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Billet de blog 14 novembre 2025

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La Vie, l’amour, les vaches (City Slickers) de Ron Underwood

Trois amis de longue date se retrouvent à partager un séjour dans le rôle de cow boy à la campagne accompagnant un troupeau de vaches, dans le but de redonner de l’enthousiasme à l’un d’eux en pleine crise existentielle.

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Illustration 1
La Vie, l’amour, les vaches City Slickers de Ron Underwood © Bubbel Pop' Édition

Sortie du combo Blu-ray/DVD : La Vie, l’amour, les vaches de Ron Underwood

Les éditions Bubbel Pop' Édition après Stay Hungry, In Bed with Madonna, Requiem for a Dream, continuent d’explorer les œuvres cultes de l’histoire du cinéma nord-américain avec La Vie, l’amour, les vaches (City Slickers, 1991) de Ron Underwood qui fut un véritable succès populaire dans son pays de production mais un peu boudé du public français au moment de sa sortie en salles. Ainsi, cette nouvelle édition prestige et soignée vise à offrir une nouvelle opportunité de découvrir ce film avec un recul rétrospectif, rappelant le goût dans les années 1990 pour un retour au western classique revisité. Avant Impitoyable (Unforgiven, 1992) de Clint Eastwood, le film de Ron Underwood sous la forme d’une comédie légère contemporaine sans prétention, salluait les valeurs profondes du retour aux sources d’une identité masculine américaine forgée dans le western.

C’est bien la virilité qui est en question ici et les trois personnages citadins attendent de renaître au contact des traditions transmises par une figure iconiques du western même s’il n’a occupé que des seconds rôles : Jack Palance. La confrontation entre Jack Palance et Billy Crystal est d’ailleurs attendue comme un véritable enjeu de l’intrigue, chacun avec des registres différents, entre la spontanéité des blagues de l’un et le hiératisme de l’autre. Le casting est de ce point de vue réussi même si la synergie entre les trois acteurs masculins principaux n’est guère convaincante car ne générant pas des moments inoubliables. La faute est due à l’omniprésence de Billy Cristal, également producteur exécutif du film, qui n’offre pas beaucoup aux autres personnages l’opportunité d’exister par eux-mêmes.

Quant au point de vue des femmes, il est non seulement inexistant mais le peu qu’il en reste est parasité par un regard masculin univoque et sans contradiction. La crise masculine touche principalement une classe sociale au confort économique, n’hésitant pas à discriminer par la mise en scène de la grossièreté, un ouvrier du bâtiment dans la présentation de sa profession devant un public scolaire.

Quant à la réalisation, Ron Underwood se laisse aller à illustrer le scénario sans proposition d’écriture filmique mais en saluant à divers moments les clins d’œil aux références du western classique à commencer par la Rivière rouge (Red River, 1947) d’Howard Hawks, explicitement cité.

L’édition du combo Blu-ray/DVD est de son côté soignée avec un livret explicatif des conditions historiques de réalisation mais aussi de nombreux bonus.

Illustration 2

La Vie, l’amour, les vaches
City Slickers
de Ron Underwood
Avec : Billy Crystal (Mitch Robbins), Daniel Stern (Phil Berquist), Bruno Kirby (Ed Furillo), Patricia Wettig (Barbara Robbins), Helen Slater (Bonnie Rayburn), Jack Palance (Curly Washburn), Noble Willingham (Clay Stone), Tracey Walter (Cookie), Josh Mostel (Barry Shalowitz), David Paymer (Ira Shalowitz), Bill Henderson (Ben Jessup), Jeffrey Tambor (Lou), Phill Lewis (Steve Jessup), Kyle Secor (Jeff), Yeardley Smith (Nancy), Robert Costanzo (Sal), Lindsay Crystal (Holly Robbins), Jake Gyllenhaal (Danny Robbins), Jayne Meadows (Mme Robbins, la mère de Mitch)
USA – 1991.
Durée : 113 min
Sortie en salles (France) : 4 septembre 1991
Sortie France du combo Blu-ray/DVD : 29 octobre 2025
Format : 1,85 – Couleur
Langues : anglais, français - Sous-titres : français.
Éditeur : Bubbel Pop' Édition

Bonus :
« Retour en selle : Revisiter ‘La Vie, l’amour… les vaches’ » : Making of (« Back in the Saddle: Revisiting City Slickers », 2008, 28’59”, VOST)
2 scènes coupées présentées par Ron Underwood, Lowell Ganz et Babaloo Mandel (2’48”, VOST)
« L’Écriture de ‘La Vie, l’amour… les vaches’ » (« Bringing in the Script: Writing City Slickers », 2008, 20’59”, VOST)
« Une ôde à Norman » (« An Ode To Norman: The Unsung Star of City Slickers », 2008, 6’04”, VOST)
« Jack Palance, l’homme derrière le mythe » par Yves Chevalier, producteur (2025, 20’26”)
« ‘La Vie, l’amour… les vaches’, un western testamentaire » par Jacques Demange (9’54”)

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