Lorsque l'on touche à l'excellence publique, le citoyen se réveille car il sait que ce qui est détruit ne sera pas reconstruit. L'excellence, c'est principalement du temps aussi bien pour se former mais aussi pour réflechir, pour imaginer, pour expérimenter, pour tenter, pour être différent, pour créer lors de l'accomplissement de son métier, en un mot, pour être responsable. Le Val de Grâce, pourquoi cet hôpital est-il si réputé, ce n'est pas uniquement pour son infractucture, que l'on dit à mettre aux normes....(quelles normes?....), c'est un lieu, qui plus est historique, où le medecin, l'équipe technique ne sont pas perturbées par d'autres impératifs que le diagnostic juste, le soin et la relation aux patients. Pas d'actes inutiles, de tâches administratives parasites, uniqement la véritable efficacité, celle qui conduit à l'acte juste et à la relations pleine avec le patient, condition nécessaire à toute guérison. Pourquoi casser cela, parce que c'est une exception, un luxe que la République ne peut plus se permettre? Mais alors à quoi sert la République si ce n'est pour être exemplaire? S'il s'agit d'être banal, médiocre, sans perspective, à faire des économies de bouts de chandelles les yeux rivés sur les restrictions budgétaires et de personnel, le service public sera mort de sa belle mort....le public, le commun, l'intérêt général, c'est quoi? ce n'est pas agir sans personnel et sans moyen, c'est se recentrer, si nécessaire, pour faire de mieux en mieux, et non garder toutes les compétences en les assumant de plus en plus mal....donc il faut une vision, une perspective, et des choix politiques, ensuite les moyens sont installés, renforcés ou supprimés....or on fait l'inverse. A quand un audit global et interminstériels des politiques publiques!? et s'il existe déjà, et bien il faut le faire voter par le Parlement. Pour revenir au commun, c'est quoi? Et bien c'est le lieu des possibles, le lieu des libertés, de la liberté de chacun, c'est ce point aveugle de l'indéterminé, c'est le lieu de l'innapropriable, le lieu de l'intouchable, le lieu de silence, et sur France Culture, le silence est inestimable, il est le souffle de cette radio, car sans le silence, pas de paroles comprises et entendues. Toucher à un hôpital, à une radio, un orchestre qui fait la fierté d'une communauté, c'est toucher à ce commun sacré sans autorisation de la Communauté. C'est toucher à une mémoire et à un présent communs sans cesse renouvelés et reconstruits. Le casser, c'est toucher à un bien commun à chaque citoyen. Ces grands services publics, ces grands biens culturels et patrimoniaux matériels et immatériels appartiennent à la Communauté, c'est elle seule qui doit décider de leur sort.
Billet de blog 13 avril 2015
VAL DE GRACE - RADIO FRANCE : l'excellence serait devenue un LUXE impossible pour la République?
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