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L’an dernier à l’issue du festival de Cannes, les ministères de la Culture et du Travail ainsi que le CNC nous avaient notifié ne pas pouvoir accéder à notre revendication première de bénéficier du régime de l'intermittence, car l'accès à celui-ci pour les métiers des festivals de cinéma et d'audiovisuel ne pouvait se faire qu'après les avoir dotés d'une convention collective adéquate.
Pour ce faire, et que le processus aboutisse au plus vite, un haut fonctionnaire a été missionné par l'État pendant 6 mois afin d'accompagner les partenaires sociaux dans leurs négociations.
Le collectif représenté par les syndicats de salarié.es (CFDT, CGT, FO et CFTC) et les directions de festivals représentées par la FICAM se sont ainsi attelés à la rédaction d’un avenant « Festival de Cinéma et d’audiovisuel » à la Convention Collective des Entreprises au Service de la Création et de l'Événement (ESCE).
Après 6 mois de négociations, cet avenant a été signé en décembre dernier par l’ensemble des partenaires sociaux. Côté patronat : la FICAM, le SYNPASE et LEVENEMENT, côté organisation syndicale : F3C - CFDT, CGT Spectacle, SPIAC – CGT, SNRT- CGT Audiovisuel, SNAJ - CFTC.
L’objectif était pour tout le monde de définir et d’encadrer le secteur des festivals de cinéma et audiovisuel, le doter d’une grille de salaire et d’une liste de fonctions pour à la fois réguler les périodes travaillées, mais aussi et surtout pour trouver une solution pour les périodes indemnisées.
Il s'agissait de définir une liste de fonctions éligibles au régime de l'intermittence qui puisse intégrer la liste 4 (Prestation au service de la création et de l'événement) de l'annexe 8 de l'assurance chômage afin de permettre à nos métiers de sortir de la précarité engendrée par les réformes de l'assurance chômage de 2021.
Le mois dernier c’est la direction générale du travail qui a validé cet accord de branche, avec une parution au JO le 5 avril 2025. Tout le long de ce processus, syndicats, organisations patronales et représentants du ministère nous ont assuré que la modification de la liste des métiers serait ensuite une formalité administrative.
Le 1er mai l’avenant a donc été étendu à l’ensemble des festivals de cinéma et d’audiovisuel.
À ce stade il ne restait plus qu’une chose pour que les travailleurs et travailleuses de festival de cinéma et d’audiovisuel soient réintégrés au régime de l’intermittence : actualiser la liste 4 de l’annexe 8 de l’assurance chômage.
Le 23 avril c’est donc entre les mains de l’UNEDIC que s’est retrouvée la liste des métiers. Lors de cette réunion, les partenaires sociaux ne sont pas parvenus à s'entendre. Le processus est donc pour le moment interrompu.
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Après un an de travail, nous sommes aujourd’hui dans l’incompréhension. Beaucoup d’entre nous ont tenu un an de plus, enchaînant contrats courts et périodes chômées avec des montants réduits à peau de chagrin, avec l’espoir qu’une solution était en passe d’être trouvée.
Ce sont des centaines d’entre nous qui attendent que le processus administratif aboutisse.
Ce sont des dizaines de festivals qui attendent eux aussi de pouvoir assurer à leurs salarié.es qui travaillent de manière intermittente, un contrat adapté à leurs métiers.
Nous appelons donc à la mobilisation de tous·tes les travailleurs et travailleuses encore une fois, parce que si nous ne pouvons pas vivre de nos métiers, quel avenir pour les festivals?
Le collectif Sous les écrans la dèche
PRESS RELEASE
Call for action
STILL CLINGING PRECARIOUSLY TO JOBS BEHIND THE SCREENS
One year ago, we mobilized to obtain better working conditions and, notably, to regain “intermittent employee” status for thousands of French film-festival workers. We wish we could announce that our voices had been heard. True, the first step towards organizing our branch has been taken. But the “intermittent employee” status that would entitle us to unemployment and retirement benefits remains out of reach.
Last year, after the Cannes Film Festival, the Ministries of Culture and Labor and the CNC notified us that our demand for “intermittent employee” status had been denied. They said that we could obtain the right to this type of job contract only after we drafted an appropriate collective bargaining agreement and submitted it to the government.
An official was appointed to expedite matters. He mediated six months of negotiations between festival workers, trade unions, festival organizers, and government agencies.
The four major trade unions (the CFDT, CGT, FO, and CFTC) and the management of the festivals, represented by FICAM, applied themselves to drafting an amendment covering “Film and TV Festivals,” to be appended to the collective bargaining agreement existing for ESCE (Entreprises au Service de la Création et de l'Événement: Services Required for Staging Events and Shows).
After 6 months of talks, the amendment was signed in December of 2024 by all of the parties concerned. Management was represented by the FICAM, the SYNPASE, and LEVENEMENT; labor, by the following unions: F3C, CFDT, CGT Spectacle, SPIAC – CGT, SNRT- CGT Audiovisuel, and SNAJ - CFTC.
The goals sought by all the parties were to define and structure the film and TV festival sector, and to establish job definitions and pay scales. These specifications would make it possible not only to regulate periods of employment, but also, and especially, to set up unemployment compensation for temporary or “intermittent” festival workers.
A list of the job titles eligible for intermittent status had to be defined. These titles would then be integrated into List 4 of services required for the staging of creations and events (Prestation au service de la création et de l'événement), part of Appendix 8 of French unemployment insurance legislation. Our livelihoods, endangered by 2021 unemployment insurance reforms, would no longer be so precarious.
On April 5, 2025, the General Labor Authority approved the branch agreement, with a publication in the Journal Officiel legislative record. Throughout the process, we had been assured by unions, management organizations, and government representatives that modifying the list of job titles would merely be an administrative formality.
On May 1st, the amendment was therefore extended to all film and TV festivals.
At this point, only one hurdle remained. Film and TV festival workers would regain their “intermittent worker” rights as soon as List 4 of Appendix 8 of the unemployment insurance laws was updated.
On April 23, the list of trades was submitted to the UNEDIC, the French government agency that regulates unemployment insurance. However, at this meeting, the parties involved failed to reach an agreement. As a result, festival workers’ access to intermittent status was abruptly blocked for the foreseeable future.
After a year of intense efforts, we are baffled and indignant. Many of us had eked out a meagre living all year, stretching thin salaries and compensation even thinner, hoping that the predicament was in the process of being solved.
Hundreds of us are waiting for the administrative process to be completed.
Likewise, dozens of festivals are waiting to be able to offer employees who work for them only intermittently an appropriate job contract.
This is a second call to action for all workers. If workers cannot earn a decent living from the jobs they do at festivals, how will the festivals keep going?
The collective Sous les écrans la dèche