La moitié du pays ne vote pas et nous regardons ailleurs. Chaos démocratique, crise, blocage, désordre, obstruction, paralysie, marchandage, débauchage, ratatouille… Les mots ne manquent pas pour décrire la situation. Mais les initiatives institutionnelles pour y mettre un terme en intégrant dans le circuit les personnes qui en sont exclues, font défaut.
Osons demander aux parlementaires fraîchement élus de commencer dès maintenant à élaborer un nouveau cadre juridique pour les législatives de 2027, dans le but qu’elles précèdent cette fois l’élection de l’exécutif, lequel doit revenir à sa fonction : exécuter les lois votées et non pas imposer les siennes.
Un binôme femme-homme élu par l’Assemblée à la tête du Gouvernement, pourquoi pas ? Pourquoi pas non plus des députés, pour moitié élus en binôme femme-homme, et pour moitié tirés au sort à partir des listes électorales, dans le respect bien sûr du principe de parité ?
Plusieurs autres règles de nature à réconcilier la population avec la politique seraient bienvenues. Elles concerneraient le financement public des campagnes électorales, qui pourrait être plafonné, identique pour tous les candidats, et débloqué au fur et à mesure des dépenses, sur justificatifs. Elles conduiraient à créer une Ecole Publique Citoyenne pour former les primo-élus, et permettre à tous une formation continue dans un monde rapidement évolutif et complexe.
Ce nouveau souffle suppose l’abandon de vieilles habitudes. N’est-il pas grand temps de prévoir qu’on ne puisse pas briguer un autre mandat public tant que celui qui est en train d’être exécuté n’est pas arrivé à son terme, qu’il soit interne ou européen ? De limiter le cumul des mandats dans le temps à deux mandats successifs ? Et de ne pas repousser à plus tard des mécanismes de démocratie directe, à l'exemple du Référendum d’Initiative Citoyenne ?
Une proposition de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics basée sur l’article 11 de la constitution, est possible. Elle requiert le soutien d’un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales. La période de cinq ans qui vient de s’ouvrir y semble propice.