Samedi dernier, si on n'était pas malade ou d'enterrement, il n'y avait rien de plus important à faire que de venir soutenir les Grecs dans leur difficile bras de fer contre les usuriers de Francfort et de Bruxelles.
J'y suis donc allée. Ce n'était pas ridicule.Il y avait là toute l'extrême gauche française (sauf ceux de la secte LO), les Grecs de Paris, des représentants de mouvements démocrates tunisiens et égyptiens, environ 6000 à 8000 personnes qui ont défilé de Stalingrad à République dans une atmosphère bon enfant.
J'ai croisé au départ de la manif M. Confavreux qui venait en curieux, et conversait avec Frédéric Lordon. J'ai vu dans la manif Jean Luc Melenchon derrière la banderole du front de gauche. J'y ai croisé mon ami Alexis Cukier qui se démène en ce moment pour organiser des actions de soutien pour la Grèce.
Mais ce qui était plus curieux, c'est l'impressionnant déploiement de police qu'il y avait tout autour. Tout au long du métro aérien boulevard de la Chapelle, une vingtaine de cars de CRS. Et ensuite, tout au long d'un cortège entièrement pacifique, un CRS avec oreillette environ tous les 5 mètres. Je suis venue demander à l'un d'entre eux, un peu moins bibendumisé que les autres, si la manif était interdite pour qu'il y ait tant de policiers : le CRS a laissé passer entre ses dents serrées "non, elle est encadrée". [Professeurs d'ECM faites votre préchi précha sur la liberté d'opinion et de manifestation: pour votre étude de cas vous choisirez plutôt Charlie où on prenait en photo les gentils policiers].
Le soir, pas un mot sur les radios du service public. Un petit mot en passant sur une manifestation à Londres dont je me suis dit qu'elle devait être bien conséquente pour qu'on daigne en parler. Mais sur celle de Paris RAS. Ce n'était tout de même pas rien. [Professeurs d'EMC, faites un préchi précha sur la liberté d'opinion et d'information].