fidèle... l’indécence de leur candidature saute aux yeux.
Les citoyens ne sont-ils pas en suralimentation devant leur journal papier ou télévisé, sur les réseaux sociaux ? Ne risquent-ils pas de perdre leur potentiel d’engagement politique au profit d’une attitude de consommateur d’un spectacle quotidien qui par moment prête à sourire, à rire, mais aussi à détester voire à haïr ? Un divertissement qu’on ne veut pas manquer, car le suspens est entretenu : tous les jours, les sondages changent de favori, de classement...
Une aubaine pour les experts, les représentants politiques, les élus pour indiquer aux citoyens ce qu’il faut voter. Les valeurs, les propositions des différents programmes, la personnalité du candidat, ce n’est plus l’essentiel. Ce qui compte, ce sont les calculs entre le premier et le second tour. Quel est le candidat qui sera au second tour contre Marine Le Pen, la certitude partagée par tous ?
Les sondages le réaffirment tous les jours, ce sera Emmanuel Macron qui se retrouvera face à face à Marine Le Pen.
Aux urnes citoyens, mais pas pour ce qu’ils rêvent, souhaitent, désirent comme société, mais pour une stratégie électorale.
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Emmanuel Macron représente ni la droite ni la gauche et avance « en marche » fidèle au libéralisme saupoudré de progressisme. Tous les jours, les médias informent sur les nouveaux ralliements d'élus, de personnalités politiques, de du gouvernement, du Parti socialiste – qu’importe le reniement vis-à-vis du résultat de la primaire de gauche.
Cette stratégie rejette Jean-Luc Mélenchon – d'après les sondages en troisième position – qui n'arriverait pas à réunir au second tour les voix données au premier tour aux autres candidats de gauche. Et sachant que les candidats de droite se rallieront pour beaucoup au Front nationale, ne prenons pas de risque, ne votons pas pour eux le 23 avril, votons « utile » ! C'est une affaire de conscience politique pour éviter à Marine Le Pen d'accéder au pouvoir. Mais quel mépris décomplexé pour les citoyens !
Les débats télévisés, les meetings... éviteront-ils à l'abstention d'être importante ?
Je suis pessimiste, le goût du spectacle ne compensera pas le dégoût de la politique nourri par cette campagne indécente et méprisante pour ce fameux peuple que tous revendiquent.
L' abstention risque d'être la gagnante de cette présidentielle entraînant avec elle la jeunesse !