Christophe a assisté à l’une des avant-premières de février du film documentaire « Se battre », réalisé par Jean-Pierre Duret et Andrea Santana, et traitant du quotidien de ceux qui connaissent la pauvreté. Profondément marqué par ce qu’il a vu, il encourage fortement tout le monde à aller le voir. Ce documentaire, depuis longtemps dans les cartons des réalisateurs, vient curieusement faire écho aux dernières informations relayées par les maires qui constatent une aggravation de la pauvreté dans leurs communes…
Loin des dernières productions hollywoodiennes réalisées à coup de millions et affichant la crème des acteurs, « Se battre » est pourtant un documentaire à ne pas rater.
Ici, les acteurs ne jouent pas de rôle, ils se racontent au quotidien. S’ils composent c’est avec leurs existences. Exclus, jetés à la marge, ils sont ceux qui vivent dans la France dite d’en bas, de tout en bas. Jean-Pierre Duret et Andrea Santana, les réalisateurs, ont effectué un travail de longue haleine. Il y a quelques années, pendant trois mois, c’est à Givors qu’ils ont côtoyé ceux à qui ils donnent les premiers rôles, ceux-là même que la misère ne lâche pas.
Après une approche parfois difficile, tous ont accepté de conter leur quotidien à l’écran. Côtoyant souvent la faim, ils ont leur propre vision de leur environnement d’autant plus qu’ils ne font plus partie ce monde qui bouge sans eux. Les voitures, la circulation, les gens qui travaillent, qui remplissent si facilement leurs caddies dans les supermarchés … Non, tout cela n’est plus pour eux.
Combien sont-ils en France, comme Agnès, Hacène, Félixia ou Elisabeth que l’on voit dans ce film ? Ces gens pour qui la vie se joue à quelque dizaines d’euros près par mois ? Ils se raccrochent aux associations caritatives qui les soutiennent par des dons alimentaires, aux entreprises d’insertion qui leur redonnent le goût du travail à tel point que recevoir sa paie offre des sensations que la plupart d’entre nous ignorons : « Je viens de toucher 600 euros ! Je suis trop contente ! » s'exclame Denia, toute heureuse....
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