Je débarquais sur le forum du Média, où j’étais abonné depuis quelques mois, en apprenant que Denis Robert se faisait virer. Avec quelques abonnés mécontents, on a mis une pagaille pas possible pendant des semaines pour soutenir Denis.
Et puis on a soutenu Blast avant même sa naissance. J’ai mis des sous tant que j’ai pu, j’ai été sociétaire, abonné, contributeur …
Puis on s’est retrouvé bénévoles. J’étais d’abord à la correction des scripts puis comme modérateur du forum avec Damien, Christine et Antoine.
J’aimais beaucoup les émissions de Serge Faubert, je savais combien il avait soutenu Denis Robert, donc j’étais vraiment content de le voir débarquer sur Blast … mais un jour il s’est fait débarquer de Blast. Et là, je n’ai plus compris.
Re-belote : on a posé des questions et lutté sur le forum de Blast parce-qu’on savait que ce licenciement était injuste et surtout pour que les abonnés et sociétaires soient informés.
J’ai vécu un truc bizarre : Denis Robert, le mec qu’on avait défendu contre son licenciement, était en train de virer un des gars qui l’avait soutenu : Serge Faubert.
Ça s’est fini dans une FAQ en vidéo où tout le mal a été dit de Serge, on nous a pris, nous bénévoles, pour des nouilles et les abonnés n’y ont vu que du feu. Je découvrais sous un nouveau jour Denis Robert, dont j’avais tant aimé les livres et que j’avais tant soutenu : ce n’était pas le nounours attendrissant que je regardais.
Puis, en juin, il y a eu l’article d’Arrêt sur images et là tout s’est éclairci : management toxique et licenciements abusifs.
https://www.arretsurimages.net/articles/blast-ou-lon-souffre-de-linfo
La catastrophe était pire que ce qu’on envisageait (et encore je suppose que tout n’est pas dit, seulement le plus démontrable). On en a remis une couche, mais on faisait encore face à un mur d’incompréhension.
Fin septembre, j’apprenais que Antoine Etcheto venait d’être convoqué à un entretien de licenciement et qu’une troisième personne (Thomas Bornot) avait aussi été licencié. La nouvelle n’était pas annoncée par Blast, sur son forum ou son fil Telegram, mais en ligne, par le Syndicat National des Journalistes (SNJ).
https://www.snj.fr/article/chez-blast-la-chasse-aux-syndicalistes-est-ouverte-1354689562
C’est aussi par le SNJ qu’on apprenait la confirmation du licenciement.
https://www.snj.fr/article/blast-droit-de-réponse-de-denis-robert-1953495769
Je suis pas là pour nuire à un média indépendant que j’ai tant soutenu. Je suis convaincu de sa nécessité et je contribue à 4 autres médias (Mediapart, Fakir, OFF investigation et Pure Politique bien sûr). J’ai soutenu Blast en prenant sur mon temps de travail et ma vie de famille : j’espère le soutenir à nouveau, mais pas dans ces conditions.
Je suis là pour défendre les salariés contre un management toxique, qui était déjà dénoncé au Média (et redouté à « info du jour » en 2013). Je suis là aussi parce-que j’ai été victime de manipulation au boulot il y a quelques années et que j’ai développé un peu de technique et de perception en la matière.
Je suis là pour Maxime, Antoine, Serge, Katell, Adrien, Thomas, et tant d’autres. Pour certains j’ai échangé avec eux, pour d’autres non, mais ça change rien : ils ont fait le taf dont on a besoin. Je suis là aussi pour notre petit groupe de bénévoles, parce-qu’on a une belle amitié.
J’aimerai recueillir ici le ressenti d’autres abonnés, lecteurs, sociétaires ou salariés.
En attendant, pour les abonnés de Blast, Antoine Etcheto, licencié, et un autre salarié, ancien représentant syndical, ont chacun publié un courrier sur le forum de Blast : eux au moins on sait ce qu’ils en pensent.