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Cecilia Suzzoni

Professeur honoraire de chaire supérieure au lycée Henri IV. Fondatrice et présidente d'honneur de l'Association ALLE, le latin dans les littératures européennes www.sitealle.com

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Billet de blog 10 mai 2013

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cynisme et surenchère

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Le plus révoltant dans l'acte de guerre perpétré par Israël contre la Syrie c'est de voir combien la banalisation de l'argumentation avancée fait tragiquement, cyniquement, l'impasse désormais sur le nombre de victimes, sans doute des centaines -entre 40 et 2000, dit Caroline Donati, dans son interview de l'ancien ambassadeur d'Israël à Washinton pour lequel ces bombardements sont de l'ordre de"frappes ciblées"...Des soldats, des vies humaines, dont la perte vient s'ajouter à tant de victimes,  des familles décimées - ça existe une famille de soldats, mêmes fidèles au régime -, pas un mot....On reste aussi atterré devant la tranquille assurance d'une analyse qui  entérine une politique froidement calculée, depuis au moins l'invasion de l'Irak,   là où  nos grands  médias feignent de ne déchiffrer que de  la confusion et des risques d'escalade...A noter cependant la touchante unanimité avec laquelle les propos de Carla Del Ponte, incriminant la possible utilisation par les rebelles d'armes chimiques -et de fait en quoi cette hypothèse est- elle plus invraisemblable que celle qui depuis maintenant des mois impute cette accusation au régime Assad, sinon qu'elle dérange méchamment le ronron médiatique ?-,  font l'objet d'une présentation circonspecte, au point d'assortir ces réserves d'un portrait de Carla Del Ponte en "écervelée", dont les  déclarations "fracassantes" pouraient du coup paraître  peu "crédibles", comme si l'issue des affaires jusqu'ici traitées par elle ne confirmait pas plutôt l'efficacité et le bien fondé de ses jugements! 

Devant pareil renoncement de la communauté internationale, devant ce que Jean - Claude Pottier désigne justement comme "une immense farce peine de cynisme", dont les principaux responsables ne comparaîtront sans doute jamais devant un tribunal international, il ne reste plus qu'à donner la parole à Montaigne: " Il ne se peut imaginer un pire état de choses qu'où la méchanceté vient à être légitime et prendre avec le congé du magistrat ( congé = permission) le manteau de la vertu"

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