Catherine CONIL

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Billet de blog 9 juin 2013

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SUITE A L'EXPOSITION "L'ANGE DU BIZARRE" au musée d'Orsay jusqu'au 23 juin 2013

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« A la source des lumières »

Il y eut un temps, pas si lointain, où le soleil était la lumière du jour,

Où la chair respirait comme la rose sous la bise légère,

Où la douceur était l’art le plus exquis et le plus audacieux,

Où le monde s’animait dans les yeux des femmes.

Puis le clair devint obscur,

Le végétal fit place au minéral,

La peinture se mua en sculpture.

Alors surgirent des entrailles de la terre des volcans, des ruines, et des gouffres,

La chaleur et la lumière ne vinrent plus du ciel mais des profondeurs mises à nu,

La caverne dépeuplée devint le décor d’une nature oubliée,

Où seul demeura l'individu en proie avec lui-même.

Les femmes avaient la peau bleue et leurs yeux étaient clos.

Spectres de plâtre agités, symboles épiés d’une pureté déchue,

Elles avaient toutes les tares et toutes les vertus

A force de chloroforme,

De lumières électriques,

De charbon et de briques,

De dissections et de divisions,

L’individu s’est fourvoyé dans les idées,

Le discours a brouillé les sens,

L’humour a effacé le sourire,

Le corps a disparu en même temps que le regard.

Le sombre est devenu noir,

La lumière est devenue blafarde,

La femme est devenue vestale,

Et l’homme son bourreau opprimé.

S’alanguir et obéir en toutes libertés !

Ne reste que le divertissement des sens,

Ne reste que le rêve fabriqué,

Ne reste que le spectacle,

Pour rendre les morts vivants !

Rien n’est plus puissant que le feu de l’enfer pour ranimer la flamme !

Derniers soubresauts artificiels,

Dernières hallucinations,

Dernières imageries mentales,

Fin d’une intériorité singulière et universelle.

Manifestation d’une individualité banale.

Avant quoi ?

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