Catherine Chabrun (avatar)

Catherine Chabrun

Pédagogue, écologiste et militante des droits de l'enfant -

Abonné·e de Mediapart

264 Billets

3 Éditions

Billet de blog 29 août 2015

Catherine Chabrun (avatar)

Catherine Chabrun

Pédagogue, écologiste et militante des droits de l'enfant -

Abonné·e de Mediapart

La France , les migrateurs et leurs enfants…

J’emploie « migrateurs », car les oiseaux migrateurs sont respectés, voire protégés. À l’inverse, le terme « migrants » employé en France par les médias et les hommes politiques est idéologique : ce sont des personnes qui viennent s’installer dans un pays en grand nombre et le plus souvent illégalement.

Catherine Chabrun (avatar)

Catherine Chabrun

Pédagogue, écologiste et militante des droits de l'enfant -

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J’emploie « migrateurs », car les oiseaux migrateurs sont respectés, voire protégés. À l’inverse, le terme « migrants » employé en France par les médias et les hommes politiques est idéologique : ce sont des personnes qui viennent s’installer dans un pays en grand nombre et le plus souvent illégalement. Ce terme confond tout, c’est aussi bien la personne qui vient travailler, celle qui est considérée comme réfugiée, celle en demande d’asile ou celle qui est victime d’une catastrophe naturelle.

Les migrateurs de l’été 2015 ne sont pas des travailleurs en migration, mais des réfugiés ou des demandeurs d’asile, ils craignent tous pour leur vie ou pour celle de leurs proches. Petite précision : pour demander l’asile, il faut être sur le territoire d’un pays, donc ils sont obligatoirement clandestins avant de le faire…

Ils viennent de dictatures armées, religieuses, de pays en chaos… ils viennent de Lybie, de Syrie, d’Irak, d’Érythrée. Ils viennent par la mer ou par les routes qui traversent l’Europe. Ils donnent toutes leurs économies à des passeurs, des voleurs de vie qui les entassent dans des soutes de bateaux, des canots, dans des camions… où beaucoup périront noyés, affamés, déshydratés, asphyxiés. Le nombre de disparus, de morts donne le vertige et la nausée.

Ceux qui ont survécu, qui sont arrivés en Italie, en Grèce, en Hongrie, en Bulgarie… en France vivent dans des conditions effroyables. Certains pays renforcent leurs frontières, déplacent leur armée, augmentent leur effectif policier ou plantent des grillages.

Ces migrateurs espéraient dans l’Europe, avec tous ses pays des droits de l’homme ! En réalité, chaque État compte sur l’Union européenne et laisse les pays frontaliers se débrouiller au lieu d’accueillir ensemble ces êtres humains sur le territoire européen. Et pas d’accord en vue…

Et pendant ce temps, des hommes, des femmes et des enfants meurent ou vivent dans des conditions effroyables et indignes.

Pourtant ces pays européens sont signataires de la Déclaration universelle des droits de l’homme et s’en réclament ! Mais en réalité, ce ne sont que des pays de la Déclaration des droits de l’Homme… pour leurs habitants, leurs ressortissants, la dimension « universelle » a été abandonnée.  

Pourtant la France a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant en 1990…

Depuis le début de ce drame humain, des enfants, des adolescents se retrouvent seuls au bout de ce voyage et sont à la merci d’adultes peu scrupuleux qui voient en eux un moyen de s’enrichir : traite pour l’exploitation économique, sexuelle…

Et même pour ceux qui sont avec leur famille ou avec un parent, aucun des droits de la Convention n’est respecté, que ce soient ceux qui répondent aux besoins vitaux et à la protection, ou tout simplement pour vivre et grandir en famille dans un logement digne.

Quant au droit à l’éducation, ce n’est pas pour tous les enfants vivant en France… ce n’est pas pour ceux qui vivent dans des camps ou dans des bidonvilles, ni pour ceux qui sont mis au travail de force (mendicité, prostitution), ni pour les mineurs isolés de plus de seize ans qui sont laissés à la rue.

Mardi, c’est la rentrée des classes, les télévisions, les journaux vont nous abreuver jusqu’à plus soif d’images, de témoignages d’enfants, de professeurs, de parents parfois inquiets, mais finalement heureux. On ne verra pas ce qui dérange, ce qui pourrait faire réfléchir et rendre le lecteur ou le téléspectateur plus humain, plus compréhensif de la situation qu’il rencontre au hasard d’une gare, d’une station de métro, d’un trottoir.

N’oublions pas d’ouvrir les yeux !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.