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Billet de blog 24 août 2015

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La grande aventure des minuscules

Sortie DVD de Minuscule. La Vallée des fourmis perdues, de Hélène Giraud, Thomas SzaboUn couple d'humains quitte subitement son pique-nique en pleine nature. En leur absence, divers insectes s’activent dès lors sur la grande nappe pour s’accaparer différentes victuailles. Une boîte à sucres reçoit toute l’attention d’un groupe de fourmis noires. Il se trouve qu’une petite coccinelle qui ne retrouve plus ses parents s’y trouve. Ensemble, ils vont vivre de grandes aventures.

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Illustration 1
© Éditions Montparnasse

Sortie DVD de Minuscule. La Vallée des fourmis perdues, de Hélène Giraud, Thomas Szabo

Un couple d'humains quitte subitement son pique-nique en pleine nature. En leur absence, divers insectes s’activent dès lors sur la grande nappe pour s’accaparer différentes victuailles. Une boîte à sucres reçoit toute l’attention d’un groupe de fourmis noires. Il se trouve qu’une petite coccinelle qui ne retrouve plus ses parents s’y trouve. Ensemble, ils vont vivre de grandes aventures.

Après le succès des multiples saisons de la série télévisée Minuscule, nos chers amis les insectes s’offrent une grande aventure sur grand écran. On retrouve la même équipe technique sous la houlette des réalisateurs Hélène Giraud et Thomas Szabo. Le procédé consiste à intégrer l’animation d’insectes dans un décor naturel en prise de vue réelle. La singularité de Minuscule se trouve dans le refus d’anthromorphiser leurs traits. Ainsi, le dessin est très réaliste, même s’y ajoutent quelques traits visant à individualiser les personnages entre eux, par exemple dans le groupe de fourmis. Quelques traits sont volontairement accentués comme les énormes yeux rouges des mouches. Les insectes sont en outre caractérisés par des attitudes : la mouche cruelle et stupide, la petite araignée noire timide et accueillante, la fourmi noire vaillante et courageuse, la fourmi rouge belliqueuse, etc. L’ensemble est muet : les insectes communiquent entre eux comme les personnages des films muets de Charlie Chaplin, les cartons explicatifs en moins. La gageure de Minuscule est de permettre une communication entre les personnages sans paroles, sans traits du visage suffisamment assimilés à des expressions humaines. Les animateurs se sont dès lors concentrés sur l’expressivité des regards par lesquels passent les émotions des individus entre eux et finalement jusqu’aux spectateurs. La référence directe est bien le cinéma muet, son humour burlesque associé à des courses-poursuites déjantées à la Tex Avery. D’ailleurs, l’humour est moins présent ici que dans la série télévisée où chaque épisode constituait un gag. On retrouve la célèbre course-poursuite opposant coccinelle et mouches, c’est d’ailleurs cette opposition entre les deux insectes qui va lancer le récit : isolée de ses parents, la coccinelle trouvera dans les fourmis comme une famille de substitution. Et la chronique initiatique chère au film destiné au jeune public se retrouve dès lors incarnée dans l’évolution du personnage de la coccinelle amenée à grandir. Elle devra affronter de grands dangers, des ennemis incarnés par des mouches et de cruelles fourmis rouges. La structure narrative reprend à ce niveau celle du conte : un enfant abandonné de ses parents doit traverser une grande forêt inquiétante, rencontrant des personnages douteux avant de sortir vainqueur de ses péripéties.

S’adressant aux adultes du monde entier (le film a été vendu pour une diffusion à l’internationale), le scénario a choisi comme référence de base le film d’aventures : on trouve ainsi ouvertement cités Indiana Jones, Le Seigneur des anneaux, Fort Alamo avec un petit clin d’œil extradiégétique au Psychose d’Alfred Hitchcock. Ces références sont utilisées pour installer les spectateurs adultes dans un terrain connu au défaut de le surprendre. C’est l’une des faiblesses de ce scénario de finalement manquer d’originalité. De même les amateurs de la série pourront regretter que l’humour initial soit quelque peu délaissé au profit de l’aventure. Dommage ainsi que le célèbre criquet blagueur n’ait pas été retenu au casting de ce long métrage ! Passé ces réserves, le film mérite une place honorable dans l’animation contemporaine. L’équipe du film est alors d’autant plus louable par son travail qu’elle ainsi permis d’élargir le champ d’exploration du cinéma d’animation.

Illustration 2

Minuscule. La Vallée des fourmis perdues

de Hélène Giraud, Thomas Szabo

France – 2014.

Durée : 89 min

Sortie en salles (France) : 29 janvier 2014

Sortie France du DVD : 26 août 2014

Format : 2,35 – Couleur

Éditeurs : Éditions Montparnasse et Le Pacte

Bonus :

Making of (30 min)

Livret du film (12 pages)

Bande-annonce

lien vers le site de l’éditeur : http://www.editionsmontparnasse.fr/p1621/Minuscule-la-vallee-des-fourmis-perdues-DVD

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