Je voudrais relever, pour m'en scandaliser vivement, le titre racoleur, à mon sens irresponsable, qu'Yves Calvi s'est cru autorisé à donner à un de ses récents C dans l'air: "Poutine veut-il la guerre ? ". Aucun de ses invités, à ma connaissance , n'a jugé bon de souligner le caractère inutilement provocateur d'une pareille formulation, seulement propre à suggérer une grille de lecture pour le moins expéditive en regard de la complexité des événements . Même refus des nuances dans les récents éditoriaux du journal Le Monde. Dans l'émission "Esprit public"du dimanche 20 avril, consacrée à la situation en Ukraine, Max Gallo s'est étonné à juste titre de la violence excessive du traitement infligé à Poutine, devenu manifestement l'ennemi public numéro I d'un journal qu'on a connu moins étourdi dans ses prises de position, et pour autant sans concession quand besoin était. Je ne crois pas être la seule à m'inquiéter de l'agressivité acerbe, donneuse de leçons de ces éditoriaux quand il s'agit de certains sujets de politique extérieure; faisant fi de tout contexte géopolitique, uniquement soucieux, en l'occurrence, de prêter à Poutine les intentions les plus noires, et, naturellement, ne manifestant aucun zèle du même genre pour "sonder le coeur" des politiques de l'OTAN, dont les invités de Philippe Meyer, pourtant peu suspects de complaisance envers Poutine, rappelaient au moins certaines responsabilités dans la situation actuelle. A un moment où l'Histoire revient sur les inconséquences qui ont précédé le début des hostilités de la guerre de 14/18, ce genre de propos, et l'on peut s'en effrayer, fait comprendre comment une guerre, quand s'en mêle un air du temps aussi dogmatique que "léger", peut devenir inévitable: oublieuse mémoire...
Billet de blog 26 avril 2014
Poutine et les médias.
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