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Cédric Lépine : En quoi consiste le prix de la Fondation Gan ?
Frédéric Farucci : C'est une dotation d'un montant de 50 000 euros pour la production et de 3 000 euros pour le cinéaste. Ce n'est pas une somme énorme au regard d’un budget de long métrage mais ce prix, décerné à un premier ou un deuxième film a une grande valeur car il est très suivi par l'ensemble de la profession. Il constitue un véritable label de qualité.
C. L. : Lorsque vous avez vous-même été lauréat de ce prix sur le projet du Mohican, comment cela s’est passé ?
F. F. : Ce prix a eu beaucoup d’influence parce qu’il a été le premier financement obtenu sur le film. Cela nous a donné de la visibilité et cela nous a aussi donné confiance pour la suite.
C. L. : Est-ce que dialoguer avec des porteurs de projets, lorsque vous êtes vous-mêmes cinéaste, facilite l’échange ?
F. F. : Peut-être. Les cinéastes ont une sensibilité particulière à la mise en scène. Nous cherchons toujours à comprendre la forme qui naîtra du scénario que nous avons lu et les échanges portent forcément là-dessus.
J’avais apprécié, en tant que candidat, d’avoir une vraie conversation de cinéma avec le jury de l’époque, où il avait été essentiellement question d’enjeux de mise en scène, de décors, de casting.
L’une des forces de la Fondation Gan est d’offrir aux finalistes un oral de 25 minutes. Cela laisse du temps pour échanger autour du projet. Ce n'est pas la course. On a le temps de mettre en place une vraie discussion entre professionnels.
Et c'est ce que j'ai essayé de reproduire cette année, en faisant en sorte que les équipes productrices, producteurs, cinéastes se sentent à l'aise pour pouvoir parler de leur vision du film et, encore une fois, de mise en scène, de partis-pris formels. C’est particulièrement important car la présélection se fait sur scénario, qui n’est qu’un document provisoire.
C. L. : Qu'est-ce qui vous a touché dans les projets que vous avez découverts ?
F. F. : Je me répète mais pour moi c’est avant tout la proposition de cinéma qu’ils portaient en germe.
Ensuite, nous avons été séduits par des projets qui parlent de notre époque. À titre personnel, en tant que cinéaste, j'ai besoin qu'il y ait une dimension politique dans mes films. Cela influence forcément ma façon de lire les projets des autres.
Enfin, la rencontre avec les duos ou trios, productrices, producteurs, cinéastes a été capitale. On ressent à quel point certaines équipes sont particulièrement habitées par le projet qu'elles portent et à quel point elles ont une vision claire de leur film.
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Cette année, le jury de l’Aide à la Création était présidé par le cinéaste Frédéric FARRUCCI avec, à ses côtés, Claire PAOLETTI (scénariste, productrice et réalisatrice), Denis ROSTEIN (Directeur général de Universciné), Richard SIDI (Directeur de La Maison du Film) et Dominique HOFF (Déléguée générale de la Fondation Gan).
Deux commissions ont été organisées en 2025 et 116 scénarios étudiés (comprenant 73% de premiers longs-métrages, 27% de seconds et 46% de projets proposés par des réalisatrices).
Quatre cinéastes ont été récompensés :
Nyima Cartier pour son projet CHIEN NOIR ; premier long métrage
Produit par Joséphine Mourlaque et Antoine Salomé (Mabel Films) & par Marc-Antoine Robert et Xavier Rigault (247 Films)
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Lila Pinell pour son projet SHANA ; premier long métrage de fiction en solo
Produit par Emmanuel Chaumet (Ecce Films) & par Charles Gillibert (CG Cinéma)
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Guillaume Renusson pour son projet 43, deuxième long métrage
Produit par Pierre-Louis Garnon (Baxter Films) & Frédéric Jouve (Les Films Velvet)
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Hélène Rosselet-Ruiz pour son projet LE TRIANGLE D’OR ; premier long métrage
Produit par Marie-Ange Luciani (Les Films de Pierre)
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Dans le cadre de son Aide à la Diffusion, la Fondation a attribué un Prix à la Diffusion aux films :
LEFT-HANDED GIRL de Shih-Ching Tsou et OLIVIA d'Irene Iborra Rizo. D’un montant de 20 000 €, le Prix Fondation Gan à la Diffusion a été remis respectivement aux distributeurs français, Le Pacte et KMBO.