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Billet de blog 10 février 2023

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Liberté pour Vicenzo Vecchi

Tract récolté dans la manifestation du 7 février concernant Vicenzo Vecchi, participant au contre sommet de Gênes en 2001, condamné en 2010 à 12 ans et 6 mois de prison, qui a trouvé refuge dans un village breton. En 2011 un MAE est lancé contre lui par la justice italienne. Il a été arrêté en août 2019 et son sort est renvoyé depuis d'appel en appel. Il sera décidé le 24 février à Lyon.

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Contre l'application d'une loi fasciste en Europe

Vicenzo Vecchi a participé en 2001 au contre-sommet du G8 de Gênes. Pour cela, la justice italienne l'a condamné en 2010 à 12 ans et 6 mois de prison en application d'une législation inique promulguée en 1926 sous le régime fasciste de Mussolini, qui, en se basant sur la notion de "concours moral", permet de condamner lourdement la seule présence à une manifestation pour "saccages et dévastation" sans autre preuve matérielle. Autrement dit, uniquement pour avoir manifesté et exprimé ses idées.

Face à cette condamnation particulièrement lourde et injustifiée, Vicenzo Vecchi s'enfuit d'Italie et trouve refuge en Bretagne, dans le village de Rochefort-en-Terre où il s'est très vite intégré. En 2011, un Mandat d'Arrêt Européen (MAE) est lancé contre lui par le justice italienne.

Si tout MAE est supposé être exécuté dans les pays de la communauté européenne, la législation a néanmoins prévu un garde-fou en offrant la possibilité de faire appel de cette exécution en regard des lois du pays auquel il est adressé. Heureusement parce qu'il faudrait alors, par exemple, renvoyer en Pologne une personne qui y aurait été condamnée pour avortement.

Arrêté en août 2019, Vicenzo a fait appel et deux cours d'appel (Rennes, qui l'a libéré après 3mois de détention, et Angers en novembre 2020) ont successivement débouté l'Italie de sa demande, décisions contre lesquelles le parquet s'est à chaque fois pourvu en cassation. Consultée, la cour de justice européenne se prononce en juillet 2022 pour l'application de la MAE. (L'Europe, les droits de l'homme, la démocratie et bla et bla...: parenthèse ouverte par moi). En novembre dernier, la cour de cassation renvoie l'affaire en appel.

Le 24 février prochain à 11 heures, ce sera donc à la cour d'appel de Lyon de se prononcer à son tour. Va-t-elle obéir à la Cour de Justice de l'Union Européenne et remettre Vicenzo à l'Italie dirigée à présent par un gouvernement néofasciste ?O bien va-t-elle s'honorer en mettat fin à cet invraisemblable acharnement de la justice française (ici je dirais plutôt du ministère de la Justice français par l'intermédiaire de son parquet) qui dure depuis 3 ans et demi, tout en empêchant l'introduction d'une loi fasciste dans l'espace juridique européen ?

Cette audience n'est pas seulement cruciale pour Vicenzo mais aussi pour nous tous. Parce que, en France comme partout en Europe,existent aujourd'hui des dispositifs légaux, pénaux ou policiers mettant en péril, à différents degrés, des libertés fondamentales comme circuler, manifester, ou simplement contester la modèle économique dominant. Se mobiliser contre l'extradition de Vicenzo, c'est lutter contre les menaces qu'une telle jurisprudence ferait peser sur nos droits fondamentaux.

NI PRISON, NI EXTRADITION

LIBERTE INCONDITIONNELLE POUR VICENZO

PETITION

http://chng.it/Y66TqGyT

comite.soutien.vicenzo@gmail.com

https://www.comite-soutien-vincenzo.org/

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