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Cecilia Suzzoni

Professeur honoraire de chaire supérieure au lycée Henri IV. Fondatrice et présidente d'honneur de l'Association ALLE, le latin dans les littératures européennes www.sitealle.com

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Billet de blog 7 septembre 2014

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"Toujours plus bas, le contraire d'excelsior"...

Je serais assez favorable dans le contexte singulier que nous connaissons, à la réédition de ce billet ci - dessous, rédigé en 2014; d’autant que bien de nos concitoyens semblent être restés amnésiques ou ignorants de la généalogie complexe de ce conflit.

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On dirait décidément que les supposées noirceurs de  Poutine déchaînent chez certains  une verve aussi suspecte que méchante,  et qui n'a rien à envier aux" communiqués de guerre" aboyés à la veille de 14 par les bellicistes les plus acharnés. Les récentes tribunes de Fançoise Thom dans le Monde des Idées du 3 /9/2014 ("L'occident inepte  face à la crise ukrainienne)", et dans le dernier numéro de la revue Commentaire ("Poutine, l'heure de vérité") dépassent cependant ce qu'on pouvait attendre de pire dans cette veine. Passe que, une fois se plus, la litanie des attaques contre le maître du Kremlin se dispense de toute analyse politique sérieuse, s'enlise dans la propagande anti -russe la plus élémentaire, au mépris des mises au point de bien des historiens et politiques qu'on ne peut pourtant soupçonner de "poutinisme", tout au plus d'un peu de sagesse dans l' océan de bêtise et de mauvaise foi où barbotent ces articles à charge laborieusement  répétitifs; mais  le lexique , les images de Françoise Thom, désormais, sont l'accablante et cocasse illustration d'un emportement aveugle à ce que leur violence révèle d'une psychologie primaire, dont l'auteure de l'article  voudrait épingler Poutine, mais  qui se retourne, de fait,  cruellement contre elle! Qu'on en juge: non seulement l'Occident serait comme "un lapin devant un boa"..., mais "On dirait qu'émasculé par le politiquement correct le monde occidental éprouve une louche attraction pour la violence primitive qu'incarne l'autocrate"...  On appréciera  dans un paysage linguistique qu'on croyait- surtout dans les colonnes du Monde, qui aura beaucoup milité en ce sens...- enfin débarrassé de connotations sexuelles  aussi grossièrement binaires,    le retour  inattendu de ces métaphores musclées, qui disent la nostalgie d'un Occident " qui en avait"...Et l'on s'étonne moins d'un appel direct à prendre les armes contre celui qui décidément incarne le mal absolu.. Et c'est au nom de "l'éthique" que l'on voudrait faire la leçon à l'Europe, réveiller ses antiques "vertus" ! S'agissant d'un conflit aussi complexe, où les morts tombent des deux côtés, où le mensonge et la désinformation sont loin d'être l'apanage du Kremlin et ce, de l'avis même des  articles pro-ukrainiens , qui sont bien obligés de le reconnaître, ne fût-ce que timidement et comme à regret dans les dernières lignes... Sans compter les épithètes cacassement contradictoires, au fil de l'actualité , qui pèsent sur le dirigeant russe,  tour à tour  "inepte"," cynique", diabolique"...

On s'amuse dans Le temps retrouvé de voir Proust se gausser des images de Brichot, ce pourtant "distingué universitaire sorbonien", qui ne recule devant aucune outrance pour stigmatiser l'adversaire, le boche..Mais, vraiment, la prose dont nous régalent, fâcheusement, certains articles aujourd'hui, s'agissant du conflit ukrainien,  n'a rien à envier, dans sa "mâle assurance",  à la  langue de bois de ce qui n'hésite pas à se poser comme un véritable discours de guerre.  Mais, là, c'est d'un triste...

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