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Billet de blog 5 juillet 2022

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"Seuls sont les indomptés" (Lonely are the Brave) de David Miller

John W. Burns est un cow boy libre de retour au Nouveau-Mexique avec sa jument Whisky. Il constate alors une modernité régie par des lois et des interdictions innombrables où son ami Paul a été incarcéré à deux ans de prison pour avoir aidé des clandestins mexicains.

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Illustration 1
"Seuls sont les indomptés" (Lonely are the Brave) de David Miller © Sidonis Calysta

Sortie DVD : Seuls sont les indomptés de David Miller

Western crépusculaire, manifeste écologique et dénonciation de la politique de chasse à l'immigration, Seuls sont les indomptés porte tout ce propos très vif, servi par un récit d'une grande efficacité et des acteurs particulièrement investis dans des rôles subtils, de Kirk Douglas à Walter Matthau en passant par George Kennedy dans l'un de ses premiers rôles pour le cinéma.

Kirk Douglas qui s'est emparé de ce film comme s'il s'agissait de sa propre réalisation, use de sa propre image de personnage indomptable, du western à d'autres genres de films, pour offrir une réflexion sur le devenir du western au début des années 1960. Dans cette perspective, le film annonce déjà Easy Rider avec le portrait d'une Amérique contemporaine particulièrement hostile à la liberté des hommes sans attaches qui furent pourtant les mythes fondateurs de l'Ouest américain. Ici, les grandes routes parcourues de camions empressés de livrer des toilettes à eau, tandis qu'au bord de ces routes se trouvent des cimetières de voitures qui voisinent avec leurs homologues humains annonciateurs d'un drame à venir, ne font guère rêver.

En plus de cette critique virulente de la société de consommation qui s'est droitisée avec l'imposition d'une lourde législation autour de la propriété qui entraîne systématiquement l'exclusion, le génial et toujours très inspiré scénariste Dalton Trumbo qui adapte ici le roman Brave Cowboy d'Edward Abbey propose un récit d'une grande densité d'interprétations où les sujets concernant la société américaine ne cessent d'émerger. Ainsi, l'armée avec l'exemple du général prompt à envoyer ses recrues pour une chasse à l'homme en guise « d'exercice » est tournée en ridicule, tout comme la police à la fois incompétente et sadique autour notamment du personnage joué de manière viscérale par George Kennedy.

Kirk Douglas quant à lui s'empare de ce personnage avec un plaisir non dissimulé et il déclara longtemps qu'il s'est agi de son film qui lui tint le plus à cœur. Il assume notamment l'autocritique de ses propres personnages de fiction toujours fougueux, libres, éternels enfants mais qui ne peuvent construire une famille. De ce point de vue, le rôle dévolu à Gena Rowlands est plutôt ingrat autour du stéréotype de la femme au foyer qui n'a pas droit malheureusement à des dialogues plus nourris qui auraient donné plus de profondeur à son personnage symbole de tempérance, de résignation et tristement apolitique. Cependant, le symbole de cette épouse permet malgré tout d'entrevoir la destinée sans lendemain du protagoniste sur une piste tragique.

Il reste également, en plus d'une véritable déclaration d'amour au retour à la nature face à une explosion d'une modernité poursuivant son désir inlassable de conquête, une belle histoire entre un homme et sa jument des premiers aux derniers plans du film.

Illustration 2

Seuls sont les indomptés
Lonely are the Brave
de David Miller
Avec : Kirk Douglas (John W. Burns, dit « Jack »), Gena Rowlands (Jerri Bondi), Walter Matthau (le shérif Morey Johnson), Michael Kane (Paul Bondi), Carroll O'Connor (Hinton, le conducteur du camion), George Kennedy (le sherif-adjoint Gutierrez), William Schallert (Harry, adjoint du shérif Johnson), Karl Swenson (le prétendu « révérend » Hoskins incarcéré), William Mims (le premier policier qui arrête Jack dans le bar), Martin Garralaga (le vieil homme dans le bar latino), Lalo Ríos (un prisonnier), Bill Bixby (le pilote de l’hélicoptère), George Keymas (un policier), Harry Lauter (un policier dans le canyon), Bill Raisch (le manchot bagarreur), Dan Sheridan (Glynn, le policier amateur de BD), Vince St. Cyr (un prisonnier Navajo qui s'évade), Stuart Wade (un agent au poste de police), Charles Wagenheim (un prisonnier vagabond), Dan White (un prisonnier)
USA, 1962.
Durée : 103 min
Sortie en salles (France) : 26 août 1962
Sortie France du DVD : 9 juin 2022
Format : 2,35 – Noir & Blanc
Langues : anglais, français - Sous-titres : français.
Éditeur : Sidonis Calysta
Collection : Western de légende

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