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Billet de blog 24 avril 2014

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À la recherche du souffle épique : Le Hobbit, deuxième partie

Sortie DVD de Le Hobbit : la désolation de Smaug, de Peter JacksonBilbon Sacquet, le magicien Gandalf et la compagnie des Nains menée par Thorin Écu de Chêne poursuivent leur quête. Ils s’approchent du but mais doivent traverser une dangereuse forêt. Quant à Gandalf, il doit les quitter pour découvrir qui est le mystérieux Nécromancien.

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Sortie DVD de Le Hobbit : la désolation de Smaug, de Peter Jackson

Bilbon Sacquet, le magicien Gandalf et la compagnie des Nains menée par Thorin Écu de Chêne poursuivent leur quête. Ils s’approchent du but mais doivent traverser une dangereuse forêt. Quant à Gandalf, il doit les quitter pour découvrir qui est le mystérieux Nécromancien.

Illustration 1

Ce deuxième volet poursuit les aventures du Hobbit avec le même rythme que le premier volet, les aventures rencontrées en chemin par la troupe ne cessant de se succéder. Dorénavant Bilbon est détenteur de l’anneau et garde jalousement ce secret. Il a fait ses preuves auprès des autres guerriers et ne cesse de les sauver de situations périlleuses. De son côté, Gandalf part affronter une puissante force maléfique. La compagnie des Nains est toujours solidaire de son chef obstiné, refusant toute tractation en quelque circonstance et obsédé par l’histoire de sa famille. Des Elfes d’une très grande efficacité au combat apparaissent : Legolas et Tauriel. Une histoire d’amour voit le jour entre un Nain et une Elfe. Un charismatique Bard, de la communauté des hommes, semble être l’espoir de toute une population placée sous la coupe toute puissante d’un roi. Ajoutons à cela le réveil du dragon Smaug. Dans ce deuxième épisode, de nouveaux personnages apparaissent, que l’on imagine jouer un rôle prépondérant dans la suite du récit. Alors que l’univers est bien connu, le réalisateur poursuit son récit en soignant la présentation de ses nouveaux personnages. C’est ce qui fait l’un des principaux intérêts de cette histoire, alors que les aventures, les combats sont redondants, répétitifs et ne présentant parfois guère d’enjeux, puisque nos héros survivent sans difficultés aux combats les plus mortels. Restent quelques moments de bravoure comme cette poursuite-combat en tonneaux qui est une véritable trouvaille d’un point de vue chorégraphique et du récit lui-même, insinuant une dose d’humour dans un univers sombre et grave. Le talent de Peter Jackson se manifeste dans sa capacité à assumer ce récit fleuve, en dosant humour, gravité, épopée et réel intérêt pour chacun de ses personnages. En revanche, le film souffre de l’importance de ses moyens financiers : disposant de toutes les merveilles de la technologie moderne, le film abuse de tous les mouvements de caméra possibles, de plans d’ensemble filmés à l’hélicoptère, aux insectes filmés de très près. La musique orchestrale est omniprésente pour accentuer et « sursurligner » chaque déclinaison du récit. L’émerveillement technologique du cinéaste peut parfois mettre à distance le récit lui-même. La figuration est des plus triste : dans le monde des hommes, à Lacville, les habitants ne sont là que pour signifier la foule, alors même qu’un mouvement pour un régime moins monarchique et plus démocratique semble se mettre en place. Filmer une foule d’individus comme un décor de troisième plan crée une hiérarchie entre les individus et méprise toute valeur démocratique : la forme du film ne rejoint pas ici les valeurs prônées. Le décor de cette ville est d’ailleurs le moins travaillé de tout le film, passant d’appartements royaux style Renaissance alors que l’ensemble du film se situe davantage dans une univers anhistorique, et les rues semblant trop artificielles (c’est bien un des lieux du film qui semble le moins intéresser le cinéaste). Il manque en outre à cet épisode, un événement marquant comme avait pu l’être dans le premier épisode la rencontre avec Gollum. Il y a bien Smaug et Sauron, mais ils n’interagissent pas suffisamment avec les autres personnages pour faire de ces scènes des moments mémorables. Au final, le film se laisse regarder sans déplaisir, sans ennui, mais sans le souffle épique que l’on pouvait être en droit d’attendre. Tout le film se construit comme si le troisième et dernier épisode allait concentrer et révéler tous les moments de bravoure, chaque personnage se révélant enfin à lui-même. Des promesses qui tiennent le spectateur d’un épisode à un autre mais qui joue trop souvent avec son propre immédiate insatisfaction.

Illustration 2

Le Hobbit : la désolation de Smaug

The Hobbit : The Desolation of Smaug

de Peter Jackson

Avec : Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage, Ken Stott, Graham McTavish, William Kircher, James Nesbitt, Stephen Hunter, Dean O'Gorman, Aidan Turner, John Callen, Peter Hambleton, Jed Brophy, Mark Hadlow, Adam Brown, Benedict Cumberbatch

États-Unis - Nouvelle-Zélande, 2013.

Durée : 155 min

Sortie cinéma (France) : 11 décembre 2013

Sortie France du DVD : 16 avril 2014

Format : 2,40 – Couleur - Son : Dolby Digital 5.1.

Éditeur : Warner Bros

Bonus :

« La Nouvelle-Zélande : pays de la Terre du Milieu, partie 2 » (7’ - VOST)

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