Agrandissement : Illustration 1
On y a cru : avec un peu de perplexité quand même, les chiffres étaient bizarres. Est-ce que ça faisait tant de monde que ça, tellement plus qu’à l’ordinaire, on avait du mal à se rendre compte, est-ce que ça justifiait tout ça ?
Tout ça : au début ça semblait peu de choses, somme toute. Rester à la maison, ne plus s’embrasser…
Il fallait freiner la propagation du virus : c’était simple à comprendre, on était pas complètement cons, on comprenait. Ça nous étonnait juste un peu que tout d’un coup ils se préoccupent tant de quelques vieux qui crèveraient étouffés faute de respirateurs, depuis le temps qu’ils réduisaient les budgets des Ehpad, qu’ils fermaient les maternités et les urgences de nuit…
Ce qui nous mettait en colère, c’était l’incurie, les mensonges, l’état catastrophique du système de soins, les injonctions contradictoires, le mépris, toujours et encore. On avait plus aucune confiance dans ces gens-là, macrotte, sibête, castagneur, doudou… toute la clique, les ministres de la ploutocratie, les crétins instruits des médias, les experts toutologues, de quelque bord qu’ils se réclament on les aurait volontiers jetés par dessus.
On réfléchissait, on discutait, on se posait des tas de questions : est-ce que c’était ça, l’effondrement, les prémisses ? Qu’est-ce qu’il se passerait dans les mois à venir ? Quid des produits « de première nécessité », de la nourriture, des médicaments ?
On était pas naïfs, on savait bien que ça nous attendait au tournant, la « stratégie du choc », on voyait bien comme c’était déjà à l’œuvre avec les décrets sur le travail, la destruction des conquis sociaux, temporaire, temporaire… on savait bien que le temporaire pouvait durer, pouvait faire son trou.
Quand même on se disait vaguement, ou pas, que ça pouvait être une super opportunité, que plein de gens allaient enfin se rendre compte de ce qui est important et que les sherpas sont plus indispensables que les « premiers de cordée » et que c’est drôlement bien le chant des oiseaux dans les villes plutôt que le bruit des voitures.
On se disait que les citadins allaient peut-être y prendre goût, au calme, avoir envie de ça, de villes tranquilles où « la nature reprendrait ses droits ». Alors il s’y colleraient enfin, à rendre leurs villes habitables, plutôt que de les fuir au premier rayon de soleil. Bon. On peut rêver, hein ?
Mais les villes étaient quand même bien silencieuses : ce silence-là, cette absence des voix humaines dans les rues, ce côté Tchernobyl après la catastrophe, c’était quand même pas vraiment riant…
Certains, c’est ces images-là dans le poste, des rues vides, silencieuses, pas vraiment vides, quelques passants, beaucoup de flics…
« Pétain ,» ils se sont dit tout d’un coup (oui, plutôt que « putain » on s’était mis à dire « pétain », ça au moins c’était un juron), « pétain ils ont réussi à le faire, la rue est aux flics… » 18 mois de manifs pour aboutir à ça, ça faisait quand même mal ! Et on a commencé à trouver l’affaire vraiment louche.
« Non mais tu es sérieux ? Tu crois vraiment qu’ils auraient pu imaginer tout ça rien que pour une expérience grandeur nature ?
Non, on croyait pas ça, enfin, pas tous.
Certains, oui, parce qu’on pensait depuis un moment qu’on était gouvernés par de grands malades, et pas seulement des imbéciles prétentieux. Et que ces gens là savaient très bien que le covid était pas si dangereux, que rien ne justifiait tout ce branle bas de combat, mais qu’il étaient ravis d’avoir enfin trouvé un prétexte pour tester le confinement massif et quelques autres bricoles.
Y avait qu’à voir le préfet Lallement, tout excité à l’idée de faire joujou avec ses drones, jouissant de stigmatiser les malades « Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, désormais aujourd’hui, ce sont ceux qui au début du confinement, ceux qui ne l’ont pas respecté, c’est très simple. Il y a une corrélation très simple. » (et il nous faisait irrésistiblement penser à l’autre, là, Alliot-Marie, la bave aux lèvres contre « l’ultra-gauche » de Tarnac, lorsqu’elle tentait de fabriquer une affaire de terrorisme à partir de rien, histoire de voir si ça marche…).
Bon, alors peut-être que, d’accord, ils se sont pas carrément organisés pour lâcher la bête dans la nature, mais disons… y en toujours un qui traine, de ces virus. On détourne les yeux le temps qu’il faut, puis après on monte sur ses grands chevaux et zou, la croisade.
D’autres, on se disait juste que ç’aurait été étonnant qu’ils aient pas l’idée d’en profiter, que bon ok le virus était dangereux mais est-ce que c’était vraiment faute de tests et de masques qu’ils avaient choisi le confinement général plutôt que ciblé ? Par exemple, hein, parce qu’on pouvait envisager plein d’autres possibilités. Il y avait pas mal de cas, épidémies, produits dangereux, médicament douteux, où l’OMS s’était bien gardée de monter au créneau, quand elle n’avait pas carrément étouffé l’information ou, selon certains enquêteurs, menti… Quand on savait que Bill Gates, qui n’était pas franchement un démocrate, était le deuxième donateur de l’OMS, on pouvait se poser des questions… « Deuxième ? Après le retrait des USA, le premier. »
« Pétain. Ça pue ».
Les plus prudent disaient qu’on s’en foutait, si c’était volontaire ou simplement opportuniste ou même pas, mais que le résultat serait là : ils l’auraient testé, le confinement général, la soumission, alors même qu’on croyait plus vraiment ce qu’ils nous racontaient, les prétendues « informations » si parcellaires et contradictoires, on avait eu peur, pour nous, pour nos proches, pour les plus fragiles et les plus démunis, peu importe : on avait eu peur, on avait lâché le gros de nos libertés contre une relative sécurité, on signait nos attestations, on se pliait, ils en tireraient des enseignements, qu’ils l’aient voulu ou pas.
En gros, on n’avait même pas besoin d’être complotistes pour avoir les jetons pour la suite.
On osait pas trop le dire, mais on trouvait qu’il y avait quelque chose de bizarre à mettre tout le monde sous cloche, et surtout, surtout, à foutre un tel bordel dans leur sacro-sainte économie, à foncer vers le krach boursier, pour un nombre de morts qui, pour le moment, ne semblait pas prendre le chemin de certaines épidémies ravageuses pour lesquelles on n’avait pas fait tant d’histoires.
« Quoi ??? Il t’en faut combien de morts pour que tu estimes qu’il faut agir ??? Tu fonctionnes au quantitatif toi maintenant ??? TOUTE vie, tu vois, toute vie mérite d’être sauvée !!! »
« Pas la peine de gueuler. OK, toute vie. Mais toutes les vies ça, mon pote, on peut pas. Des gens qui meurent, y en a. Toujours. ». Faut dire que chez nous, y a bien quelques jeunes mais dans l’ensemble on est pas des perdreaux de l’année. On en voit mourir tous les ans, des potes, et y a belle lurette qu’on a compris que le confinement va pas nous rendre immortels.
Et puis on pensait à tous ces réfugiés crevés en mer dans une large indifférence des gouvernements, et pas que des gouvernements. À la faim, aux guerres, et chez nous, aux morts de la rue dont tout le monde se tape.
« C’est pas pareil ! »
« Ah bon ? Toute vie… »
« Et l’argument économique aussi, tu nous le sers ??? On s’en fout, de la croissance !!! »
« La croissance, peut-être, mais tu vois pas qui va morfler, là ? tu les vois pas autours de toi, les paysans, les artisans, les petits commerçants, les tacherons, les intermittents du spectacle, les gagne-petit qui s’en sortiront pas, tu crois qu’ils vont lever le petit doigt pour eux les ploutocrates ??? »
Et on pouvait pas s’empêcher de penser que certains, ça les arrangeait bien de nettoyer tout ce fatras de petits besogneux et de les faire rentrer dans la grande cohorte des « assistés »..
Et puis, à y bien regarder, ce confinement, ça n’avait pas l’air d’une grande efficacité.
« Tu peux pas savoir ce qui se serait passé autrement ! »
Non, on pouvait pas. On pouvait quand même faire quelques comparaisons, voir comment ça tournait, ici ou là, la propagation du virus, les morts… rien de très clair, faut le dire, chaque pays testait ou comptabilisait à sa façon, confinait ou pas, ou pas trop, y avait des masques, ou pas, des soins précoces, ou pas (ici c’était « restez chez vous et nous emmerdez pas tant que vous êtes pas dans un état critique »), et la crainte du fameux pic n’était évidemment pas la même lorsqu’on était, comme la France, piètrement doté en lits de réanimation…
Nous en fin de compte la seule chose qu’on voyait, c’était que le nombre de morts imputés au virus, au regard du nombre d’habitants, plaçait la France dans le peloton de tête des pays où le virus cogne. Et dans les rares pays où il commençait vraiment, au bout de quelques semaines, à avoir, peut-être, un certain impact sur le taux de mortalité « normal ». Et, aussi, parmi les pays dont les mesures étaient les plus restrictives, les plus punitives.
Mais non, on était pas idiot, on avait bien compris qu’il fallait, surtout, éviter l’engorgement des services de soins intensifs — c’était pas gagné.
Mais on voyait pas trop pourquoi il fallait empêcher les gens de sortir de chez eux, de se promener dans les jardins publics — pour ce qui est des citadins parce que nous, pour se promener, on avait la montagne à portée du pied, immense, où tu croises parfois, peut-être, un berger, un bûcheron ou un cueilleur de salades sauvages.
Au début on se sentait drôlement peinard.
Un soir, après la tombée de la nuit, un hélico est passé, très bas, lentement, sur toute la vallée, et ce vrombissement était une menace sans fard. Ils allaient pas mégoter sur les moyens, pour que même dans les bouts-du-monde on se sente surveillés.
Un truc qui était quand même extraordinaire, qui sentait sa manipulation à plein nez, c’était cette invention délirante, l’auto-attestation, avec petites cases à cocher. On imaginait bien les conseils des prétendus sociologues, la référence aux théories de l’engagement, au « petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes (oups !) gens ». Ils avaient juste pas compris que ce genre de manipulations, c’est pas compatible avec les sanctions.
« Pas compris, ou pas voulu comprendre ! Ils essaient juste de nous rendre fous ! »
« Ou cons »
« Wé. C’est le risque. »
D’autres ont suggéré que ça les faisait plutôt penser à la confession, « Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence. Ainsi soit-il. », parce qu’en gros, hein, on était en état de péché originel désormais. Bon, chacun ses références…
Ce qui était sûr, c’est qu’on était encore en plein délire de technocrates : l’état, et ses grands serviteurs, du haut de leur tour, décidaient et imposaient, en quelques coups de plume, ce qu’ils jugeaient bon. De Dunkerque à Taman… Marseille, je veux pas voir une tête qui dépasse. Ah oui, si, c’était bien ça, la grande époque de l’état colonial et de Paris c’est la France.
Chez nous, la préfète avait daigné concéder un accès au potager, même s’il était séparé de l’habitation, quelle bienveillance !!! Mais une seule personne à la fois, et limité à une heure pour les semis, les plantations, le travail du sol et tutti. Parce que ça, c’était « de l’exercice physique ». Seules les « récoltes de fruits et de légumes », considérées comme « des achats de première nécessité », pouvaient durer plus longtemps. On était en avril. Au mieux, on pouvait cueillir quelques brins de mâche et trois poireaux sur le point de faire le bâton. Elle devait pas souvent s’occuper d’un potager, la dame.
« Tu le crois ça, au moment où tout est à faire au potager, quand, de toute façon, t’es sorti, t’as fait le trajet, t’es seul, tu le crois qu’elle tient quand même à te limiter à une heure, qu’est-ce que ça change pour la contamination si tu y passes la journée ??? Si c’est pas de la brimade, en plus de la connerie ? »
On se disait qu’ils avaient dû faire au moins une heure de skipe pour définir la case à cocher. Les pauvres.
Donc, ils avaient des sociologues dans leur comité bidule. Les mecs avaient dû longuement s’interroger sur comment contrôler l’opinion publique, mais est-ce qu’ils avaient pris le métro ? travaillé sur un chantier ? enquêté dans des cités pour comprendre comment on vit à 5 ou plus dans quelques dizaines de m2 ? fait leurs courses au supermarché ? au marché ? lequel ? celui d’Aligre ou celui de notre bourg rural ? est-ce qu’ils avaient une petite idée du travail d’un potager ? et du nombre de paysans qui vendent en direct et pour qui le marché est indispensable ? Clair que non : ça ils s’en foutaient. Ce qui suintait de toutes ces mesures, c’est qu’elles étaient conçues pour surveiller et punir plutôt que pour protéger.
Et dans la foulée, l’arbitraire policier. Est-ce que c’était un dommage collatéral, comme on voulait nous le faire croire, quelques flics trop zélés, estimant que, non, des serviettes hygiéniques ce n’était pas un produit de première nécessité ? Ou est-ce qu’au fond, tout ce binz, ces décrets, ces règlements, trop complets et pas assez, pointilleux et ambigus, n’était fabriqué que pour ça, pour qu’aucun citoyen ne soit plus jamais sûr d’être dans son bon droit, ou que ce bon droit soit reconnu.
Alors on a pensé à Primo Levi : « ici il n’y a pas de pourquoi ».
Un autre truc qui s’est mis à nous turlupiner, c’est que petit à petit (enfin, plutôt par grandes brassées, mais l’air de rien) tout ce qui avait une dimension symbolique, spirituelle (religieuse, mais pas que) était balancé à la déchèterie — et pour un tri sélectif c’était un très sélectif : l’art, le spectacle vivant, l’école, la messe, les enterrements, la cérémonie du 8 mai…
« Quoi, on se mettait à défendre tous ces trucs, ces rituels bouffés par l’institutionnel, le pouvoir, le fric ? »
Oui, on les défendait : on avait pas changé d’avis, on avait pas retrouvé le goût des cérémonies, du baccalauréat et des festivals, mais on était effrayés qu’ils soient comme ça effacés pour faire propre, gommés comme du déchet, de l’inutile, du sans importance. On était effrayés de ce déni silencieux que le biopouvoir mettait en œuvre sans faillir, nous traitant comme un troupeau — garants (et si peu, si mal) de notre santé, de notre santé de viande, de viande.
Certains, on avait eu les larmes aux yeux devant la détresse d’un ami qui avait même pas pu accompagner son père mourant, même pas le voir, mort, une dernière fois, même pas accompagner son cercueil, rien.
D’autres c’est tout d’un coup la célébration du 8 mai qu’ils supportaient pas de voir passer aux oubliettes, et il y en a eu un pour décider qu’il la ferait tout seul, sa cérémonie, mais qu’il la ferait.
D’autres, simplement, faisaient le compte des théâtres qui s’en sortiraient pas vivants… des librairies qui fermeraient boutique…
Il y a eu quelqu’une pour avouer que, quelle que soit sa détestation des intégristes (et de leur violence contre toutes sortes de libertés), elle avait été scandalisée à l’idée de ces flics guettant devant l’église une poignée de croyants réunis pour une veillée pascale.
Faudrait-il bientôt se réunir en cachette, réinventer des catacombes pour pouvoir garder quelque chose d’un peu humain, partager un peu d’esprit, de rêve, être un peu plus que du bétail en bonne santé ???
Parce que le pire c’était ça : que jamais, jamais, personne ne faisait mine de prendre la mesure de cette violence-là. Que les mêmes qui auraient envoyé au front (le vrai, celui d’une vraie guerre) toute une génération de gamins pour « protéger nos valeurs » étaient en train de les sacrifier en douce au prétexte d’éviter une poignée de morts…
Donc en gros on était d’accord au moins sur ça : calculé ou pas, ce qui s’était mis en place à la faveur de la pandémie, c’était une vraie dictature, une opération de contrôle qu’on aurait pas pu imaginer il y a seulement 6 mois, ou alors dans un délire de politique fiction d’une banalité désolante. Car c’était banal. Mondialisé, bien sûr, comme la finance, le commerce, le tourisme, et toutes ces sortes de choses qu’on voyait passer de loin, nous autres du bout du monde, accrochés qu’on était, et solidement, à notre terre et à notre quotidien, à nos biens communs — l’eau, les champignons, … —, à nos trocs de proximité, à nos lieux communs — le terrain de pétanque, le marché, une robuste méfiance envers les technocrates de la capitale qui croient que les poulets c’est tous les mêmes, de la Bretagne à l’arrière pays niçois, de la ferme à l’ancienne à l’élevage industriel… méfiance, donc, largement partagée entre nous, et sarcasmes toujours renouvelés devant la stupidité des normes décidées d’en haut, et pourtant solidement arrimée à un attachement viscéral à l’idée d’égalité de tous devant la loi, va comprendre. On se comprenait.
En gros on était d’accord, quoi que…
« Ok, c’est une dictature, mais ça l’était déjà, non ? »
« Ben merde, si tu vois pas la différence !!! »
« Quoi, tu y croyais toi, à la démocratie et à l’état de droit ??? Faut que je te rappelle, les manifs, les éborgnés… »
« Oui mais non. C’est pire. T’as lu le texte de l’état d’urgence ? Ils font même plus semblant. Ils nous veulent à leur merci. Partout. Tout le temps. »
Ça paraissait tellement lunaire, vu de chez nous, qu’un pouvoir, quel qu’il soit, après avoir imposé le puçage des moutons et le repérage du moindre buisson d’églantiers au milieu des pâtures, passe sans coup férir au contrôle, somme toute terriblement efficace, du moindre déplacement de tout un chacun. Ça foutait les jetons. Aucun de nous n’avait connu ça, mais on trouvait que ça avait des relents d’occupation, d’ausweis, de couvre-feu, avec en plus tout le fatras de la science fiction, la reconnaissance faciale, le puçage des humains pourquoi pas, le pistage par téléphone, la surveillance par drones et hélicos en plus des caméras partout (dans nos bleds paumés c’est pas encore ça, mais dans le moindre petit bourg désormais). Et tous ces travailleurs mal protégés du fameux redoutable virus, qui marnaient et prenaient le métro mais n’avaient pas le droit, en sortant du boulot, de retrouver les potes au coin du square, ça faisait un peu STO, stalags et compagnie.
Et les textes se sont mis à tomber, ceux des avocats effarés devant la pluie d’amendes, les peines de prison, la quasi impossibilité d’y échapper, ceux des constitutionnalistes plus qu’inquiets devant le verrouillage politico-juridique que l’état d’urgence sanitaire permettait soudain, ceux des observateurs des médias et du net pointant les « trous noirs » de plus en plus nombreux de l’information « sensible », ceux des sociologues (les vrais) confirmant ce qu’on savait vaguement, que cette dictature était déjà en train de s’abattre sur les plus pauvres, sur les plus fragiles.
Et aussi, sans vergogne, les papiers de plus en plus nombreux des laquais de la ploutocratie exigeant plus de contrôle, moins de droits, moins de garanties, pour les personnes, pour les travailleurs, pour les écosystèmes…
Alors on a compris qu’il n’était plus temps de discutailler pour savoir si on avait le droit de faire du vélo pour le plaisir ou seulement par nécessité, ou d’essayer de comprendre si les masques, si la chloroquine, si l’immunité collective… écrans de fumée.
On a compris qu’il était vain d’attendre « le jour d’après », que c’était parti pour durer, que tout serait fait pour nous enfermer dans cet « état d’urgence » sans cesse renouvelé, et que le « jour d’après » c’était tout de suite.
C’était maintenant ou jamais, la résistance.