

Les intermittents interpellent le gouvernement
Dans de nombreuses villes en France, à Paris, des dizaines de lieux culturels, renommés ou non, subventionnés ou privés, ainsi que des colonnes Morris, des panneaux 4X3, des stations de métro, des bus ont fait l’objet d’un collage d’affiches annonçant : Spectacle annulé, renseignements au 01 53 59 19 19 (c’est le standard téléphonique du Medef ).
http://www.lefigaro.fr/culture/2014/06

Le mouvement entre dans une phase agressive :
/02/03004-20140602ARTFIG00296-molieres-les-intermittents-du-spectacle-passent-a-l-offensive.php
Philippe Torreton, magnifique interprète de "Cyrano de Bergerac" mis en scène par Dominique Pitoiset (actuellement à l'Odéon) a reçu le prix du meilleur comédien. Il a dédié son prix aux intermittents, jugeant "lamentable de devoir le faire sous un gouvernement socialiste", sous les yeux de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, présente dans la salle.
Meilleur Molière de la traîtrise pour le ministre du Travail
« Les membres du gouvernements ne seront pas les bienvenus dans nos spectacles. Luttons et résistons ! »
Contacts :
CIP Bretagne : http://cipbretagne.blogspot.fr (pour vous inscrire à la newsletter, voir l'agenda…)
CIP IDF : http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7130
N'oubliez pas d'appeler le MEDEF 02 23 21 21 00 aujourd'hui et ces jours-ci pour demander pourquoi tel ou tel spectacle a été annulé. Pourrissez leur standard, saturez-le. Attention renseignez-vous avant sur date du spectache de votre choix pour être crédible.
Pour info :
Dans la nuit du 21 mars, un accord UNEDIC a été conclu en 15 minutes après 11 heures de suspension de séance et de conciliabules de couloir. Alors que le chômage touche des millions de personnes, les règles de son indemnisation s’apprêtent à être dictées dans les locaux du MEDEF, sans aucun contrôle démocratique, sans vraies négociations, sans droit de regard ni de la représentation nationale ni des principaux concernés.
La gestion paritaire de l’UNEDIC est devenue un système quasi mafieux où il n’est plus question de défendre les chômeurs. Par la réforme et l'instauration des droits rechargeables, le MEDEF veut généraliser la précarité à tous les salariés. L’accord propose un système totalement libéral, fonctionnant comme une assurance privée, où chacun « recharge » ses droits après épuisement de son « capital » d’indemnités. Dans le même temps, il organise la disparition des annexes, adaptées pourtant à des pratiques d’emploi spécifiques et précaires : les saisonniers ont basculé au régime général en 2011. L’annexe 4 des intérimaires est massacrée par la réforme de 2014. Les annexes 8 et 10, concernant les intermittents du spectacle sont peu à peu vidées de leur substance : le texte confirme un système qui depuis 2003 a exclu les plus fragiles, il promet de surcroît une plus grande précarisation, notamment par la hausse des cotisations salariales, et par le différé d’indemnisation, qui laissera le chômeur, sans revenu pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, voire plusieurs mois !
Les syndicats patronaux ont refusé toute hausse des cotisations, sauf dans le secteur du spectacle où les employeurs ne sont pas représentés à la table des négociations. Les compagnies de théâtre et maisons de production de l’audiovisuel indépendantes subiront de plein fouet cette mesure dont le gain pour le budget de l’UNEDIC sera négligeable.
C’est absolument inacceptable. Je suis intermittente du spectacle et chorégraphe, danseuse, enseignante dans ma compagnie, en lutte depuis ce jour. De nombreuses voix se sont coordonnées depuis dix ans, dans le cadre du Comité de suivi, et ont fait des propositions justes, portant des valeurs mutualistes, défendant un modèle de société solidaire, et ne négligeant pas par ailleurs les nécessités économiques qui pèsent sur cette réforme.
Ces propositions, alors soutenues par les socialistes, et en particulier par François Rebsamen, n’ont même pas été étudiées dans le cadre des négociations paritaires. Devenu Ministre du travail, M. Rebsamen veut maintenant agréer cet accord et n'envisage aucune nouvelle négociation.