Alors que la jeunesse s'enflamme contre cette réforme injuste des retraites, les préfets tentent d'instaurer la terreur. Personne n'est dupe : le droit de manifester devient caduc.
On cherche à nous faire peur : à Nantes, les quatre jeunes étudiantes dont la fouille au corps dépassent
les limites des règles déontologiques : attouchements sexuels et insultes de la part de la policière ; partout en France, arrestations démesurées, gardes à vue abusives, humiliations, nassage, gazage : les bonnes vieilles méthodes refont surface.
Pourtant, mercredi 22 mars, les agents du commissariat des Lilas semblent gênés aux entournures par les excès de zèle de la BAC qui leur amène 3 personnes : garde à vue 9 heures. Elles seront libérées grâce à Me Vannier et l'article 21 (pas de fait avéré, abandon des poursuites). Est-ce à dire que le durcissement flagrant des consignes de "terreur" n'est pas approuvé par tous les gardiens de l'ordre ? Bien sûr que non. Voir le billet de blog incroyable "la démission d'un gendarme".
Jeudi 23 mars une marée humaine sans précédent déferle sur le pays. A Paris, de jeunes étudiants enfin libérés des épreuves anticipées du Bac défilent entre Bastille et Opéra. Beaucoup d'entre eux n'ont pas 18 ans. Ils se retrouvent d'abord gazés, nassés et donc séparés du cortège FO au niveau du bd Poissonnière. Lorsque la BRAV déboule avec ses engins furieux, ils se réfugient rue St Fiacre contre un mur pour se protéger. Les casques noirs descendent de leur moto et distribuent, comme des punitions, des coups de matraque vers les mollets de ces lycéens insolents. Évidemment, beaucoup ne reviendront plus manifester. Voilà de quoi calmer la mauvaise graine, la révolte en herbe.
Décidément, ça ne sent pas très bon au royaume de France...
Je ne parle pas des ordures qui s'accumulent dans les rues. Non, je parle d'un esprit délétère qui tente de nous museler, de nous gouverner par la peur. De nous empêcher de manifester notre colère.
Mais personne n'est dupe...et mardi, nous serons des millions !!!