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Billet de blog 27 mai 2017

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Les « devoirs » à la maison, une obligation du soir à transformer

Plutôt que de parler de « devoirs », il vaudrait mieux parler de « travail personnel », car les mots déterminent l'usage.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le mot « devoir » évoque les exercices, les leçons à apprendre... L’expression « travail personnel » évoque certes les entraînements, mais aussi la recherche, le réinvestissement de ce qu'on a appris dans des travaux variés (l'écriture, la création, la lecture, la recherche documentaire…). 

Ce n’est donc pas la quantité de travail personnel qui est important, mais tout ce qu’il permet de mettre en œuvre : la démarche, les questionnements, la recherche, les essais… bref, tout ce que va susciter l’enseignant et qui dépasse largement celui de la séquence ou de l’heure de cours traditionnelle.

Et rien n’empêche bien sûr l’enfant, le jeune de poursuivre à la maison ce qu’il a entrepris avec plaisir, parfois jubilation au sein de la classe ou de l’établissement.

Et ce n’est pas parce que le travail personnel n’est pas réalisé à la maison que les familles sont écartées de ce que font les enfants à l’école !

Une crainte, un argument de certains parents pour défendre les « devoirs » à la maison.

Mais qu’ils se rassurent !

En effet, de nombreux enseignants organisent autrement qu’avec des « devoirs », la communication entre l’école et la maison, la participation aux travaux de la classe et les relations individuelles avec les familles. Ils n’attendent pas que les parents jouent au « professeur du soir », mais, outre leur rôle naturel (affectif et matériel), qu'ils montrent l’importance de l’école à leurs yeux, qu’ils soient curieux et fiers des réalisations de leurs enfants.

Quelques idées : 

L’école peut entrer à la maison sans passer par des devoirs :

- la consultation des travaux rapportés de la classe ;

- l’écoute du texte dont l’enfant est auteur ;

- la lecture du cahier de vie, du cahier d’écrivain, du journal scolaire ;

- la visite du blog de la classe ;

- la participation à des présentations en classe (exposés d’enfants, œuvres…) ;

- etc.

La maison peut entrer à l’école sans les devoirs :

- le récit d’une visite, d’une promenade, d’un événement important ;  

- l’écriture d’un texte dans le cahier d’écrivain ;

- la présentation d’un objet culturel, d’un animal familier, d’une recette de cuisine...

- l’exposé d’un parent (pays, métier…) ;

- les réunions individuelles avec les enseignants ;

- les échanges de savoirs ;

- etc.

Ce travail personnel dans l'établissement scolaire, dans la classe est indispensable pour mettre à la disposition de chaque enfant, chaque jeune un maximum de ressources : adultes (enseignants, éducateurs, documentalistes, bénévoles associatifs...) et pairs (entraide, tutorat), ouvrages et documentation, ordinateur connecté... 

Sans oublier le suivi individuel, les conseils essentiels pour cheminer avec confiance…

Cette pratique quotidienne du travail personnel permet également l’appropriation de savoir-faire explicites souvent réservée aux seuls enfants de milieu familial privilégié plus informé et plus disponible. 

Cette prise en compte du travail personnel pendant les temps scolaires sera donc bien un vecteur de réduction des inégalités scolaires.  

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.