À propos du DVD Loulou et autres loups…
Loulou est élevé à la dure par son oncle afin de devenir un grand chasseur. Lorsque le jeune Loulou rencontre Tom le petit lapin, c’est le début d’une grande amitié entre eux. Mais comment oubliera-t-il le régime alimentaire de son espèce ?
Cette première adaptation au cinéma de l’univers de Grégoire Solotareff, intitulée Loulou, d’une durée de 29 minutes, est accompagnée de 4 courts métrages qui ont pour point commun d’aborder et de détourner l’image du loup des contes. Si tous ces scénarios sont signés de la plume de Grégoire Solotareff et Jean-Luc Fromental, leur réalisation a été confiée à quatre personnes distinctes qui ont eu comme consignes d’utiliser une technique d’animation reposant sur des dessins vectoriels sur ordinateur. Chaque réalisateur s’empare de ces scénarios à travers sa touche personnelle : l’esthétique émanant des jeux vidéos des années 1980 pour Micro loup de Richard McGuire, références aux mangas et à Southpark dans Mari Ka et le loup de Marie Caillou, formes géométriques épurées dans T’es où Mère-Grand ? de François Chalet et traits longilignes propres au dessin au crayon traditionnel en hommage à Jacques Prévert dans Pour faire le portrait d’un loup de Philippe Petit-Roulet. Ces films sont nés de la volonté d’explorer la figure du loup des contes à contre-courant des idées reçues, mais aussi et surtout l’envie de relever le défi d’expérimenter une technique d’animation par ordinateur. Le défi est brillamment relevé, chaque court développant à la fois un univers personnel, drôle, parfois plus fou et cruel que Tex Avery et toujours très ludique.
À côté de ces quatre courts de moinjs de dix minutes chacun, se trouve un plus long intitulé Loulou. Le film est une adaptation fidèle de l’ouvrage éponyme de Grégoire Solotareff, à travers la reprise des couleurs, des dialogues et globalement la philosophie initiale. La réalisation est suivie de main de maître par Serge Elissalde (avec lequel Grégoire Solotareff poursuivra son étroite collaboration avec leur premier long métrage U) qui privilégie les mouvements amples de ses personnages qui évoluent dans des décors aux couleurs dorées lorsqu’il est question d’amitié et grises lorsque la menace plane. L’histoire est un très touchant conte sur l’amitié entre des personnages que tout oppose, puisque l’un devrait être le plat de l’autre dans la chaîne alimentaire naturelle. Elle se révèle perspicace dans cette image du loup dans lequel l’enfant peut se reconnaître, confronté à ses instincts et ses pulsions dans ses tentatives maladroites de sociabilisation élargie. Grégoire Solotareff ne s’y est pas trompé lorsqu’il a choisi de s’intéresser à ce que pouvait éprouver ce pauvre loup si vilipendé dans les histoires populaires. Plus intimiste et personnel, ce premier volet des aventures de Loulou présente une animation que l’on peut apprécier davantage à Loulou, l’incroyable secret (Éric Omond, 2013) qui dispose de plus de moyens, ce qui n’empêche nullement de reconnaître les qualités manifestes de ce dernier quant à sa narration. Ce Loulou était un premier essai cinématographique réussi pour Grégoire Solotareff avant de pouvoir convaincre ses producteurs de le suivre sur U. Serge Elissalde prend très à cœur le projet et signe une fable qui n’a pas pris une ride aux yeux des plus petits comme des plus grands une décennie plus tard.
Loulou et autres loups…
Programme de 5 contes courts métrages :
Mari Ka et le loup de Marie Caillou (6’)
Micro loup de Richard McGuire (7’)
T’es où Mère-Grand ? de François Chalet (7’)
Pour faire le portrait d’un loup de Philippe Petit-Roulet (5’)
Loulou de Serge Elissalde (29’)
France - 2003.
Durée totale du DVD : 55 min
Sortie en salles (France) : 26 mars 2003
Sortie France du DVD : 20 octobre 2012
Couleur
Langues : français, anglais.
Éditeur : Les Films du Paradoxe
lien vers le site de l’éditeur : http://www.dvdparadoxe.com/loulou.html