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Billet de blog 23 mars 2015

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La relation humaine n’est pas à vendre

Samedi soir, veille des élections départementales, je suis devant le journal télévisé. Après les premiers sujets traités, un reportage nous transporte dans un coin reculé de France. Nous voyons un facteur entrer dans une petite maison, prendre le temps de s’asseoir et de parler avec une femme âgée.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Samedi soir, veille des élections départementales, je suis devant le journal télévisé. Après les premiers sujets traités, un reportage nous transporte dans un coin reculé de France. Nous voyons un facteur entrer dans une petite maison, prendre le temps de s’asseoir et de parler avec une femme âgée.

En effet, le volume du courrier papier diminue et le facteur a du temps disponible. Je suis intéressée par le sujet : un facteur humain, social qui donne du temps pour les habitants de sa tournée. Lors de ses propos, le facteur explique que c’est un moment qui lui permet de se reposer. J’ai alors un doute. Ce ne serait pas par fraternité ?

La réponse suit très vite dans le reportage, ce n’est pas une action individuelle, c’est un service que propose la Poste pour utiliser les temps disponibles de ses facteurs avec la baisse du courrier papier. Tiens, la Poste serait bien un service public qui penserait au bien-être de ses usagers ! Je suis étonnée, car ce n’est pas ce que les diverses publicités nous montrent.

Mes illusions ne durent pas, je redescends vite sur terre en entendant que ce service est un « produit » qui se vend 4, 40 € la visite. Selon les cas plus ou moins « lourds », il peut y avoir des contrats allant jusqu’à six visites par semaine.

Naïve j’étais, d’avoir pu imaginer quelques instants que c’était un service public que proposait la Poste pour utiliser le nouveau temps disponible des facteurs.

Bien sûr, on me répondra que grâce à ces nouveaux services, la Poste peut conserver des tournées quotidiennes de distribution du courrier et ne pas licencier. Mais il y a bien d’autres marchés sans avoir besoin de vendre de la relation humaine. Il suffit d’aller sur le site de la Poste pour s’en assurer…

Je ne peux pas accepter que la fraternité, la solidarité, l’écoute… deviennent des produits à vendre.

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