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À propos de l'édition DVD : La Grenadière de Kôji Fukada
Après avoir réalisé en 2004 un premier long métrage autoproduit pour l’équivalent de 2000 euros, Kôji Fukada est engagé par la célèbre société de production d’animation « Toei Animation » afin d’expérimenter un nouveau concept : le ganimé, terme issu de l'association du mot "Ga" (peinture) et "Nime" (animation). Ainsi, Kôji Fukada décide d’adapter une nouvelle d’Honoré de Balzac, La Grenadière (1832), à partir des tableaux du peintre Ken Fukazawa, réalisés spécialement pour le film. Cela produit ainsi une riche rencontre des expressions artistiques, entre littérature, cinéma d’animation et peinture. Le film gagne d’autant plus à être connu qu’il témoigne de la prodigieuse inspiration du cinéma d’animation japonais qui ne se limite pas aux traits caractéristiques du graphisme typique du manga. En adaptant Balzac Kôji Fukada clame sa passion pour la Nouvelle Vague puisque Balzac a été une référence majeure pour ces cinéastes français, à l’heure où le cinéaste débutait une carrière fructueuse (Au revoir l’été, Sayonara, Harmonium…) et s’inscrit dans le mouvement d’un renouveau du cinéma japonais indépendant aux côtés de Katsuya Tomita (Saudade, Bangkok Nites) ou de Kazuhiro Soda (Compaign). Le peintre Ken Fukazawa qui est venu visiter en France la maison de La Grenadière, retranspose l’univers des drames feutrés et intimistes des milieux bourgeois typiques de Balzac, en s’inspirant avec subtilité à la fois de Delacroix et d’Ingres. On retient surtout de cette délicate retransposition un trait pictural résolument impressionniste, qui effleure la représentation des êtres à l’instar de ce personnage central de mère mystérieuse et de ses deux enfants. Une habile, subtile et romanesque adaptation !

La Grenadière
de Kôji Fukada
Japon – 2006.
Durée : 48 min
Sortie en salles (France) : inédit
Sortie France du DVD : 20 mars 2016
Couleur
Langue : japonais - Sous-titres : français.
Éditeur : Les Films du Paradoxe