Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

3632 Billets

6 Éditions

Billet de blog 25 avril 2014

Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

Le charme suranné sans le charme : L’Oiseau bleu de George Cukor de 1976

Sortie DVD de L’Oiseau bleu, de George CukorUne mère s’inquiète de l’arrivée tardive de ses enfants, Tyltyl et Mytyl. Lorsque ceux-ci arrivent dans la chaumière et que leur mère apprend qu’ils ont marché sur un pont dangereux, ils doivent aller se coucher sans manger. La mère regrette la punition mais ses enfants sont déjà endormis. Durant la nuit, Tyltyl et Mytyl rencontrent une étrange femme qui les pousse à aller à la recherche de l’oiseau bleu, source du bonheur.

Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sortie DVD de L’Oiseau bleu, de George Cukor

Une mère s’inquiète de l’arrivée tardive de ses enfants, Tyltyl et Mytyl. Lorsque ceux-ci arrivent dans la chaumière et que leur mère apprend qu’ils ont marché sur un pont dangereux, ils doivent aller se coucher sans manger. La mère regrette la punition mais ses enfants sont déjà endormis. Durant la nuit, Tyltyl et Mytyl rencontrent une étrange femme qui les pousse à aller à la recherche de l’oiseau bleu, source du bonheur.

Illustration 1

Dans le cinéma hollywoodien, l’œuvre de Maurice Maeterlinck (L’Oiseau bleu, 1908) eut droit à trois adaptations : celle de Maurice Tourneur en 1918, de Walter Lang avec Shirley Temple en 1940 et pour finir celle de George Cukor en 1976. Il s’agit de l’avant-dernier film de George Cukor, cinéaste hollywoodien qui eut ses heures de gloire quelques décennies auparavant. À l’heure du nouvel Hollywood dans les années 1970, on peut s’étonner de ce projet d’un autre temps. La même année, le jeune Martin Scorsese réalisait par exemple Taxi Driver. Il semblerait que le réalisateur ait la nostalgie de l’époque de la version de Walter Lang, cherchant à réaliser à sa manière un nouveau Magicien d’Oz (Victor Fleming, 1939). Le récit est porté par deux enfants complètement inexistant à l’écran alors qu’ils doivent assurer le lien entre toutes les scènes chorégraphiées. Il y a bien plusieurs stars féminines hollywoodiennes qui apparaissent dans différentes séquences : Ava Gardner, Jane Fonda et Elizabeth Taylor interprétant plusieurs rôles. Mais ces présences ne sont qu’anecdotiques. Les décors ne sont pas du tout soignés, révélant un effet carton-pâte fauché suranné. Les dialogues sont totalement dépourvus de poésie, un comble dans ce conte pour enfants. Les chorégraphies, pourtant assez belles et partant d’une belle idée (l’âme de certains objets et êtres vivants du quotidien, incarnés par des danseurs), ne sont pas du tout mise en valeur au sein du récit et par ailleurs mal filmées. On suppose alors que chez George Cukor, connu pour être un remarquable portraitiste de personnages féminins, il y a un intérêt particulier pour rendre hommage à la femme en tant que mère, à travers ses difficultés à assurer au quotidien ce rôle. Pour cette raison, Elizabeth Taylor est au cœur de tout le récit. Mais cette idée finit par être totalement abandonnée. Que reste-t-il dès lors de tout le film ? Le plaisir nostalgique de retrouver un conte de Noël d’une époque où l’on en faisait déjà plus (la nostalgie d’une nostalgie) ? Quelques costumes chatoyants pourront marquer ici et là le jeune public. Mais c’est hélas bien peu pour un film de George Cukor : s’il ne s’est jamais considéré comme un auteur, du moins a-t-on pu parler à raison de Cukor’s touch, totalement absente ici. Reste cette inédite coproduction américano-soviétique de l’après-Vietnam et d’avant les années reaganiennes. Un film pour rapprocher les peuples en un élan diplomatique ? Triste de chercher la justification de l’existence d’un film ailleurs dans de telles marges.

Illustration 2

L’Oiseau bleu

The Blue Bird

de George Cukor

Avec : Elizabeth Taylor (la mère / la sorcière / la Lumière / l’Amour maternel), Jane Fonda (la Nuit), Cicely Tyson (Tylette), Ava Gardner (la Luxure), Todd Lookinland (Tyltyl), Patsy Kensit (Mytyl), Will Geer (le grand-père), Mona Washbourne (la grand-mère), Harry Andrews (le Chêne), George Cole (Tylo), Richard Pearson (le Pain), Valentina Ganilaee Ganibalova (l’Eau), Yevgeny Scherbakov (le Feu), Georgi Vitzin (le Sucre), Nadezda Pavlova (l’Oiseau Bleu)

États-Unis - URSS, 1976.

Durée : 95 min

Sortie France du DVD : 17 mars 2014

Format : Scope – Couleur - Son : Mono

Langue : anglais - Sous-titres : français.

Boîtier : Keep Case

Prix public conseillé : 14,99 €

Éditeur : ESC Conseils

Collection : Hollywood Legends

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.