Le nomadisme est un phénomène de mode. On part sur les routes, à pieds en roulotte ou à vélo. on va à la rencontre des autres. il est vrai que ce genre de voyage ne coute pas cher. La mode s'insinue là où on y pense le moins. Ainsi la réorganisation des hôpitaux et plus particulièrement en¨Ile de France voit émerger une nouvelle forme de service nomade. Le Quotidien du médecin daté du 19 avril mentionne ce phénomène dans un article intitulé "le nomadisme forcé des médecins et des malades". Il exlique les turpitudes éprouvées par les médecins des services 'non rentables'. Compte tenu des restrictions budgétaires, les hôpitaux sont obligés de réorganiser. Les spécialités sont mises en concurrence. les malades du Sida par exemple, ne sont pas la priorité. Explication: le Sida fait partie des maladies infectieuses et tropicales. Sa prise en charge représente peu d'actes, la prise en charge extramédicale n'est pas valorisée et la pathologie ambulatoire demande une assistance technique importante. Le sida est donc mis au banc des accusés en matière de gestion de l'hôpital. Ainsi le Dr Marina Karmochkine, spécialiste du VIH à l'hôpital de jour du service d'immunologie clinique de l'hôpital Européen Georges Pompidou s'est vu contraint de déménager son service et ses malades le 7 avril dernier pour laisser la place aux urologues de l'Hopital Necker: "il font de la prostate programmée, l'activité est plus rentable" explique le Dr Karmochkine. Le service d'immunologie a investi les locaux de la médecine préventive cardio-vasculaire. Ce service devait lui aussi fermer. Finalement les deux entités ont passé un accord. Certains postes ont été suprimés. Les infirmières travaillent avec leur ordinateur sur les genoux et le Dr Karmochkine range et consulte ses dossiers dans les toilettes.
Espérons que de nouveaux lieux d'aisance seront aménagés pour accueillir les prochains dossiers...
L'exemple de l'hôpital Georges Pompidou n'est pas unique. Certains patients du Sida suivis à St Joseph, sont passé à Necker puis à l'Hotel Dieu. mais déjà les lieux sont saturés et les solutions ne viennent pas. Les associations se démènent pour faire entendre leur voix et demander une prise en compte du VIH dans le plan stratégique 2010-2014. De toute évidence les malades du Sida ne sont pas une priorité dans les réorganisations en cours au sein de l'hôpital public.