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Billet de blog 2 février 2014

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Europe : Amour ou chambre à part de Sylvie Goulard

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Europe : Amour ou chambre à part

Sylvie GOULARD

Sylvie GOULARD est députée européenne depuis 2009, membre du  MODEM.

Ce petit livre de 130 pages vite lu,  nous incite d’abord à faire la révision des différentes instances européennes, de leur fonctionnement. A la veille de nouvelles élections européennes, c’est  nécessaire pour comprendre le mécanisme de la problématique devant laquelle se trouve l’Europe d’aujourd’hui.

Si les médias nous montrent une Europe très active multipliant les rencontres au sommet, l’obligation du compromis  amène au  constat  que très peu de décisions sont prises, chaque chef d’état défendant le  principe de la souveraineté nationale donc l’intérêt de son pays sans qu’aucune voix ne s’élève pour défendre ceux de l’Europe. La Constitution Européenne oblige les chefs d’état à se mettre d’accord sur un budget à 7ans, exercice périlleux qui encourage le choix de budget sans imagination, chaque état tirant à lui la part qui l’intéresse (voir la France avec la PAC). Aucune vision budgétaire globale européenne, aucun objectif n’est fixé pour l’Europe.

« L’Europe est désincarnée, les états européens discrédités ». Les nationalismes se développent contre l’Europe, la rendant responsable des difficultés nationales, les chefs de gouvernement s’en faisant complice par des déclarations  confirmant le « mauvais » rôle de  l’Europe. Comment un pays européen, que ce soit l’Allemagne ou la France peut-il croire que sortir de l’Europe le rendra plus puissant sur la scène internationale? Aucun état ne peut subsister isolé du monde. Le retour à la souveraineté nationale ne résout pas les problèmes économiques au contraire, la sortie de l’Euro ne pourrait qu’amplifier les profonds désordres économiques.

Les élites dont la pensée pro-européenne est reconnue partout se font aujourd’hui complices de ce fonctionnement anti-européen par peur d’y perdre les privilèges qu’ils en tirent aujourd’hui. Que deviendraient certains ministres, fonctionnaires, banquiers centraux, diplomates ou autres représentants des soi-disant   « élites nationales » si l’Europe créait un super service de la finance ou un service européen de relations extérieures ?

Même devant les puissances émergentes, l’Europe perd de sa crédibilité et risque de devenir insignifiante parce qu’elle ne se résout pas à exister en tant qu’entité.  

Le Parlement Européen est l’instance où l’identité de l’Europe est la mieux défendue. Les élections de 2014 sont donc importantes : quelles visions de l’Europe les électeurs soutiendront-ils ? L’Europe intergouvernementale qui ne fonctionne pas ? « Faire l’Europe enfin ! »

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