Du 3 au 11 juillet 2015 se tient l’un des grands rendez-vous culturels de Brioux-sur-Boutonne : le Festival au Village. La manifestation met toujours à l’honneur le spectacle vivant : théâtre, chanson, cirque, danse, arts de la rue, musique. Après un échange avec le directeur du festival, Christophe Frèrebeau, l’an dernier, c’est au tour de Jean-Pierre Bodin, directeur artistique du festival, de se prêter à l’exercice d’un entretien afin de présenter cette nouvelle édition.
Pouvez-vous nous présenter votre rôle et celui de la Compagnie La Mouline au sein du Festival au Village ?
Mon rôle est celui d'un accompagnateur, d'un agitateur d'idées et de faire ensemble avec tous les acteurs du festival. En étant associé au festival, c'est mettre à disposition nos envies d'imaginaire et les partager.
Comment se constitue la programmation d’une édition du festival à l’autre ? Les années précédentes poussent à affiner certains choix et à encourager à en explorer d’autres ?
Les choix se font par l'intermédiaire d'un collectif. Mon rôle est celui de quelqu'un qui à travers son métier, d'acteur, auteur et metteur en scène, ouvre son carnet d'adresse, tout en essayant d'inventer et de créer des ponts entre les artistes, les bénévoles et les acteurs divers du festival. Qu'ils soient, administrateur, régisseurs, "petites mains", bref... toutes âmes sensible autour du collectif.
Le festival met en valeur le spectacle vivant autour du théâtre, de la chanson, de la danse, des arts de la rue, du cirque et de la musique : comment jonglez-vous avec pour conserver un équilibre entre eux dans votre programmation ?
L'équilibre se fait principalement autour d'équipes artistiques qui peuvent, à notre sens, se fondre dans nos envies d'inventer ensemble.
Quels sont selon vous les grands thèmes qui ressortent de la programmation 2015 des spectacles ?
Imaginaire, plaisir, partages, échanges... plutôt que de vous dire, cirque, théâtre etc. Bien sûr comme chaque édition, il y a tout cela, avec avant tout un bonheur de se laisser aller à découvrir...
Quelles sont les grandes particularités du festival cette année ?
Plus de chantiers découvertes théâtrale, des ouvertures quelles soient comme celle à Nouvelles scènes pour une soirée carte blanche ou une réflexion tarifaire pour un accès au plus grand nombre.
L’an dernier était marqué par la situation des intermittents et le festival avait manifesté sa solidarité : où en est-on un an plus tard ?
C’est la culture qui est en danger, donc tous les acteurs autour. Les compagnies souffrent entre autre du manque de diffusion de leurs productions. Les choix budgétaire œuvrent dans ce sens.
Le Festival au Village milite et dit non à l'abandon de la culutre et de l'art ! Le lien social passe par là et c'est essentiel dans le paysage de nos quotidiens. C'est sans doute le dernier endroit dans lequel il faut rogner!
Avez-vous des spectacles qui vous touchent plus particulièrement que d’autres et êtes-vous à en parler ?
Difficile de répondre, je parlerai peut-être de Véréna Velvet vers qui le festivalier ne va pas aller en priorité. Là je dis, laissez-vous embarquer, pour une heure de voyage à travers le village, munis d'un casque audio, c'est un joli moment de tendresse et de poésie qui ne vous laissera pas indifférent.
Quelle est la situation de la création artistique en région Poitou-Charentes ?
Comme ailleurs j'imagine : magnifique et difficile...
Nous avons pour notre part la chance d'avoir un festival qui est soutenu et qui perdure contrairement à bon nombre de festivals qui sont détruits, abandonnés...
Quelles sont les conditions indispensables d’un bon festival au village ?
Une réflexion de fond, sur les envies et le pourquoi de ces envies.