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Festival International du film de La Rochelle 2021 : L'Été nucléaire de Gaël Lépingle
Avant l’année des confinements, Gaël Lépingle pour son deuxième long métrage de fiction après Seuls les pirates (2018) propose un film d’anticipation autour d’un accident nucléaire dans un pays où la menace est omniprésente. Pour documenter cette peur de l’accident nucléaire touchant notamment les jeunes générations comme les protagonistes du film, Gaël Lépingle utilise les codes du film d’horreur où des jeunes sont enfermés dans un lieu fermé pour se protéger d’une menace extérieure. Cette appréhension est abordée à travers le prisme de ce groupe de jeunes au moment où chacun se projette dans sa vie d’adulte respective. Ici, la construction d’un groupe solidaire importe davantage que l’affirmation d’un leader qui se révélerait en temps de crise comme le propose la trame classique tant de films d’horreur. Ainsi, le cinéaste propose des trajectoires inattendues à ses personnages, en jouant avec les codes du genre pour mieux initier incidemment une réflexion philosophique et politique sur la transformation de tout un pays qui a fait le choix du nucléaire et de l’agriculture intensive pour doper son développement. Car dans cette ambiance apocalyptique où l’humanité a déserté, les grandes plaines agricoles désertes que l’on peut associer à la Beauce illustrent bien une nature violemment dominée par l’homme où la spontanéité des formes vivantes a été exclue. Face à ce constat des choix politiques et environnementaux de la France contemporaine, Gaël Lépingle place son espoir dans une nouvelle génération capable de répondre à des situations d’urgence en formant une micro-société horizontale sans hiérarchie. Sa mise en scène repose sur un véritable plaisir de puiser dans les ressources de l’histoire du cinéma, où il peut la fois rencontrer Guy Gilles mais aussi Tarkovski dans ses magnifiques plans en extérieurs où la contemplation se transforme immédiatement en film d’anticipation.
L'Été nucléaire
de Gaël Lépingle
Fiction
80 minutes. France, 2020.
Couleur
Langue originale : français
Avec : Shaïn Boumedine (Victor), Carmen Kassovitz (Djamila), Théo Augier (Louis), Manon Valentin (Tiffany), Constantin Vidal (Cédric)
Scénario : Pierre Chosson, Gaël Lépingle
Images : Simon Beaufils
Montage : Benoît Quinon
Musique : Thibaut Vuillermet
1er assistant réalisateur : Clément Comet
Directeur artistique : Anna Le Mouël
Décors : Ludovic Leiba
Casting : Pierre-François Créancier
Production : Bathysphere Productions
Producteur : Nicolas Anthomé
Distributeur (France) : Le Pacte