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Billet de blog 2 novembre 2015

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Wild Bill Hickok, héros picaresque de l’Ouest ?

Sortie DVD : Les Fusils du Far West, de David Lowell RichBill Hickok savoure sa liberté après avoir servi dans l’armée durant la guerre de Sécession. Il se trouve pris à parti par Cheval Fougueux sur le pied de guerre et prêt à en découdre avec lui. Il est sauvé par son ami le Chef Bison Noir. Sur son chemin, il retrouve sa bien-aimée Calamity Jane et son vieil ami Buffalo Bill Cody.

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Illustration 1
© DR

Sortie DVD : Les Fusils du Far West, de David Lowell Rich

Bill Hickok savoure sa liberté après avoir servi dans l’armée durant la guerre de Sécession. Il se trouve pris à parti par Cheval Fougueux sur le pied de guerre et prêt à en découdre avec lui. Il est sauvé par son ami le Chef Bison Noir. Sur son chemin, il retrouve sa bien-aimée Calamity Jane et son vieil ami Buffalo Bill Cody.

Réalisé en 1966 par David Lowell Rich, Les Fusils du Far West est le remake du film de Cecil B. De Mille, réalisé trente ans plus tôt et qui porte le même titre original : The Plainsman (sorti en France sous le titre Une aventure de Buffalo Bill). Comme le précise d’entrée de jeu Yves Boisset en bonus, la version du western de 1966 ne rivalise en rien avec la qualité du film original. Néanmoins, cette production destinée à la télévision, ne démérite pas, précisément dans son souci de reconstitution la plus proche de la réalité des événements historiques. Car une fois n’est pas coutume, le western ici se veut un livre d’images historiques et pédagogiques pour transmettre l’histoire des États-Unis à son public. Cela n’empêche nullement au film de respecter l’enjeu du divertissement dans lequel le spectateur est invité à se familiariser avec les figures devenues entre temps des légendes de l’Ouest mais qui n’en ont pas moins bel et bien existées : Wild Bill Hickok, Buffalo Bill Cody, Calamity Jane ou encore George Armstrong Custer. Ces figures ont naturellement été utilisées par le cinéma à diverses reprises à travers des récits totalement distincts. À l’heure où le western fait preuve des plus belles inspirations en Italie auprès des cinéastes Sergio Corbucci, Damiano Damiani ou encore Sergio Leone qui ont tous, l’année de la réalisation de ce film, réalisé une de leurs œuvres maîtresses, Les Fusils du Far West adopte un ton plus léger, prenant compte de ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique. Ainsi, le légendaire Wild Bill Hickok est présenté lors de ses premières apparitions dans le film en héros picaresque, un jouisseur de la vie n’ayant cure de la légende qui le précède ou à venir, prônant les vertus d’une vie hors des champs de bataille et surtout de toute hiérarchie. À cet égard, l’un des heureux choix du film est d’adopter la méfiance vis-à-vis d’une institution militaire bornée et carriériste, prête en envoyer à la mort le moindre soldat. À l’heure où les États-Unis s’embourbaient au Vietnam, il était salvateur de proposer un film s’opposant à toute idée d’engagement militaire. Cette mise à distance de la propagande des « vertus patriotiques » offre une véritable bouffée d’air et rend d’autant plus intéressant l’existence de ce film, même si ce ton tend à prendre un propos moins contestataire vers la fin du film et l’arrivée de Custer, figure paternelle visant à remettre dans le « droit chemin » les indomptables héros.

 Du côté de la réalisation, rien de bien notable, le réalisateur se contentant sans génie ni trouvaille de mettre en images un récit. Si la représentation des Indiens n’est guère captivante, par un réel manque d’intérêt à l’égard de ceux-ci, des acteurs peu inspirés auxquels on ne demande rien d’autre que de servir les préjugés habituels, les personnages principaux sont portés par les honnêtes interprétations de Don Murray, Guy Stockwell et Abby Dalton. Là non plus, on ne retrouve rien d’extraordinaire, avec des personnages dont la réalité psychologique fait quelque peu défaut, mais le récit est très bien incarné à travers eux. Un bémol cependant : la représentation sous-évaluée de Calamity Jane, qui se contente d’être une amoureuse éperdue de Wild Bill Hickok, sans jamais exister à part entière à côté de ses acolytes. En 1966, pour avoir une place en tant que personnage, il vaut mieux être un homme qu’une femme, même lorsque l’on s’appelle Calamity Jane !

Illustration 2

Les Fusils du Far West

The Plainsman

de David Lowell Rich

Avec : Don Murray (Wild Bill Hickok), Guy Stockwell (Buffalo Bill Cody), Abby Dalton (Calamity Jane), Bradford Dillman (le lieutenant Stiles), Henry Silva (Cheval Fougueux), Simon Oakland (le Chef Bison Noir), Leslie Nielsen (le colonel George Armstrong Custer), Edward Binns (Lattimer), Michael Evans (Estrick), Emily Banks (Louisa Cody), Terry Wilson (le sergent Womack), Walter Burke (Abe Ireland), Percy Rodrigues

USA – 1966.

Durée : 92 min

Sortie en salles (France) : 14 décembre 1966

Sortie France du DVD : 28 septembre 2015

Format : 1,75 – Couleur

Langues : anglais, français - Sous-titres : français.

Éditeur : Sidonis Calysta

Bonus :

Présentation du film par Yves Boisset et Patrick Brion

lien vers le site de l’éditeur : http://sidoniscalysta.com/western-de-legende/360-chino.html

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