« Voulez-vous ce soir lancer un appel au calme ? » demande David Pujadas au leader syndical des « Continental » de Clairoix, ces salariés qui, en réaction à la fermeture de leur usine, viennent de mettre à sac la préfecture de Compiègne. « Vous plaisantez j'espère ? » rétorque le dur à cuire. Ce jour-là, suggère une voix off, le présentateur vedette est tombé sur un os... Parfois, c'est rare, les médias échouent dans leur rappel à l'ordre et les masques tombent. Le documentaire de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, Les nouveaux chiens de garde, dénonce cette confiscation de la parole des grands journalistes, éditorialistes et experts, qui, sous couvert de protéger la paix sociale, défendent bec et ongle des intérêts de classe. Et quelle classe ! La fine fleur des dirigeants, des industriels, des homme de presse, qui se retrouvent, les derniers mercredis de chaque mois, au dîner du Siècle, place de la Concorde. Ceux-là ont des intérêts économiques que nulle presse qui se voudrait indépendante, objective ou pluraliste ne saurait entraver. Et comme tout s'achète...
Les citations du générique de fin viennent corroborer le propos du film. Les principaux quotidiens et quelques journalistes célèbres clament haut et fort leur haine du livre de Serge Halimi, sur lequel est basé le scénario. Prenez garde, non seulement ils aboient, mais parfois, ils mordent...