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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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Billet de blog 20 juillet 2025

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"Goldfinger" de Guy Hamilton

James Bond chargé de surveiller le milliardaire obsédé par l'or Auric Goldfinger, découvre peu à peu une énorme machination criminelle.

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Illustration 1
Goldfinger de Guy Hamilton © MGM / United Artists

Sortie de l'édition 4K Ultra HD, Blu-ray - Boîtier SteelBook limité : Goldfinger de Guy Hamilton au sein du coffret « James Bond 007 - La Collection Sean Connery - 6 films »

Troisième volet des aventures de James Bond où fort du succès rencontré par son personnage, l'agent secret rend encore plus explicite son machisme misogyne décomplexé, en s'adressant de la sorte à la jeune femme en petite tenue qui le massait : « dis au revoir au monsieur, maintenant nous allons parler entre hommes » avant de lui appliquer vigoureusement une main aux fesses. Le dénouement de l'histoire prouvera en outre que son attitude de mâle conquérant forçant les rencontres féminines lui permettra rien moins que réussir sa mission et sauver l'équilibre géopolitique du monde et la prééminence de l'économie nord-américaine. De là à justifier une fois encore le conservatisme patriarcal, c'est encore un pas largement franchi. Tandis que la scène la plus effrayante pour le personnage est cette confrontation au laser qui aurait pu l'émasculer avant de le faire mourir.

Le fétichisme de James Bond se poursuit notamment avec l'arrivée de sa voiture truffée de gadgets dont il usera comme un enfant gâté jusqu'à la destruction dudit jouet. Le rythme du récit s'installe au fil d'aventures situées entre plusieurs pays, des USA à la Suisse et réciproquement, avec une entrée au prégénérique au Mexique. Des petites touches d'humour et d'auto-dérision commencent à apparaître avec la première apparition de James Bond en homme-grenouille avec un faux canard sur la tête pour passer inaperçu ! Peu après, quittant sa combinaison sous-marine, il apparaîtra avec ses excès habituels en smoking prêt à rejoindre la haute société tout en restant impassible à une explosion qu'il a lui-même déclenchée. Ainsi, la fibre parodique n'est pas bien loin.

La mise en scène du grand méchant ne joue pas sur le suspense de son apparition puisqu'il apparaît très vite, isolé et d'un comportement mesquin. Son personnage va ainsi évoluer tout au long du film jusqu'à présenter sa mégalomanie sans limite. C'est la première fois par rapport aux deux précédents épisodes que l'antagonisme de James Bond occupe une place aussi prépondérante dans un dialogue nourri tout au long de l'intrigue, renforçant une place qui effectivement paie. L'esprit de l'enquête est en revanche abandonnée car les révélations se feront au fur et à mesure alors que James Bond se contente de se retrouver au bon endroit, au bon moment.

Les scènes d'action comprenant des combats au corps à corps sont multipliées comme le témoignage de la leçon tirée de Bons baisers de Russie (From Russia with Love, 1963). Il n'existe pas de temps morts dans une succession de combats pour se maintenir en vie de la part du héros. Les craintes de la Guerre Froide se retrouvent repoussées à mille lieues alors que la crise des missiles à Cuba a eu lieu peu de temps avant le tournage. La menace ne provient plus ici ni d'un camp ni de l'autre entre les USA et l'URSS, tandis que dans la dernière scène au moment où il s'enfuit, Goldfinger annonce qu'il se rend à Cuba. La saga s'attache notamment avec cette attention portée au Fort Knox à démontrer le soutien du Royaume-Uni avec les USA, dans une vision géopolitique ultra simpliste, tandis que la Suisse pose la question de l'origine trouble de certaines fortunes marquées par l'héritage du nazisme.

La chanson-titre interprétée par Shirley Bassey offre quant à elle une dimension iconique encore rarement vue jusque-là, destinée là aussi à un usage intensif à l'avenir.

Illustration 2

Goldfinger
de Guy Hamilton
Avec : Sean Connery (James Bond), Honor Blackman (Pussy Galore), Gert Fröbe (Auric Goldfinger), Shirley Eaton (Jill Masterson), Tania Mallet (Tilly Masterson), Harold Sakata (Oddjob), Bernard Lee (« M »), Martin Benson (M. Solo), Cec Linder (Felix Leiter), Lois Maxwell (Miss Moneypenny), Austin Willis (M. Simmons, un homme pigeonné aux cartes par Goldfinger), Bill Nagy (Jed Midnight, un gangster), Michael Mellinger (Kisch, un allié de Goldfinger), Peter Cranwell (Johnny, le collègue de Felix Leiter), Nadja Regin (Bonita, une maîtresse de Bond au Mexique), Richard Vernon (le colonel SmithersBurt Kwouk (M. Ling), Desmond Llewelyn (« Q »), Mai Ling (Mei-Lei), Varley Thomas (Old Lady, la garde-barrière aux entrées de l'usine suisse de Goldfinger), Margaret Nolan (Dink, la masseuse de Bond à Miami), Robert MacLeod (l'expert-scientifique atomique), Victor Brooks (Blacking, le gérant du club de golf de Goldfinger), Alf Joint (Capungo, le tueur à gages au Mexique), Gerry Duggan (Hawker, le caddie de James Bond), Hal Galili (Jack Strap, un gangster), Raymond Young (Sierra, le contact de Bond au Mexique), Tricia Muller (SydneyDenis Cowles (Brunskill, le majordome du Colonel Smithers), Garry Marshall (un gangster), Aleta Morrison (Denise, le leader du Flying Circus Pilot), Bob Simmons (James Bond pendant la séquence du Gunbarrel (caméo)Michael G. Wilson (un soldat ennemi à Fort Knox), Paul Carpenter (un général américain à l'aéroport)
Royaume-Uni – 1964.
Durée : 105 min
Durée totale : 582' (9h42)
Sortie en salles (France) : 30 juillet 1964
Sortie France de l'édition 4K Ultra HD, Blu-ray - Boîtier SteelBook limité : 9 juillet 2025
Format : 1,75 – Couleur
Éditeur : MGM / United Artists
Distributeur : Warner Bros. Home Entertainment France

Contient :
les 4K Ultra HD de :
James Bond 007 contre Dr No (1.75)
Bons baisers de Russie (1.75)
Goldfinger (1.75)
Opération tonnerre (2.35)
On ne vit que deux fois (2.40)
Les Diamants sont éternels (2.40)
les Blu-ray (VF DTS 5.1 / VOST DTS-HD MA 5.1) de :
James Bond 007 contre Dr No (1.75)
Bons baisers de Russie (1.75)
Goldfinger (1.75)
Opération tonnerre (2.35)
On ne vit que deux fois (2.40)
Les Diamants sont éternels (2.40)
un certificat d’authenticité numéroté sur 15 300 exemplaires

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