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Billet de blog 28 avril 2025

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Les ATSEM, super-héro(ïne)s de l'invisible

Aujourd'hui, je voudrais vous parler de ce métier invisible aux yeux du grand public : ATSEM. Être ATSEM, c'est être au cœur de l'éveil, de la sécurité, du bien-être de nos jeunes enfants. Les ATSEM sont les véritables super-héros de la maternelle, mais sans pouvoirs magiques. Et sans prime ségur, réaménagement du temps de travail et surtout, reconnaissance de la pénibilité du travail.

Cécile P.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je suis ATSEM (agent territoriale spécialisée en école maternelle) depuis plus de dix ans.

Aujourd'hui, je voudrais vous parler de ce métier qui est encore mal connu et invisible aux yeux du grand public.

Etre ATSEM, c'est être au cœur de l'éveil, de la sécurité et du bien être de nos jeunes enfants. Etre ATSEM, c'est jouer un rôle fondamental dans notre système éducatif.

Lors de la pandémie on nous a dit : « vous faites partie des métiers essentiels, nous avons besoin de vous pour que les enfants puissent continuer une vie ″normale et psychologiquement stable″ ».

Nous avons répondu présent·es, avec toutes les contraintes que vous connaissez, enfin peut-être...

Nous avons accueilli, rassuré, désinfecté. Encore et encore. 

Aujourd'hui, j'écris ce plaidoyer au nom de toutes, je ne me fais pas la porte-parole mais c'est juste une envie soudaine de crier que notre métier méconnu est en effet essentiel. 

Nous sommes des professionnels de la petite enfance à cheval entre les collectivités locales (mairie) et l'Education nationale.

Nous avons multiples casquettes du matin (7H45) au soir (18H voire 18h30). Nous sommes au cœur du système éducatif.

Nous participons au développement affectif et social de vos enfants de maternelle.

Tous les jours, nous enchaînons plusieurs tâches pendant près de 10 heures par jour, avec une pause entre 20 minutes et 30 minutes.

Franchement 10h face à des enfants de maternelle, vous le feriez, vous ? Il y a des jours où, je l'avoue, la bienveillance n'y est plus. 

Nous accompagnons les enseignants dans leur mission éducative. Notre présence auprès des enfants est rassurante et nous leur créons un environnement serein, stimulant.

Pour être, ATSEM il faut passer un concours de catégorie « C » de la Fonction Publique Territoriale. Ce concours assure un poste de titulaire au sein d'une collectivité. Cependant après plusieurs années dans une collectivité, aucune progression et évolution n'est possible.

Nous faisons partie de la filière médico-sociale au même titre que les auxiliaire de puériculture ou les aides-soignantes. Ces deux dernières professions lors de la pandémie ont pu bénéficier d'un passage à la catégorie « B » de leur filière ainsi que la prime Ségur. C'est super pour elles, car elles aussi font partie des métiers « essentiels ».

Nous, les ATSEMS, non. Alors pourquoi ? 

Personne ne répond clairement, ni les collectivités locales, ni notre ministre, bref, personne.

Mesdames, Messieurs les hauts placés, il est grand temps de reconnaître notre travail. Les ATSEMS ne sont plus « les dames pipi, ou de service » de votre enfance. Les ATSEMS font partie intégrante de la communauté éducative.

Les enseignants comptent sur nous et nous délèguent des tâches de plus en plus précises, comme : mener un atelier à visée pédagogique, communiquer avec bienveillance, avoir un vocabulaire adapté à chaque type de comportement d'enfant.

Alors Mesdames, Messieurs, demain lorsque vous vous trouverez face à l'ATSEM de votre enfant, ne lui dites pas : « Bon courage pour votre journée » mais plutôt : « Merci d'être là, merci pour votre bienveillance, merci, vous contribuez à la fabrication de beaux souvenirs d'école à mon enfant ».

Mesdames, Messieurs il est grand temps de reconnaître le travail des ATSEM. Elles ne se contentent pas de garder un œil sur vos enfants.

Les ATSEM sont de véritables super-héros de la maternelle, mais sans les pouvoirs magiques.

Alors Mesdames, Messieurs, les politiques, pour que les ATSEMS travaillent dans de bonnes conditions et ce jusqu'à 64 ans, reconnaissez-les en leur offrant « une bonne potion magique », c'est à dire le passage en catégorie B, prime ségur, réaménagement de leur temps de travail et surtout, reconnaissez la pénibilité de leur travail.

Allez à demain, nous accueillerons avec notre plus grand sourire vos enfants. 

Cécile.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.