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Billet de blog 17 septembre 2008

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Un homme bien

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il est né au début de la Grande Dépression.

En 1930, le 12 juillet. Dernier d'une famille de trois enfants, l'ainé Pierre, et la cadette Clémentine.

Une famille pauvre comme il en y avait tant par là bas.

Le père marin, malade d'avoir inhalé des gaz dans les tranchées de la grande guerre.

La mère, une mini bonne femme d'un tempérament bien trempé, mais la bonté même.

Et puis, juste avant le début de la seconde guerre, la tuberculose a frappé.

Le père en est mort, le fils a survécu.

Ça pouvait sauver, le sanatorium.

Pas tous mais certains.

Le fils en a gardé quelques séquelles (tuberculose des os) : cervicales bloquées, taille 7 ans.

Alors le cou est resté petit, et paralysé.

Il ne pouvait plus tourner la tête, mais sinon ça allait.

Et la seconde guerre a démarré.

Pas de front dans le Finistère, non, juste l'occupation ordinaire.

Ils (les nazis), n'y envoyaient que des "bleus", des gosses, pas des SS, ou si peu.

Sauf quand ils ont commencé à constuire le mur de l'Atlantique.

Et de mettre à contribution des locaux pour la main d'œuvre

Les blockhaus... concasser des galets pour faire du "béton", les construire un à un.

La faim, les tickets de rationnement, planter des patates, des rutabagas, enfin, de préférence ce que les "boches" ne mangeaient pas.

Et puis la guerre, un jour, s'est terminée.

Pupille de la nation, il a pu faire des études.

Son truc c'était les langues.

Il a appris l'anglais, l'hébreu (il a lu l'ancien testament en VO), le grec, le latin et finalement a décidé de se consacrer à l'allemand.

Il a lu la Bible dans toutes les langues, mais il ne croyait pas en Dieu.

Il croyait en l'Homme.


Après, le départ pour l'Algérie, instituteur.

Ces années, là, il n'en parlait pas trop, sauf pour fustiger l'éducation nationnale.

Dire à des petits Algériens "nos ancêtres les gaulois", pour lui c'était ridicule.

Quid des Ommeyades, des Maures, du monde Arabo-Musulman?

Nos-ancêtres-les-Gaulois... qu'on te dit de leur dire...!

Et puis, il y a eu la sale guerre, la très sale guerre. "Les événènements" comme ils disent.

Rapatrié.

Pas combattant, le handicap ça a du bon, il n'a pas eu le temps de voir, voir tout ce qui s'est fait là bas.

Alors il est parti quelques années en Allemagne pour ses études.

En Bavière, Cologne, son eau qui sent bon, etc...

C'est bizarre pour un orphelin d'un ancien combattant de la der des der de se piquer de l'allemand.

Goethe, il disait que c'était à cause de Goethe...

Maman se plaignait de ce qu'il n'écrivait jamais.

Pendant toutes ces années, elle n'a eu que deux lettres.

Et puis ensuite le retour en France.

En bretagne...

C'est là, qu'un beau (?) jour de l'été 69, il est (re) tombé sur Mathilde...

À suivre....

(To be continued...)


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