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Billet de blog 17 décembre 2025

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Dragon est de retour (Drak sa vracia) d’Eduard Grecner

Accusé d’être à l’origine de catastrophes naturelles de la part de villageois superstitieux, un homme est violemment chassé de son lieu de vie. Son retour quelques années plus tard fait craindre à beaucoup une vengeance alors qu’il propose de retrouver un troupeau de vaches disparu.

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Illustration 1
Dragon est de retour Drak sa vracia d’Eduard Grecner © Artus Films

Sortie Blu-ray/DVD : Dragon est de retour d’Eduard Grecner

Cette nouvelle édition d’Artus Films permet de lever le voile sur un visage méconnu de ce que l’on a appelé la « Nouvelle Vague tchèque » portée par Miloš Forman, Věra Chytilová, Jiří Menzel, Ivan Passer, etc. En effet, le cinéaste Eduard Grecner a été oublié des critiques et des historiens du cinéma en France peut-être parce qu’il ne répondait pas aux attentes de ladite Nouvelle Vague tchèque dans laquelle lui-même avoue ne pas se reconnaître notamment autour de l’importance apportée à la psychologie des personnages.

Ainsi, Eduard Grecner dans son troisième long métrage (selon Imdb) Dragon est de retour (Drak sa vracia, 1968) construit une mise en scène hybride entre une représentation d’une mythologie locale à la frontière du fantastique et un drame psychologique intérieur se référant davantage à Alain Resnais et Michelangelo Antonioni. De manière avant-gardiste, le cinéaste tchèque fait ainsi se rencontrer L’Année dernière à Marienbad (1961)avec le folk horror de The Wicker Man (1973) de Robin Hardy. La force de la mise en scène doit beaucoup également en plus des effets de ralentis, de cadrage et d’une direction d’acteurs sans la moindre faiblesse, à l’interprétation du charismatique Radovan Lukavský qui sait générer une force intérieure profonde pour donner dans chacune de ses scènes une densité à son personnage.

De même, Eduard Grecner réussit à générer une même inquiétude dans l’étrangeté des lieux dans un cadre rural à la montagne qu’Antonioni en milieu urbain. Ainsi, le film offre une force d’attraction dans chacune de ses scènes qui n’a rien perdu de sa singulière expressivité un demi-siècle plus tard.

L’édition bénéficie en outre en bonus des analyses et des informations de Rastislav Steranka, en charge depuis 2017 du Slovak Film Institute, en plus de la présentation du très sympathique cinéphile Christian Lucas.

Illustration 2

Dragon est de retour
Drak sa vracia
d’Eduard Grecner
Avec : Radovan Lukavský (Dragon), Gustáv Valach (Simon), Emília Vásáryová (Eva), Viliam Polónyi (le maire du village), Jela Buckova (Zoska), Pavol Chrobák (Mlcúch), Mikulás Ladizinský (Vrtich), Ivan Macho (un homme au bar), Jan Pelech (Kubus, le pasteur), Jozef Cierny, Ján Mildner, Andrej Mojzis, Ludovit Reiter, Stefan Kvietik, Milan Mach, Elena Soltésová
Tchécoslovaquie – 1968.
Durée : 84' (1h24)
Sortie en salles (France) : inédit
Sortie France du Blu-ray/DVD : 2 décembre 2025
Format : 1,66 – Noir & Blanc
Langue originale : slovaque - Sous-titres : français.
Éditeur : Artus Films

Bonus :
« L’Enfer c’est les autres » par Rastislav Steranka (« Hell is Other People », 2022, 5’05”, VOST)
« Un documentaire autour du film » avec Eduard Grečner (« A Documentary about The Film », 2022, 18’32”, VOST)
Présentation du film par Christian Lucas (2025, 35’15”)
Galerie d’affiches et de photos (1’42”)

https://artusfilms.com/products/dragon-est-de-retour

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