Parution du livre L’Animation japonaise en France ouvrage sous la direction de Marie Provost-Delaspre
Si l’animation japonaise reçue en France occupe actuellement à divers égards une position assez bien enracinée sur le long terme, il n’en a pas toujours été ainsi. Du racisme le plus élémentaire du terme « japoniaiserie » des années 1980 au cinéma d’auteur des grands maîtres reçus dans les festivals internationaux, il existe toute une histoire de cette réception en France. Cet ouvrage collectif rend bien compte de cette perception qui dépendait énormément des moyens de diffusion. Ainsi, l’animation a fait quelques rares incursions dès l’émergence du cinéma de la Nouvelle Vague en France avec la diffusion du Serpent blanc de Taiji Yabushita en 1962. C’est à la fin des années 1970 à l’heure où le gouvernement accélère la libéralisation de l’espace audiovisuel pour mieux ouvrir les portes à la privatisation de la télévision, que l’achat bon marché de l’animation japonaise voit l’arrivée un premier ambassadeur inoubliable de l’anime : Goldorak. Le cinéma d’animation s’est établi lentement dans les années 1990 en France avec diverses stratégies en fonction des films et des distributeurs concernés, pour s’imposer comme un rendez-vous incontournable avec notamment la force d’une nouvelle signature de qualité : les studios Ghibli dont les films étaient distribués par Buena Vista International, filiale de Disney. Cet ouvrage collectif a cette qualité rare de présenter des articles d’une grande précision dans les informations traitées, à la fois accessibles et passionnants à lire, la dimension esthétique de l’animation n’étant jamais évacuée. L’animation japonaise a une histoire, qui répond évidemment à une succession des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art mais aussi à des stratégies de diffusion et de communication. Progressivement, les deux facettes prétendument antagoniques de la culture japonaise se sont retrouvées à une place actuellement confortable de l’animation japonaise en France. Car longtemps, l’élitisme de la cérémonie de thé fabriquée durant l’ère Meiji à destination de l’Occident s’est opposé à la culture populaire de la représentation décomplexée des débordements de violence, des gags scatologiques et libidineux. Le cinéma d’animation japonais d’animation depuis ces dernières décennies en France a connu une véritable digestion dans la réception du public français, surpris de voir arriver dans un premier temps Goldorak et Candy. Un ouvrage essentiel pour comprendre le phénomène de l’animation japonaise en France !

Agrandissement : Illustration 1

L’Animation japonaise en France. Réception, diffusion, réappropriations
sous la direction de Marie Provost-Delaspre
Nombre de pages : 228
Date de sortie (France) : 1er mars 2016
Éditeur : L’Harmattan
Collection : Cinémas d’animations