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Billet de blog 10 septembre 2025

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Veuve, mais pas trop (Married to the Mob) de Jonathan Demme

Angela souhaite divorcer de son époux, tueur pour la mafia mais celui-ci est abattu par son chef Tony. Elle subit dès lors de ce dernier une entreprise de séduction oppressante et fait tout pour le fuir. Pendant ce temps, le FBI la surveille étroitement.

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Illustration 1
Veuve, mais pas trop Married to the Mob de Jonathan Demme © BQHL

Sortie Blu-ray : Veuve, mais pas trop de Jonathan Demme

Juste avant de réaliser le cultissime thriller policier Le Silence des agneaux (The Silence of the Lambs, 1991), Jonathan Demme signait une comédie policière d'une vivacité et d'une singularité hors normes. Le mélange entre comédie et film de mafia avec des morts réels peut surprendre et pourtant il était déjà au cœur de Certains l'aiment chaud (Some Like It Hot, 1959) de Billy Wilder. Jonathan Demme a très bien pu s'en inspirer d'autant plus qu'il accorde lui aussi dans son film une grande place à la musique et au travestissement.

En outre, le cinéaste soigne avec une très grande attention chacun de ses personnages et dès lors chacune de leur apparition devient savoureuse. Qu'il s'agisse de leurs costumes extravagants, de leur gestuelle et de leur langage, tout est au service d'une construction d'une personnalité singulière. Jonathan Demme s'attache également à développer un véritable vaudeville au sein de son intrigue où les scènes comiques et dramatiques se succèdent. Quant aux scènes d'action, une surprenante influence encore inédite dans le cinéma made in USA à cette époque, est issue de Hong-Kong et des célèbres duels avec plusieurs pistolets en mains tournés au ralenti évoquant John Woo.

Ainsi, Jonathan Demme manifeste une cinéphilie éclectique capable d'en faire une brillante synthèse au profit de la mise en scène de son film. Si l'approche vaudevillesque sur fond de milieu mafieux peut paraître un argument superficiel, elle permet en revanche de tourner en dérision ce milieu par ses outrances, son manque de goût, son machisme et sa profonde hypocrisie. Dean Stockwell compose un chef mafieux très personnel et singulier, qui ne se contente jamais de singer des modèles qui se sont imposés surtout depuis le succès du Parrain de Coppola.

Par ailleurs, la thématique d'une protagoniste qui se retrouve l'objet de toutes les surveillances possibles des hommes qui imposent tous leur male gaze est une réflexion particulièrement pertinente qui traverse tout le film.

Illustration 2

Veuve, mais pas trop
Married to the Mob
de Jonathan Demme
Avec : Matthew Modine (Mike Downey), Michelle Pfeiffer (Angela de Marco), Mercedes Ruehl (Connie Russo), Dean Stockwell (Tony « The Tiger » Russo), Alec Baldwin (« Cucumber » Frank de Marco), Paul Lazar (Tommy Boyle), Charles Napier (Ray, le coiffeur d'Angela), Joan Cusack (Rose), Ellen Foley (Theresa), O-Lan Jones (Phyllis), Oliver Platt (Ed Benitez), Frank Ferrara (Vinnie « The Slug »), Frank Gio (Nick « The Snake »), Gary Howard Klar (Al « The Worm »), Nancy Travis (Karen Lutnick), Chris Isaak (le clown), Roma Maffia (la cliente d'Angie), Sister Carol East (Rita Harcourt), David Johansen (le prêtre), Obba Babatundé (le visage de la justice), Tracey Walter (« Chicken » Lickin), Trey Wilson (Franklin), Al Lewis (l'oncle Joe Russo), Gary Goetzman (le pianiste), Colin Quinn (l'inspecteur de la brigade criminelle), Kenneth Utt (l'agent du FBI), Ellie Cornell (la journaliste autoritaire), Todd Solondz (le journaliste bizarre), Joe Spinell (Leonard « Tiptoes » Mazzilli)
USA – 1988.
Durée : 103 min
Sortie en salles (France) : 18 janvier 1989
Sortie France du Blu-ray : 26 août 2025
Format : 1,85 – Couleur
Langues : anglais, français - Sous-titres : français.
Éditeur : BQHL Éditions

Bonus :
Entretien avec Rafik Djoumi, journaliste (30’)

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