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Sortie Blu-ray : Los Angeles Plays Itself de Thom Andersen
Inédit en salles en France, ce film sorti pour la première fois il y a deux décennies, est un véritable bijou merveilleux du cinéma qui s'adresse autant aux cinéphiles qui trouveront un plaisir ineffable à plonger dans près de trois heures d'extraits de films, que pour tous les curieux du rapport entretenu entre le réel et la fiction dans l'industrie cinématographique. Si Los Angeles, à travers Hollywood, semble l'une des villes les plus connues au monde, elle en est paradoxalement la plus ignorée par le cinéma hollywoodien qui ne s'en est servi que comme un décor fugace à mille lieues de sa propre réalité. Il faut aller chercher dans le cinéma néoréaliste des cinéastes des minorités ethniques comme notamment Charles Burnett pour le plus connu d'entre eux, pour découvrir enfin une ville qui dépasse les constructions de la fiction. Los Angeles est en fait pour Hollywood « LA », diminutif péjoratif et dépréciatif.
Cette analyse menée de manière profonde sur l'ensemble de l'histoire du cinéma, du moins jusqu'au début des années 1990, est aussi ambitieuse que rare et vraiment inédite. Les images choisies dans un montage composé pour la très grande majorité et presque exclusivement d'extraits de films, sont interrogées à partir de la réflexion proposée en voix off par son auteur-réalisateur. Il n'est pas question ici de suivre un « voyage dans le cinéma hollywoodien » à la manière de Martin Scorsese puisque les films mis en valeur importent plus pour leur lien avec Los Angeles comme sujet thématique : l'histoire du cinéma est implicite et n'est pas évoqué, ni les réalisateur derrière les films, à part quelques exceptions notables autour de films de cinéastes et de films clés sur le sujet. Ainsi, Chinatown (1974) de Roman Polanski, Blade Runner (1982) de Ridley Scott ou encore Assurance sur la mort (Double Indemnity, 1944) de Billy Wilder sont les trois films les plus régulièrement interrogés dans le film parce qu'ils questionnent la ville de Los Angeles au cœur même de sa mythologie. Une odyssée fascinante après laquelle le cinéma hollywoodien n'aura plus la même image.

Los Angeles Plays Itself
de Thom Andersen
USA, 2003.
Durée : 170 min
Sortie en salles (France) : inédit
Sortie France du Blku-ray : 5 septembre 2023
Format : 1,78 – Couleur
Langue : anglais - Sous-titres : français.
Éditeur : Carlotta Films
Bonus :
« The Tony Longo Trilogy » de Thom Anderson (HD, 2014, 14’04’, VOST)
Bande-annonce (HD, 1’22”, VOST)
le livret « Los Angeles Plays Itself - Réflexions » par Thom Andersen (30 pages)