CM Les déremboursements de médicaments du plan Bayrou pour le budget 2026 : la volonté d’en finir avec notre Sécurité sociale.
- Des économies drastiques sur la santé : le doublement des franchises médicales de 50 à 100 € par an, ainsi que de la franchise par boîte de médicament de 1 à 2€ pour« responsabiliser » les patients. C’est aussi le resserrement des affections de longue durée (ALD). La réduction de la prise en charge à 100 % aux soins et médicaments strictement liés à la pathologie poussera les malades précaires à renoncer aux soins. Les déremboursements sont un risque de pertes de chance, la diminution des droits des malades chroniques serait une « double peine », notamment pour les personnes atteintes du VIH. Ce plan aggravera le chaos sanitaire avec la hausse de la mortalité infantile et la stagnation de l’espérance de vie. Moins de moyens, face à des besoins croissants ! Alors que les soignants attendent des soutiens : revalorisation salariale et meilleures conditions de travail, pour redonner du sens à leur travail, face à l’exode accru des personnels, on instaure le rationnement des soins. La taxation- culpabilisation des malades est injuste et dangereuse pour la santé publique. Cela compromettra l’accès aux soins et aggravera les inégalités. Le prélèvement des franchises par les soignants mettra en cause le tiers payant, pilier de notre système de santé, transformant les soignants en percepteurs. Les Pharmaciens seraient collecteurs malgré eux des franchises, payées au comptoir et s’opposent avec vigueur à cette injonction. Ce plan doit être retiré, cela impliquerait une nouvelle politique de santé.
2.Construire l’alternative. Ce plan destructeur, prétendant s’attaquer à la dette publique, fragilisera davantage le système de santé en tension. Il se heurte à une forte mobilisation, pour le stopper, il faut construire un plan alternatif. Nous proposons une Loi de programmation de la santé, avec un engagement pluriannuel pour sécuriser le budget de la santé, accompagner sa transformation progressiste par une réforme de progrès et d’efficacité du financement de la santé, au lieu d’accroître le reste à charge des ménages. Développer la prévention réduirait les coûts à long terme, il faut résorber les déserts médicaux, sortir l’hôpital et la médecine de ville de la catastrophe dans laquelle les pouvoirs publics les ont plongés. Une réforme structurelle alternative combinerait une autre façon de réduire la dette et une réforme progressiste de notre système de santé. Nous visons le 100 % santé sécurité sociale, au lieu des assurances complémentaires coûteuses et inégalitaires. Nous proposons un pôle public du médicament, vaccins et dispositifs médicaux, de la recherche à la fabrication et à la distribution, avec des laboratoires publics et de nouveaux critères de gestion de ces entreprises. La santé, droit humain fondamental, est un bien public commun mondial. Il faut sortir le médicament de l’emprise des groupes monopolistes pharmaceutiques, de la marchandisation et de la financiarisation, avec une maîtrise sociale de la politique de santé. Le financement : enjeu majeur, est sacrifié par Bayrou, alors que l’insuffisance du financement est au cœur des déficits de la sécu. Nous proposons une modulation des taux de cotisations sociales des entreprises, augmentant le niveau global des cotisations. Les entreprises qui réduisent les emplois et les salaires, abusent des emplois précaires, des contrats courts, seraient soumises à des taux de cotisations plus élevés. Il faut supprimer les exonérations de cotisations patronales(80 Mds€). L’emploi et les salaires sont au cœur des difficultés: plus de chômage, d’emplois précaires, de bas salaires, c’est moins de recettes pour la sécurité sociale, plus de coûts sociaux. Notre 2è proposition serait de faire participer les revenus financiers des entreprises qui explosent dans la mondialisation et la financiarisation(555Mds€).On leur appliquerait le taux de cotisation maladie patronale actuelle : 13 % , cela ferait rentrer72 Mds€.