Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

3673 Billets

6 Éditions

Billet de blog 7 septembre 2020

Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

New York eighties vu par Jackie Raynal

Deux courts métrages de Jackie Raynal réunis ici en une même édition DVD Re:Voir pour remettre en avant une figure du cinéma d’avant-garde entre New York et Paris.

Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
"Hotel New York" et "New York Story" de Jackie Raynal © Re:Voir

Sortie DVD : Hotel New York et New York Story de Jackie Raynal

Ces deux films réunis se finissent par les mêmes scènes pour la bonne raison que le premier film de 27 minutes avait pour but de développer le suivant plus long de 52 minutes. Cependant, si les deux films se terminent par les mêmes séquences, ils sont à appréhender indépendamment, d’autant plus que New York Story débute sur un détournement ludique et corrosif d’un hôtel tellement luxueux, qu’il vaut mieux ne pas se poser de question pour passer un agréable séjour (sic). Le ton est volontairement irrévérencieux en s’appuyant sur des prises de vues réelles du luxueux hôtel Plaza. Les situations ne se contentent pas d’être surréalistes mais viennent appuyer une critique profonde de ce qu’une société du spectacle de la mise en scène permanente vient sans cesse cacher. C’est aussi de cette manière que l’on peut interpréter l’histoire sur le ton résolument ludique mettant en scène Jackie Raynal dans le rôle d’une cinéaste française épouse de Sid, qui est aussi son époux complice derrière l’écran. En effet, lorsque le personnage de l’épouse qui possède un confort matériel certain, enfermé dans son rôle de femme au foyer rêve d’une liberté sexuelle, son époux libéral lui répond sans coup férir. Ainsi, l’institution du couple est tournée en dérision avec une vive malice à l’instar d’un hôtel de luxe trop parfait pour être honnête.

Jackie Raynal reprend ces séquences de vie de couple dans Hotel New York en enlevant les séquences de l’hôtel et en lui ajoutant une longue introduction quasi autobiographique à son propre personnage de cinéaste française perdue dans SoHo à travers son milieu artificiel de la critique et sa communauté artistique peu encline à la solidarité hospitalière. La tonalité du cinéma de Jackie Raynal est à la fois ludique et nourrie d’une analyse critique fine du milieu qu’elle connaît bien à New York. Et en tant que programmatrice du Carnegie Hall Cinema, elle dispose d’une place de choix pour saisir de près la scène du cinéma indépendant qu’elle ne manque pas de soutenir à cette époque, faisant le lien entre le cinéma de la Nouvelle Vague française où elle a été monteuse des films d’Éric Rohmer et de Jean-Daniel Pollet, et la nouvelle génération de cinéastes newyorkais de ce début des années 1980 où émerge notamment Jim Jarmush.

Le New York de Jackie Raynal se présente entre rêve et cauchemar, autour d’une visite impromptue et inattendue.

Illustration 2

Hotel New York
de Jackie Raynal
Avec : Jackie Raynal, Sid Geffen
USA, 1984.
Durée : 52 min
Sortie en salles (France) : 5 décembre 1984

New York Story
de Jackie Raynal
Avec : Jackie Raynal, Sid Geffen
USA, 1980.
Durée : 27 min

Sortie France du DVD : 17 juin 2020
Couleur et Noir & Blanc
Langue : anglais - Sous-titres : français.
Éditeur : Re:Voir
Bonus :
Livret

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.